Duval s’est encore fait une belle frayeur
Les détracteurs du pilote belge vont s’en donner à cœur joie : pour la troisième fois en cinq courses en WRC, François Duval est de nouveau violemment sorti de la route.
Publié le 23-08-2010 à 04h15 - Mis à jour le 23-08-2010 à 09h05
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Les détracteurs du pilote belge vont s’en donner à cœur joie : pour la troisième fois en cinq courses en WRC, François Duval est de nouveau violemment sorti de la route.
L’accident s’est produit samedi en fin de journée, à quelques kilomètres à peine de la fin de la 14e et dernière spéciale de l’étape, le fameux monstre de 48 bornes de "Panzerplatte".
Dans un virage à droite à une centaine de km/h, sa Focus a refusé de tourner. L’auto a tapé une de ses fameuses "hinkelstein" , ce qui l’a envoyé directement en tonneau, l’équipage terminant sa course folle sur le toit, coincé entre deux de ces grosses pierres destinées à remettre les chars sur la route.
Une fois encore, l’équipage a eu de la chance de s’en tirer quasi indemne. "J’ai encore eu peur", avouait hier François, de retour au parc d’assistance après avoir subi divers contrôles à l’hôpital de Trèves la veille. "On s’est retrouvé la tête en bas, les portières calées par les pierres. Denis était sonné et cela commençait à puer l’essence. Je me suis dit qu’on allait brûler dedans. J’ai dû faire des efforts de contorsionniste pour réussir à m’extirper par la vitre arrière. Puis j’ai tiré mon équipier par les jambes."
Dans le choc, le Français Giraudet a eu deux côtes brisées, tandis que notre compatriote souffrait de l’épaule et du dos : "Apparemment, je n’ai rien de cassé, mais je vais tout de même faire d’autres scanners une fois de retour en Belgique", poursuivait le pilote de Cul-des-Sarts.
Il serait trop facile de tirer à nouveau sur le pianiste. Au moment de son crash, certes dans un gros piège, François Duval venait de profiter de l’abandon d’Hirvonen pour pointer au 5e rang. Accablé par les soucis la veille (transmission et surchauffe), notre représentant faisait ce qu’on lui demandait : il attaquait. Sur l’ensemble de cette seconde étape, il était aussi rapide que le pilote officiel Latvala luttant pour le podium et plus rapide que le vice-champion Hirvonen. Et cela avec une Ford privée Stobart réparée à la hâte (le pédalier était notamment encore de travers) loin d’être au niveau des usines disposant de nouvelles suspensions et d’un nouveau "mapping" moteur.
Seul pilote Ford à avoir réussi un chrono intermédiaire devant les plus véloces Citroën, "Dudu" devait prendre plus de risques pour suivre les meilleurs. L’ingénieur belge Christian Loriaux et le patron de M-Sport Malcolm Wilson savent exactement dans quelles conditions il roulait. Eux sont le plus à même de mesurer la valeur de l’exploit du Belge, d’emblée dans le rythme des meilleurs avec une caisse pas au niveau pour son retour après dix-huit mois d’absence. Mais le miracle, hélas, n’a pas duré trois jours
"Cela fait partie des risques du métier, concluait François après la mise en bière de sa Focus. On me demande toujours de me battre avec les meilleurs du monde alors que je manque d’entraînement et que je dispose de matériel inférieur. Les gens qui connaissent le rallye pardonneront vite cette sortie. Je suis toujours motivé. J’espère être au départ en Alsace dans un gros mois."
Et cette fois avec du meilleur matériel "Et plus d’essais, car la répartition des masses a changé et je la trouve moins bien réglée qu’en 2008."
Ce n’est qu’en lui refaisant confiance sur plusieurs courses, avec une auto de pointe, que le futur papa Duval (sa compagne Marion est enceinte de deux mois et demi) pourra démontrer qu’il sait aller très vite sans casser de bois.