La pandémie va-t-elle mettre fin au gigantisme des Jeux olympiques ?
L’épidémie de coronavirus a mis en lumière les défaillances et les fragilités de nos sociétés. Quelles leçons notre pays peut-il en tirer ? Quels changements pourraient être mis en œuvre sans attendre et pour être opérationnels dans un horizon de cinq ans ? Notre série se penche aujourd'hui sur le monde du sport.
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Publié le 02-08-2020 à 08h40 - Mis à jour le 02-08-2020 à 08h42
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Plusieurs mois après la décision de reporter d’un an l’organisation des Jeux olympiques de Tokyo, le pessimisme règne au Japon. Un récent sondage a montré que 59 % des personnes interrogées sont persuadées que le coronavirus sera toujours présent en 2021 et la télévision NHK a révélé que de nombreux sponsors nationaux et étrangers, dont les résultats ont été affectés par la pandémie, remettent leur partenariat en question. Quant aux organisateurs, ils ont reconnu qu’il leur serait difficile de rester dans les clous budgétaires (11,5 milliards d’euros).
Des questions se posent au sujet de la sécurisation du village olympique (appelé à héberger 11 000 athlètes), de l’attitude des Japonais qui ont déjà acheté 1 000 appartements au sein du village et verront leur déménagement retardé, du remboursement éventuel des billets si un huis clos (même partiel) est décrété dans les enceintes sportives. Et puis, il s’agira de payer un an de plus les 4 000 employés du comité organisateur.
Vers un changement de format à l’avenir
Ces "désagréments" ont provoqué un mouvement de grogne au sein de la population et chez certains élus, qui exigent que l’on réduise la voilure, voire que l’on arrête les frais. Pour certains, même un recul ou une disparition de la pandémie pourrait ne pas suffire à sauver les Jeux de 2021.
Ceux de 2024, à Paris, pourraient, quant à eux, changer de format. Des voix s’élèvent pour en maîtriser la dimension. Faut-il craindre que des disciplines passent à la trappe, que le nombre d’athlètes invités soit revu à la baisse, que les investissements le soient également ?
Pour d’aucuns, la pandémie aura eu le mérite d’obliger les instances concernées à réfléchir à l’avenir même d’un événement certes fédérateur mais qui a pris, au fil des années, des allures de barnum.