JO 2012 : Quel impact économique pour le Royaume-Uni ?
L'agence de notation Moody's a calculé l'impact de la manifestation sportive sur l'économie du Royaume-Uni.
Publié le 02-05-2012 à 14h26
Les prochains jeux Olympiques de Londres ne donneront pas de coup de pouce décisif à l'économie britannique, contrairement à ce qu'a pu espérer le gouvernement, estime l'agence de notation financière Moody's, rejoignant ainsi l'avis d'autres experts. Les JO, qui se tiendront du 27 juillet au 12 août, "constituent une occasion formidable en terme de marketing" pour les grands sponsors, mais "les bénéfices ne seront que de courte durée", affirme un rapport, selon lequel ces Jeux "ne rapporteront pas de médailles d'or aux entreprises".
Plus généralement, "les JO ont peu de chances de stimuler de manière substantielle l'économie britannique", a estimé dans un communiqué l'un des auteurs de l'étude, Richard Morawetz.
Selon lui, les effets des investissements massifs générés par les Jeux "ont déjà été intégrés dans le produit intérieur brut britannique". Ils ne seront donc pas comptabilisés dans les prochains mois, alors que le pays vient officiellement de retomber en récession après deux trimestres consécutifs de contraction de l'économie.
Le budget officiel des JO s'élève à 9,3 milliards de livres (environ 11 milliards d'euros), dont la majorité a servi à créer de nouvelles infrastructures comme le stade olympique, auxquels il faut ajouter 6,5 milliards de livres d'investissements pour la remise à niveau des transports de la capitale.
Le secteur de la publicité devrait faire partie des principaux gagnants, à l'inverse de celui de la construction qui ressent les effets de l'achèvement des grands travaux, note l'agence.
En ce qui concerne le tourisme, "l'impact final des Jeux sera positif, mais bien moindre que ce suggèrent les chiffres de visiteurs attendus". Les JO devraient amener 300.000 visiteurs étrangers supplémentaires à Londres et 800.000 autres venus du reste du Royaume-Uni. Les hôtels et les restaurants devraient être les grands bénéficiaires de "cette clientèle captive", note Moody's.
Mais, globalement, la contribution annuelle des secteurs du tourisme et des transports devrait rester quasi-inchangée par rapport à 2011, à 6,7% du PIB. En outre, certains effets positifs des JO sur l'économie risquent d'être compensés par des perturbations dans le fonctionnement des entreprises de la capitale, ou le départ à l'étranger de Londoniens préférant fuir l'événement. L'analyse de Moody's rejoint celle de la plupart des experts, dont certains ont chiffré à 1% le gain net de croissance généré par les JO, mais étalé sur plusieurs années.