JO de Londres: J-100
Du 27 juillet au 12 août, la capitale britannique sera la première cité à réaliser le triplé olympique: en 1908 et 1948 elle avait déjà accueilli deux éditions des JO des temps modernes.
Publié le 16-04-2012 à 13h43
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Du 27 juillet au 12 août, la capitale britannique sera la première cité à réaliser le triplé olympique : en 1908 et 1948 elle avait déjà accueilli deux éditions des JO des temps modernes. Il y a 64 ans, au sortir de la guerre, on évoquait les "Jeux de l'austérité". Les athlètes dormaient en dortoirs, dans des baraquements militaires et des collèges.
Aujourd'hui, l'austérité résultant de la crise économique est au rendez-vous. Pour autant, les Jeux de Londres et leur budget de 9,3 milliards de livres (11 milliards d'euros) ne seront pas des JO a minima après ceux, colossaux, de Pékin, mis en scène comme une affirmation de puissance. "Nous ne nous présentons pas comme une superpuissance", a cru bon de préciser le secrétaire d'Etat aux Sports, Hugh Robertson. Si le gigantisme n'est pas de mise, le Premier ministre David Cameron n'en promet pas moins un remake "du plus grand spectacle au monde", destiné à offrir "le meilleur de la Grande-Bretagne".
"Développement durable"
Pour s'en assurer, la cérémonie d'ouverture, sous les yeux de 80.000 spectateurs et de milliards de téléspectateurs, a été confiée à Danny Boyle, le réalisateur de "Slumdog Millionaire", récompensé par huit oscars. S'ensuivra l'entrée en lice de quelque 10.500 athlètes originaires de 204 pays dont la Chine, qui rêve de réitérer son triomphe inédit d'il y a quatre ans au tableau des médailles.
Avec en tête d'affiche deux des superstars des jeux de Pékin : "Lightning Bolt", le sprinter jamaïcain Usain Bolt, et "the Baltimore Bullet", le nageur américain Michael Phelps. Londres voudrait remporter une autre médaille, celle du "développement durable". D'ores et déjà, le président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge assure que la capitale britannique léguera "un modèle" pour les JO à venir, au vu du chantier accompli dans les temps, normes et budgets impartis.
Certaines des installations, sur des friches industrielles décontaminées, dans l'est de la ville, seront conservées en l'état, comme le vélodrome. D'autres seront reconfigurées avec une capacité réduite pour un usage post-olympique, à l'instar du grand stade ou de la piscine à l'architecture audacieuse qui perdra deux ailes en devenant municipale. D'autres enfin seront démontées et revendues, comme l'arène de basket-ball. L'East End, longtemps synonyme d'abandon, conservera en héritage la gare ultramoderne de Stratford, le village olympique reconverti en logements et des espaces verts le long de la rivière Lee.
Transports et sécurité
Restent deux inconnues de taille: le risque de gigantesques embouteillages dans une ville saturée où les déplacements sont aussi rapides qu'au temps des calèches, relèvent les urbanistes, et la sécurité, 40 ans après la prise d'otages sanglante aux JO de Munich. Dans le premier cas, 7,5 milliards d'euros ont été déboursés pour moderniser les transports publics, dont le plus vieux métro au monde. 48 kilomètres de couloirs de circulation sont prévus pour les V.I.P et les Londoniens sont officiellement encouragés à pratiquer le télétravail et à éviter les heures de pointe. Quitte à rallonger leurs séjours au pub...
Afin de parer à toute éventualité, plus de 40.000 soldats, policiers et gardes privés contribueront à une mobilisation "sans précédent en période de paix dans le pays", selon David Cameron. Et pour cause. Au lendemain de l'attribution des Jeux à Londres, la ville a connu son pire attentat, qui a fait 52 victimes, le 7 juillet 2005. "Il s'agit de jeux Olympiques. Ils se déroulent à Londres, pas dans une ville en état de siège. Il va falloir trouver le bon équilibre", a expliqué Sebastian Coe, président du Comité d'organisation 2012.
En attendant, chaque scénario-catastrophe fait l'objet d'exercices: accident; réédition des émeutes urbaines d'août 2011 ; attaque d'un groupe de type Al-Qaïda ou d'un de ces individus isolés que les services de renseignements qualifient de "loups solitaires". Dans un registre qui relève davantage du folklore, la police entend faire la chasse aux "streakers", ces exhibitionnistes qui déboulent nus dans les stades. Et le souci de l'ordre public l'a incitée à fermer quelque 80 maisons closes de l'Est End, selon la presse.
Une cérémonie d'ouverture plus courte... Les organisateurs des jeux Olympiques de Londres qui, mercredi, démarreront dans exactement 100 jours, souhaitent voir un maximum d'athlètes défiler dans le stade olympique lors de la cérémonie d'ouverture le 27 juillet. Le traditionnel défilé sera réduit à 1 heure 30, a annoncé Debbie Jevans, directrice sportive de Londres-2012, lors de l'assemblée générale des Comités olympiques nationaux (ANOC) dimanche à Moscou, Russie. Le défilé voit traditionnellement les athlètes marcher dans le stade olympique, pays par pays, précédé du porteur d'une pancarte avec le nom du pays et le porte-drapeau. Depuis une tradition ancrée depuis 1920 lors des jeux d'Anvers, c'est la Grèce qui ouvre le défilé, viennent ensuite plus de 200 pays par ordre alphabétique. Le pays organisateur, cette fois la Grande-Bretagne, clôture le défilé. A Pékin, il y a quatre ans, le défilé avait pris plus de deux heures convaincant pas mal d'athlètes à faire l'impasse sur un astreignant temps d'attente. Surtout pour ceux qui entrent en compétition très tôt. Les organisateurs des JO de Londres veulent restreindre au maximum le nombre d'officiels appelés à défiler pour laisser la place aux athlètes, surtout les plus renommés. Selon Debbie Jevans cité par le site spécialisé insidethegames.biz, la proximité du Village olympique encouragera aussi les sportifs à se rendre au stade pour une cérémonie d'ouverture préparée en collaboration avec Frankie Fredericks, le sprinter namibien, 4 fois vice-champion olympique, aujourd'hui président de la Commission des athlètes au CIO. Les athlètes peuvent en effet se rendre à pied au stade olympique et aucun bus n'est nécessaire. Ce trajet, de 1.500m, sera encadré par une rangée de 2.500 écoliers. Il leur sera en outre possible de suivre la cérémonie d'ouverture sur écran géant avant l'entrée dans le stade. "Nous espérons qu'un nombre raisonnable d'athlètes y participent parce ce que c'est un moment unique. Il faut que cette expérience reste la plus positive possible. Nous voulons remettre l'athlète au centre de la cérémonie d'ouverture et nous espérons que Londres devienne une référence en ce sens."