Raich : "le ski n'est pas si différent de la vie"

Le temps de l'introspection est venu pour l'Autriche, sans médaille aux jeux Olympiques après trois épreuves de ski alpin chez les messieurs, mais pas encore celui du bilan, alors que l'équipe a gardé en réserve ses deux spécialités fortes, le géant et le slalom.JO: Grosse frayeur pour les Belges Dossier Vancouver 2010Photos: les chutes aux JO

AFP
Raich : "le ski n'est pas si différent de la vie"
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Le temps de l'introspection est venu pour l'Autriche, sans médaille aux jeux Olympiques après trois épreuves de ski alpin chez les messieurs, mais pas encore celui du bilan, alors que l'équipe a gardé en réserve ses deux spécialités fortes, le géant et le slalom. S'il accepte un droit d'inventaire, Benjamin Raich, double champion olympique des disciplines techniques, demande pourtant que "le bilan soit tiré à la fin des Jeux".

Et il rappelle le précédent des Mondiaux-2009 à Val d'Isère où la Wunderteam, transparente la première semaine, avait décroché l'or en slalom, avec Manfred Pranger, et l'argent en géant, grâce à Raich justement.

"Le ski n'est pas si différent de la vie. On ne peut pas toujours rester au sommet. On n'a plus les mêmes gars qu'à la fin des années 90. On a une bonne équipe, mais pas aussi compétitive qu'il y a dix ans. Le ski en Autriche est le sport numéro un et le public veut nous voir toujours en haut de l'affiche", synthétise le leader de la Coupe du monde.

Au bilan "pour l'instant mauvais" des JO canadiens, Raich oppose celui du circuit majeur: "On est en tête des Coupes du monde de slalom (Reinfried Herbst), de super-combiné (déjà remportée par Raich) et de super-G (Michael Walchhofer), et bien placé en géant (avec Marcel Hirscher et Raich)".

Nostalgie

"Mais pas très bons en descente", consent le leader des "rouge et blanc". Raich débutait en Coupe du monde quand Hermann Maier, Stephan Eberharter et Fritz Strobl faisaient régner sur les pistes la devise des Habsbourg: "Il appartient à l'Autriche de commander au monde". Ces trois là ont totalisé dans la discipline reine 40 victoires en Coupe du monde, deux titres olympiques et un mondial. Les statistiques sont encore plus éloquentes en super-G. "C'est vrai que nous avons des problèmes de résultats en descente, notre plus faible discipline", admet Toni Giger, le chef d'équipe sur la sellette. L'Autriche a la nostalgie de sa grandeur, celle de ses descendeurs surtout. Et, avec des formules assassines, les médias appuient là où ça fait mal.

"Pourtant, toutes disciplines confondues, on est plus fort qu'il y a deux ou trois ans. Mais la référence, ce sont les huit médailles de Turin, un record", se défend le responsable, qui veut tourner la page au plus vite.

Et Toni Giger de poursuivre: "Les épreuves de vitesse sont derrière nous. Je ne lis pas tous les journaux. Bien sûr que j'ai la pression, celle d'avoir des objectifs avec les skieurs et d'atteindre ces objectifs". La Wunderteam s'apprête donc à lancer sa jeune garde avec Marcel Hirscher, 20 ans, cheveux en bataille et pieds rapides.

"Quand vous faites donner la garde, c'est qu'il est peut-être trop tard", sentence un journaliste autrichien, pour qui "il faut changer de tête".

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