Duval, dix-huit mois plus tard
Dix-huit longs mois après une dernière participation délicate au Pays de Galles 2008, plus de 600 jours après son accident du Japon (son ex-équipier Patrick Pivato œuvre comme ouvreur de Loeb), François Duval effectue cette fin de semaine un retour attendu en Championnat du Monde des rallyes.
Publié le 19-08-2010 à 04h15 - Mis à jour le 19-08-2010 à 08h44
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A 29 ans, s’il manque indéniablement de compétition, notre compatriote reste une référence au plus haut niveau, surtout sur un asphalte allemand où il a déjà réussi à devancer à deux reprises Sébastien Loeb en cours d’étape sans toutefois jamais le battre à l’arrivée.
Boosté par les critiques dont il a fait l’objet en refusant le volant Proton en début de saison (on peut penser aujourd’hui qu’il n’a finalement pas eu tort) et par son récent succès à Maasmechelen en championnat d’Europe de rallycross, "Flash Gordon", sevré de rallyes modernes depuis le Condroz 2009, a faim à l’heure de retrouver le baquet d’une Ford WRC sérieusement soldée pour lui par Ford. Une Focus WRC Stobart au volant de laquelle il a fini 3e au Deutschland 2008, son quatrième podium en six participations à Trêve.
François, parlez-nous d’abord de votre monture. De quelle Focus s’agit-il ?
La caisse WRC08 client détruite fin juillet par Henning Solberg en Finlande. Je l’ai testée dimanche sur une base militaire et elle a été parfaitement refaite.
Vous retrouvez la Ford et l’équipe Stobart telles que vous les avez quittées fin 2008 ?
A peu de choses près, oui. Mes 280 kilomètres de tests sur une base un peu trop rectilignes en Alsace la semaine dernière puis les 60 bornes d’essais de dimanche dernier m’ont permis de constater que l’auto n’a plus évolué. De toute manière, je ne peux pas disposer en tant que pilote du team B des toutes dernières petites améliorations. Le principal défaut de la Focus reste ce sousvirage chronique dans les virages lents. Or ici, il n’y a que cela, des changements de direction J’en ai discuté avec l’ingénieur en chef belge Christian Loriaux. Ils ont déjà tout essayé pour corriger cela, en vain. Et aujourd’hui, l’équipe est logiquement plus concentrée sur la future Fiesta WRC. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que je puisse faire mieux que par le passé.
C’est-à-dire un podium…
Ce sera dur car à l’époque il n’y avait que deux C4 WRC. Aujourd’hui, elles sont cinq avec Ogier, Peter Solberg et Raikkonen en plus des deux officielles. Or les Citroën ont déjà prouvé leur supériorité technique sur l’asphalte. Il y a deux ans, Mikko Hirvonen se battait déjà avec moi ici en Allemagne. Et depuis il n’a pas arrêté de rouler. Quant à Jari-Matti Latvala à la place duquel j’étais nominé à l’époque, il a aussi progressé et est aujourd’hui nettement plus en confiance. Je pense donc me situer aux alentours de la 6e place au terme de la première journée. Terminer dans le Top 5 serait l’idéal. Mais pour cela, je vais devoir attaquer d’emblée. Je connais la Ford et ce parcours que j’apprécie. Il n’y a donc aucune raison pour que je parte le pied sur le frein. Le rythme reviendra naturellement. J’espère qu’il fera sec, surtout le vendredi lors de la première étape afin que ma 10e position sur la route ne représente pas un trop gros handicap. Car s’il pleut, ce sera la patinoire avec toutes les cordes boueuses coupées devant moi. On va essayer de faire plaisir aux partenaires et aux nombreux supporters effectuant le déplacement.