Debjani, Thiam, Couckuyt, Crestan: ces Belges en forme olympique !
Samedi, Crestan et Debjani ont décroché leur qualification pour Tokyo, Couckuyt a égalé le record national et Thiam monte en puissance.
Publié le 14-06-2021 à 07h28
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Le contingent d’athlètes qualifiés pour les Jeux olympiques de Tokyo continue à croître rapidement. Ce samedi, engagés respectivement à Bruxelles et à Genève, ce sont deux athlètes francophones, le Namurois Eliott Crestan (800 m) et le Carolo Ismaël Debjani (1 500 m), qui ont validé à leur tour leur billet pour le Japon, le second en établissant un nouveau record de Belgique.
Ce qui porte à 15 le nombre d’athlètes qualifiés individuellement pour les Jeux olympiques et qui comprend aussi les noms de Cynthia Bolingo (400 m), Elise Vanderelst (1 500 m), Hanne Claes et Paulien Couckuyt (400 m haies), Hanne Verbruggen et Mieke Gorissen (marathon), Nafi Thiam (hauteur, longueur et heptathlon), Isaac Kimeli (5 000 m et 10 000 m), Ben Broeders (perche), Bashir Abdi et Koen Naert, Dieter Kersten (marathon) ainsi que celui de Thomas Van der Plaetsen (décathlon). Sans oublier les trois équipes de relais 4 x 400 m, masculine, féminine et mixte, qui nous représenteront également et dont la qualification est entérinée depuis la fin de l’été 2019. À qui le tour ?
Ismaël Debjani : "Je devais forcer mon destin"
"Papy est de retour !" Après son 3.36.01 réussi à Hengelo, Ismaël Debjani avait salué, avec son humour habituel, un retour en forme augurant de belles choses. Et de fait, six jours plus tard, le Carolo de 30 ans est descendu largement sous le minimum olympique du 1 500 m (3.35.00), améliorant en 3.33.06 (10e chrono mondial et 2e européen de l’année) son record de Belgique (3.33.70). "J’ai longtemps hésité à me rendre à Genève, ayant peur que le plateau ne soit pas assez relevé, mais la présence du Polonais Czerwinski, l’un des meilleurs lièvres en demi-fond, et mes derniers chronos à l’entraînement m’ont convaincu. Je devais forcer mon destin ! Et puis, je craignais qu’il n’y ait plus d’opportunités. Le ranking ? C’est le yoyo, ça devenait invivable ! Deux places gagnées, trois places perdues… Je ne voulais pas passer par la petite porte pour aller aux Jeux mais réussir le minimum. Maintenant, j’irai à Tokyo pour passer non pas un, mais deux tours. Ma maturité tactique et la caisse que j’ai acquise me permettent de croire à une finale, estime l’athlète, qui va temporiser avant de revenir sans doute au National. Là, je suis en batterie faible..."
Nafi Thiam : "Je suis vraiment contente"
Une victoire en 13.57 (+1,5) sur 100 m haies puis une autre première place au saut en longueur avec 6,62 m, ses meilleures performances de l’année : à Leiden, aux Pays-Bas, Nafi Thiam a poursuivi avec bonheur ses réglages en vue de l’heptathlon de Tokyo. "Je suis vraiment contente, le chrono descend sur les haies malgré un départ catastrophique, commente-t-elle. Je n’étais pas forcément placée comme j’aurais voulu mais j’étais déjà plus engagée qu’à Tilburg lors de ma rentrée. Et à la longueur, c’était bon aussi. Mon élan était régulier, mes sauts mordus l’étaient de peu. Et j’ai bien terminé le concours avec 6,53 m. Je remarque aussi que je suis 2,50 m derrière ma marque d’il y a deux ans : je partais à 37,50 m avant et là je suis à 40 m. C’est bien, ça veut dire que j’ai progressé dans ma course, et au niveau puissance aussi."
Sa préparation olympique se poursuivra samedi à Nivelles avec un 200 m lui permettant "de sortir de (sa) zone de confort" alors que la hauteur tient la corde pour le National.
Eliott Crestan : "Un rêve qui se réalise"
Quand on dépasse six hommes dans le classement des meilleurs spécialistes belges de l’histoire, dont le légendaire Roger Moens, pour s’installer à la quatrième place, c’est forcément qu’on a réussi une performance de qualité. Avec un chrono de 1.45.19 réussi samedi sur la piste du stade Roi Baudouin, soit une seconde sous son ancien record (1.46.16) et… un petit centième sous le critère de qualification, Eliott Crestan est désormais assuré d’une première participation aux Jeux olympiques, ce qui va lui ôter une bonne dose de stress pour la suite de la saison.
"C’est un gros soulagement, clairement !" lance l’athlète de 22 ans entraîné par André Mahy et qui n’a bien sûr pas manqué de remercier son lièvre lors de cette course, Laurens Schockaert. "Avec le ranking mondial qui bouge tout le temps, on ne pouvait jamais être sûr de la qualification et je me mettais une pression de dingue, à tel point que je le regardais tous les jours pour voir où j’étais ! Je suis vraiment très heureux que mes efforts aient abouti. Pour moi, les JO c’est un rêve !"
Mais avant cela, Eliott Crestan espère bien décrocher une médaille - si possible la plus belle - à l’Euro espoirs de Tallinn, un objectif qui lui est tout à fait permis sur base de ce nouveau chrono de référence.
Paulien Couckuyt égale Ann Mercken sur 400 haies
Le 29 juillet 1996, Ann Mercken réussissait, lors de sa demi-finale aux Jeux olympiques d’Atlanta, à couvrir le 400 m haies en 54.95. Ce samedi, à Genève, Paulien Couckuyt a réussi, au centième près, la même performance !
Deuxième de la course derrière l’Ukrainienne Viktoriya Tkachuk (54.60), l’athlète de Rudi Diels a fait, à nouveau, forte impression en réussissant ce qu’Élodie Ouedraogo et Hanne Claes (créditées toutes les deux d’un chrono de 55.20 à six ans d’écart, en 2012 pour la première et en 2018 pour la seconde) avaient échoué à faire en descendant sous les 55 secondes. Âgée de 24 ans, Paulien Couckuyt avait décroché sa qualification pour les Jeux de Tokyo depuis le 29 mai dernier (55.37 à Oordegem). Avec ces 51 centièmes de seconde de gagnés cette saison sur son record personnel et ce record de Belgique égalé, la sociétaire du Vilvoorde Atletiek Club semble plus forte qu’elle ne l’était en 2019, année où elle a remporté le titre de championne d’Europe espoirs et où elle a contribué à la cinquième place des Belgian Cheetahs aux Mondiaux de Doha. Cette année encore, elle sera l’un des plus grands atouts de notre équipe féminine de relais si elle arrive à maintenir sa forme jusqu’à Tokyo…