Cammas toujours en tête mais pas de record en vue
Suspense en Guadeloupe, où les premiers concurrents de la Route du Rhum, ralentis par des vents faibles et contraires, n'étaient pas attendus avant lundi après-midi (heure locale) au plus tôt, Franck Cammas conservant la tête de la flotte devant Thomas Coville.
Publié le 07-11-2010 à 14h51
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Suspense en Guadeloupe, où les premiers concurrents de la Route du Rhum, ralentis par des vents faibles et contraires, n'étaient pas attendus avant lundi après-midi (heure locale) au plus tôt, Franck Cammas conservant la tête de la flotte devant Thomas Coville.
"Pas d'arrivée avant lundi après-midi (heure locale)", a affirmé le directeur de course Jean Maurel. Conséquence de la dépression tropicale Tomas, l'arrivée sur la Guadeloupe se fera au près et non au portant, poussé par les alizés, obligeant les premiers skippers à tirer des bords. Le record établi par Lionel Lemonchois lors de la précédente édition, en 2006 (7 jours, 17 heures et 19 minutes), ne sera donc pas battu. "Les prochaines 24 heures risquent d'être les plus compliquées de la course", a confirmé Cammas (Groupama 3) dimanche au cours d'une vacation radio avec le PC du Rhum à Pointe-à-Pitre. "Pas de stress, a-t-il ajouté, mais une météo compliquée qui va me contraindre à passer en revue toute la garde-robe (ndlr: les voiles) du bateau. Je crains le très petit temps car si on tombe dans un trou de vent, on (le suivant immédiat) peut en faire le tour". Il a également indiqué redouter le passage d'un front dans la nuit de dimanche à lundi.
Le leader de la course a insisté sur le fait que son trimaran géant (31,50 mètres), bien que très physique, était très sûr: "je peux me permettre des choses que je ne pouvais pas faire avec un 60 pieds (18,28 mètres)". "Je ressens une grande sérénité sur ce bateau", a ajouté Cammas, mais "j'ai les bras qui ont presque doublé de volume". Il a expliqué que manoeuvrer un trimaran de cette taille, conçu pour une dizaine d'équipiers, "est plus une question d'organisation que de force physique". Une victoire dans le Rhum, a-t-il reconnu, "ce serait une super série après le Jules Verne", le record du tour du monde à la voile en équipage, battu en 48 jours 7 heures et 44 minutes. "Mais quel que soit le résultat, ça restera un grand souvenir".
Thomas Coville, qui était pointé 206 milles (370 km) derrière Cammas à 11h00 GMT dimanche à la barre du grand Sodebo (32 mètres), redoute lui aussi "une panne sèche de vents et une nuit compliquée avec des grains". "Le grain, il a une haleine, tu le sens arriver", a-t-il dit. "Je ne vais pas vous dire ce que je vais faire, a-t-il poursuivi, mais on va rester un adversaire dangereux (pour Cammas) jusqu'au bout". "C'est une vraie bagarre mais on n'a aucun droit à l'erreur, car sinon tu le paies très cher". "Je ne vais pas mollir maintenant, a-t-il affirmé, et cette situation météo complexe est presque une aubaine pour nous". "Je pensais que l'option nord (de contournement de l'anticyclone des Açores) allait mieux payer, a-t-il reconnu, avant de reconnaître que Groupama 3 -le bateau de Cammas- est "un trimaran diabolique, la machine la plus aboutie que l'on ait construit, parce qu'à la fois puissant et stable".
Dans les autres classes, Roland Jourdain (Veolia Environnement) continuait dimanche de caracoler en tête des IMOCA (monocoques de 60 pieds), Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou!) des Multi 50 et Thomas Ruyant (Destination Dunkerque) des Classe 40. Charlie Capelle (Acapella) avait pour sa part pris le meilleur dans la catégorie Rhum.