L’argent ? Tout, sauf le fruit du hasard
Dans l’effervescence de la médaille d’argent conquise par le relais 4x100 m féminin et, surtout, de l’or décroché, le lendemain, par Tia Hellebaut à la hauteur, on avait un peu perdu de vue que notre relais 4x400 m masculin s’était déjà classé cinquième, en 2008, aux Jeux de Pékin.
Publié le 16-03-2010 à 04h15 - Mis à jour le 16-03-2010 à 08h20
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Dans l’effervescence de la médaille d’argent conquise par le relais 4x100 m féminin et, surtout, de l’or décroché, le lendemain, par Tia Hellebaut à la hauteur, on avait un peu perdu de vue que notre relais 4x400 m masculin s’était déjà classé cinquième, en 2008, aux Jeux de Pékin. Kim et Tia ayant pris leur retraite (avant que celle-ci ne décide de revenir), la quatrième place du quatuor coaché par Jacques Borlée, l’an dernier, à Berlin, avait connu un autre retentissement. Considérée comme un exploit après la blessure de Jonathan Borlée, la performance n’était pourtant qu’une étape, comme le furent celles qui ont jalonné le parcours de "Kim and Co" avant leur "consécration olympique".
Dans un sport individuel comme l’athlétisme, il n’est jamais évident de rassembler plusieurs personnes (au minimum quatre ) autour d’un projet comme celui d’un relais. Ce fut pourtant la gageure réussie, hier, par Rudi Diels avec le 4x100 m féminin. C’est donc aussi l’exploit accompli, aujourd’hui, par Jacques Borlée avec le 4x400 m masculin.
Car il ne faut pas s’y tromper : peu importent les circonstances, la bande à "Borlée" a bien inscrit son nom dans le livre d’or de l’athlétisme belge, ce week-end, à Doha, en décrochant l’argent au Mondial indoor. Une médaille qui en appelle d’autres quand on voit le talent de nos quatre relayeurs. "Il s’agit du succès d’un groupe !" affirmait Jacques Borlée. Oui. Car si Jonathan a parachevé le travail "à la Kim Gevaert", il faut bien avouer que Cédric, d’abord, Kevin, ensuite, et Antoine, enfin, ont été à la hauteur de l’événement. Bien sûr, c’était le Mondial indoor. Bien sûr, les Russes, éliminés lors des séries, les Jamaïcains et les Bahaméens, contraints à l’abandon sur blessure, et les Dominicains, disqualifiés pour un pied hors couloir, ne sont pas classés. Mais, dans ce genre de rendez-vous, l’objectif premier est d’arriver à bon port.
Dans une finale où ils devaient se placer, résister à toutes les bousculades (surtout en zone de transition !), nos relayeurs ont démontré tout leur sang-froid, accomplissant scrupuleusement la mission qui leur était assignée. "J’avais demandé à Kevin de tout mettre en œuvre pour courir en deuxième position, derrière l’Américain. Bien lancé par Cédric, il était là où il devait être quand le Jamaïcain et le Bahaméen se sont écroulés. Antoine a, ensuite, maintenu son rang pour transmettre le relais à Jonathan qui a couru comme un ancien alors qu’il n’a que 22 ans."
De fait, alors qu’il n’y avait plus que quatre pays en course, Jonathan a assuré de main de maître. "Je voulais surtout éviter la quatrième place !" sourit le champion des Etats-Unis universitaire 2009. Une expérience qui a, donc, d’ores et déjà payé !
Et ce n’est sans nul doute qu’un début car, avec un groupe aussi jeune (Jonathan et Kevin ont 22 ans, Antoine et Arnaud, 21, et Nils, 25 ), on peut s’autoriser les espoirs les plus fous, à commencer par un titre européen à Barcelone.