Jeux Paralympiques: pour Caitlin Sarubbi, skier c'est être libre
Indirectement, ce sont les attentats du 11-Septembre qui ont fait de Caitlin Sarubbi une skieuse paralympique et une étudiante à Harvard où elle se prépare à devenir médecin du sport.Paralympiques Hockey: les Etat-Unis en or aux dépens du Japon
Publié le 21-03-2010 à 11h38 - Mis à jour le 21-03-2010 à 11h53
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Indirectement, ce sont les attentats du 11-Septembre qui ont fait de Caitlin Sarubbi une skieuse paralympique et une étudiante à Harvard où elle se prépare à devenir médecin du sport. La jeune Américaine de 20 ans qui a participé à Whistler aux compétitions de ski alpin pour déficients visuels doit sa carrière sportive à un concours de circonstances extraordinaire. Son père, John Sarubbi, était parmi les pompiers new-yorkais qui ont été en première ligne lors des attentats contre le World Trade Center et des opérations de secours qui ont suivi. L'un des témoignages de reconnaissance de la société américaine a été une invitation à un bref séjour de ski pour toute la famille à Breckenridge au Colorado.
C'est là que Caitlin, née avec une rarissime affection qui l'avait rendue presque aveugle, a skié pour la première fois avec la Fondation Handisport américaine. "J'en suis immédiatement tombée amoureuse. La sensation de liberté que j'avais était tout simplement incroyable", a dit la jeune femme à l'AFP.
"Je me suis sentie être au sommet du monde, j'ai su que rien ne pouvait m'arrêter. Pour la première fois, j'ai senti qu'il n'y avait pas de limites, pas de frontières, pas de handicap. J'étais libre de faire ce que je voulais", a-t-elle écrit sur son blog. Caitlin Sarubbi dit qu'elle a décidé qu'elle voulait deux choses: skier dans l'équipe paralympique américaine et étudier la médecine à Harvard.
L'un a rendu l'autre possible, car sa carrière de skieuse l'a avantagée lors de l'entrée à Harvard il y a trois ans. "L'admission n'est plus basée uniquement sur les connaissances et le fait d'être une skieuse déficiente visuelle m'a aidée", raconte-t-elle.
Elle a suivi les cours pendant un semestre avant d'obtenir un congé pour skier à temps plein pendant une année. Elle a l'intention de retrouver l'université en septembre prochain. "Je pense faire la prépa médecine, puis la médecine du sport, et devenir le docteur de mon équipe", rit-elle avec plaisir. Elle ne ramènera pas de médaille de Vancouver, n'ayant pas bien réussi dans le super-combiné femmes, sa dernière compétition, samedi à Whistler Mais elle a dit à l'AFP encore avant la course qu'elle était satisfaite de sa performance, médaille ou pas médaille. Cela ne fait que trois ans qu'elle fait du ski de compétition et il lui reste beaucoup de temps pour en gagner plus d'une. Pour les responsables de l'équipe américaine, elle est déjà une vedette, ne serait-ce qu'à cause de la trentaine de supporteurs, parents et amis, qui l'acclament chaque fois qu'elle termine une course.
Le soutien de la famille a toujours été très important pour Caitlin Sarubbi, dont les chances de survie à la naissance avaient été faibles, en raison de son affection, le syndrome d'ablepharon-macrostomia. Ses yeux ont été endommagés avant sa naissance et elle a dû subir 57 interventions chirurgicales au visage et aux mains "dès l'âge de trois jours", dit-elle.
"Mais je ne me suis jamais considérée comme différente. J'ai vécu une vie ordinaire avec des objectifs ordinaires. Je n'ai jamais permis à mon handicap de bloquer ma vie". Pour Caitlin Sarubbi, sa première expérience paralympique a été "très cool", dès la cérémonie d'ouverture le 12 mars. "Entrer dans ce stade avec 16.000 personnes en train de nous acclamer et de nous saluer était l'une des plus étonnantes expériences de ma vie", confie la jeune Américaine.