Nafi Thiam a débuté sa saison olympique: "Le programme est fait, il est bien fait, et je serai prête pour Tokyo"
Nafi Thiam a donné, ce lundi, à Tilburg, le coup d’envoi de sa saison olympique.
Publié le 24-05-2021 à 22h07 - Mis à jour le 24-05-2021 à 22h08
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Arrivée sous la pluie au petit stade de l’AV Attila à Tilburg, ce lundi matin, Nafi Thiam a pu profiter d’une accalmie pour courir son 100m haies à 12 h 30 et même d’un petit rayon de soleil ensuite, vers 16 h 30, pour effectuer ses six essais à la longueur. Hélas pour elle, le vent, particulièrement capricieux, s’est aussi invité lors de son meeting de rentrée, la première compétition en extérieur de la championne olympique de l’heptathlon depuis les Mondiaux 2019 de Doha, et ce fut un paramètre "difficile à gérer" reconnaissait-elle en fin de journée.
"Le vent est ce qui m’a le plus dérangée, surtout à la longueur. Une fois de face, une fois dans le dos… Du coup j’étais davantage concentrée sur le fait d’avoir ma planche que sur ma technique de saut, c’est dommage. Mais même sur les haies, il y a eu une grosse rafale en fin de course. Avec mes grandes jambes, c’est déjà tellement compliqué de ne pas arriver trop près de l’obstacle, alors ce n’est pas le genre de conditions qui me plaît."
Aux Pays-Bas, l’élève de Roger Lespagnard s’en est tout de même bien sortie avec une 2e place en 13.68 (+0,3 m/s) derrière Eline Berings (13.44) avant de bondir au quatrième essai à 6,42 m en longueur. "Ça fait plaisir, je suis contente d’être de retour en compétition", souligne-t-elle. "J’ai fait du 60 m haies cet hiver mais ce n’est pas pareil. Je dois un peu reprendre mes marques, retrouver du rythme mais, pour une première, ce n’était pas mal surtout vu les conditions. Pour une rentrée, je ne m’attendais de toute façon pas à des choses incroyables. Mais je peux déjà tirer déjà des enseignements comme le fait d’avoir beaucoup gagné au niveau de ma course. Il faut faire de la compétition pour le savoir. Maintenant, ce sont des réglages à effectuer…"
Sur 200 m à Nivelles
Et à tous ceux qui auraient préféré la voir dans des compétitions plus prestigieuses de type Diamond League, Nafi Thiam, qui a reçu sa première dose de vaccin en toute discrétion ("je ne tiens pas trop à ce qu’on vienne me photographier"), répond qu’elle n’aurait pas grand-chose à y gagner surtout dans le contexte sanitaire actuel.
"Je pourrais faire la Diamond League à la longueur ou à la hauteur mais cela ne sert à rien, je préfère venir ici, c’est tout près de chez moi, et disputer deux épreuves, c’est vraiment ce que je recherche pour le moment", insiste Nafi. "Je ne veux surtout pas prendre l’avion - c’était un critère important à l’heure de faire mon programme - et puis ce dont j’ai surtout besoin, c’est de faire de la répétition, disputer plusieurs fois les différentes épreuves, en les combinant idéalement, parce que c’est ce qui me manque depuis deux ans. Avec Montreuil (hauteur), Leiden (100 m haies et longueur) et Nivelles (200 m) avant les championnats de Belgique fin juin, ça me convient parfaitement. Mon programme à Bruxelles dépendra des trois prochaines compétitions et des entraînements. Ça pourrait être intéressant de faire le poids mais le concours est toujours déplacé ailleurs. Maintenant, je pense que c’est moins nécessaire de faire le poids ou le javelot avant les Jeux, je peux m’en sortir avec les entraînements."
Ce week-end, Nafi Thiam ne disputera donc pas l’heptathlon de Götzis comme souvent ces dernières années. C’est d’ailleurs la première fois qu’elle disputera le grand rendez-vous de l’été sans un hepta dans les jambes. "Cela m’aurait obligée à ralentir les entraînements deux ou trois semaines avant et ni Roger ni moi nous n’y tenions", explique Nafi, qui a voulu avant tout tenir compte de ses propres sensations après une année de "circonstances exceptionnelles". "Nous étions à 100 % d’accord sur ce point-là, sur la façon dont préparer la montée vers les Jeux, nous avons la même vision. Le programme est fait, il est bien fait, et je serai prête pour Tokyo. À deux mois de la cérémonie d’ouverture, je suis sur la bonne voie. Le tout est maintenant de ne pas se blesser."