Ryad Merhy est déjà prêt pour samedi: "Je sens que je me bonifie"
Publié le 14-12-2017 à 13h04 - Mis à jour le 14-12-2017 à 13h19
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Ryad Merhy, désormais n°2 à la WBA, se prépare à faire un combat "au feeling", ce samedi, face à l’Américain Nick Kisner Sur sa page Facebook officielle, le compte à rebours a débuté depuis quelque temps déjà. Il est vrai que Ryad Merhy piaffe d’impatience ! Sa dernière sortie remonte au 20 mai dernier. Soit une longue période d’inactivité qui a le don d’aiguiser l’appétit de victoires du Bruxellois dont nous avons pris le pouls ce mercredi.
"Là, je peux dire que j’ai faim !", lance-t-il, avant d’entamer le tout dernier entraînement de sa longue préparation. "Le fait de ne pas combattre en octobre ou novembre, ça a fameusement rallongé la période d’attente. C’est bizarre de rester inactif, mais c’est un peu le lot des gens qui ont des ceintures. Six mois, c’est un délai normal sans boxer. Pour le reste, je me sens très bien. Ma préparation s’est faite un peu au feeling cette fois, on verra ce que ça donne. J’ai fait moins de physique que d’habitude, moins de pliométrie, de courses, de sprints, etc. Disons qu’elle était davantage axée boxe. Mais je ne me fais aucun souci : je tiendrai la distance sans souci : j’ai travaillé en sparring avec des rounds espacés de 30 secondes. Je pense que ça fera la différence quand je monterai sur le ring ce samedi."
Au Spiroudome de Charleroi, où se sont déroulés tous les combats à enjeu de sa carrière (23 v.), Ryad Merhy défendra pour la troisième fois déjà son titre WBA Intercontinental des lourds-légers. Face à lui, un nouvel Américain : après Max Alexander et Mitch Williams, c’est Nick Kisner (19 v., 3 d., 1 n.) qui va tenter de ravir ce titre au boxeur de 25 ans. Et d’après ce que l’on sait, ce garçon au style très particulier est plutôt du genre imprévisible.
"C’est un vrai point d’interrogation. On part dans l’inconnu avec lui", poursuit le champion belgo-ivoirien, qui tente de déceler depuis lundi des failles dans la boxe de son adversaire. "Il a affronté deux gars intéressants, avec un beau ratio de K.-O., et il n’a pas perdu avant la limite. C’est révélateur. Je le crois un peu truqueur, il aime bien s’accrocher pour éviter les corps à corps, il préfère travailler de loin, à distance. Je vais le tester pendant deux ou trois rounds, voir un peu ses réactions et par rapport à ce que je vois, mettre en place un plan de bataille. Mais pour le reste, je boxerai à l’instinct. Qui sait ? Ça va peut-être aller plus vite que la dernière fois. J’ai tendance à penser que c’est ce qui me convient le mieux."
Ryad Merhy, aujourd’hui classé n°2 de la plus ancienne fédération mondiale, est bien décidé à poursuivre son ascension vers le championnat du monde. "Chaque année, j’évolue. Les expériences que j’emmagasine me font grandir et je sens que ça va dans le bon sens, que je me bonifie. Je recule moins qu’avant, je marche plus vers l’adversaire. À présent il faut impérativement que je développe cette agressivité que je dois montrer sur le ring. J’essaie déjà d’être un peu plus agressif quand je fais du sparring mais entre potes, c’est compliqué... J’ai peut-être intérêt à aller à l’étranger pour pouvoir taper plus fort !"
WBA, mode d'emploi
La situation mondiale est complexe et encore incertaine chez les lourds-légers
Pas toujours facile de se dépêtrer dans la jungle des titres mondiaux et des différentes fédérations. La WBA, l’une des trois grandes fédérations mondiales, ne fait pas exception à la règle, c’est pourquoi il est important de s’intéresser à la situation actuelle chez les lourds-légers qui concerne Ryad Merhy au plus haut point.
Il y a donc actuellement un super-champion, le Russe Denis Lebedev, et un champion régulier, le Cubain Yunier Dorticos. Derrière eux sont classés, dans cet ordre, le Franco-Arménien Arsen Goulamirian (n°1) et Ryad Merhy (n°2).
La situation se complique toutefois avec la tenue des World Boxing super Series, un tournoi réunissant les champions WBA (Dorticos), WBC (Briedis), IBF (Gassiev) et WBO (Usyk), dont le vainqueur, connu en mai, unifiera les titres.
"Tout dépend vraiment de l’issue de ce tournoi parce qu’il y a, en théorie, plusieurs options envisageables", explique Ryad Mehy. "Si je m’impose ce samedi, je pourrais devenir n°1 et un combat face à Goulamirian ou face au Russe Vaslov, qui est classé n°3, est possible dans une sorte d’éliminatoire pour désigner le prochain participant au championnat du monde. Mais là, c’est entre les mains de mon manager, Alain Vanackère. À lui de voir ce qu’on propose. Mais je pense qu’il sera temps de se frotter au gratin, d’avoir un gros test avant d’aller au monde. Après c’est une question d’argent, de qui veut organiser et qui va remporter les enchères. Je ne suis malheureusement pas sûr qu’en Belgique, on en ait les moyens…"
Une collaboration avec Yves Ngabu
Après un séjour d’une semaine en Irlande en septembre pour aider Mike Perez ("mais on a finalement fait assez peu de rounds") et la venue en Belgique d’un sparring-partner français, Hervé Lofidi, en octobre, Ryad Merhy a mené la fin de sa préparation en compagnie d’Yves Ngabu. Champion d’Europe et n° 2 de la catégorie en Belgique, le footballeur-boxeur a quitté l’écurie de Filipe Tampere, à Lichtervelde, à la suite d’un différend et a rejoint celle de Renald De Vulder à Anvers.
C’est là que les deux hommes se sont retrouvés tout récemment. "On a fait trois jours consécutifs de sparring ensemble, c’était sympa ! indique Ryad Merhy. Depuis quelque temps déjà, on était convenus de travailler un peu ensemble, mais il fallait encore attendre le bon moment. Ici, il prépare son championnat d’Europe (NdlR : le 27 janvier) et moi, ma défense de titre WBA intercontinental, cela tombait très bien. Je sais que beaucoup de gens veulent nous opposer mais chacun a fait son chemin et il y a beaucoup de respect entre nous. On a fait 20 rounds au total sur les trois jours; on a fait le boulot comme il faut !"
Une situation et un état d’esprit dont certains feraient peut-être bien de s’inspirer.