"Tia est une vraie bête de compétition"
Hellebaut revient en force après sa maternité
Publié le 09-03-2012 à 08h37
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En début de semaine, Tia Hellebaut avait encore répété à quel point elle adore la compétition. Elle se délecte de cette adrénaline qui accompagne les grands championnats. Arrivée mercredi à Istanbul, la championne olympique a pu se mettre dans le bain hier matin. Elle s’est entraînée dans le Sinan Erdem Dome . Elle s’est imprégnée de cette odeur propre aux grandes épreuves.
Ce matin (8h30 en Belgique, 9h30 heure locale), l’Anversoise devra se qualifier pour la finale. "Je n’ai jamais envisagé d’autre issue" , dit-elle. "Mais si ça se passe mal, on ne remettra pas tout en cause." D’un revers de la main, elle balaie cette idée. Dans son esprit, il n’y a pas de place pour les doutes et elle assure qu’elle s’extirpera des qualifications. Pour cela, elle devra passer 1,95m, hauteur qu’elle a déjà effacée à trois reprises cet hiver, ou terminer parmi les huit premières sur 22.
Absente de toute compétition au niveau mondial depuis son triomphe de Pékin, Tia va donc effectuer aujourd’hui son grand retour sur la scène planétaire (NdlR: depuis 2008, elle n’a participé qu’à l’Euro 2010). Elle s’en réjouit, elle dont tout le monde loue l’incroyable tempérament de battante. "Elle se transforme quand elle a la pression sur les épaules" , confirme son amie Kim Gevaert. "Plus l’enjeu est de taille, plus Tia est dangereuse." Ses rivales le savent. Or presque toutes les prétendantes à une place sur le podium à Londres sont là. Seules Blanka Vlasic, en convalescence après une opération du tendon d’Achille, et Ariane Friedrich, en méforme, manquent à l’appel. Ce sera donc déjà une bonne occasion de se jauger face à la concurrence en vue du rendez-vous olympique.
Pour partager la vie de Hellebaut, Wim Vandeven pourrait ne plus jamais être surpris par sa compagne. Et pourtant. "Avec l’adrénaline de la compétition et la concurrence qu’il y a autour d’elle, Tia se bonifie presque toujours. Elle est tellement déterminée qu’aucun détail ne lui échappe. Elle devient meilleure dans tous les domaines. Honnêtement, c’est impressionnant. Cette volonté peut donner des résultats effarants, comme le concours victorieux de Pékin ou son titre européen de Birmingham en 2007. Elle avait une telle conviction dans le regard qu’elle a tout réussi avec une facilité déconcertante. Je suis persuadée que, pour elle, ces Mondiaux constituent la compétition la plus facile à aborder de toute sa campagne hivernale."
Deux fois championne d’Europe, une fois championne du monde (du pentathlon) et une fois championne olympique, Tia Hellebaut n’a, c’est vrai, pas pour habitude de se louper dans les grandes occasions. Même à l’Euro 2010, et alors qu’elle était déjà enceinte de Saartje, elle s’était classée 5e. "La dernière fois où je me suis plantée, c’était aux JO d’Athènes. J’avais terminé 12e en ne passant qu’1,85m." C’était il y a une éternité. Puisse-t-elle juste faire honneur à sa réputation...