Un scénario catastrophe pour les Belgian Cats: "Nous n’avons plus de droit à l’erreur"
En s’inclinant face à la Bosnie, les Belgian Cats ont grillé leur joker. Désormais, c’est un combat de tranchée qui les attend.
Publié le 18-06-2021 à 06h34
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Une défaite d’entrée de jeu face à la Bosnie, c’est le scénario catastrophe que le coach Philip Mestdagh voulait absolument éviter. À condition de sortir en tête de leur poule, c’est une voie dégagée qui semblait s’offrir aux Cats vers les demi-finales. Avec cette défaite, mais aussi un déficit de 15 unités, les Belges peuvent désormais dire adieu à ce scénario idéal.
Elles sont le dos au mur : plus question de joker, il faudra s’imposer pour accrocher une place parmi les barragistes et se donner ainsi une chance d’atteindre les quarts de finale. Mais avant cela, il s’agira de tirer les leçons de cette contre-performance due clairement à une adresse collective totalement en berne.
"Nous sommes une équipe de shooteuses, quand on a 10 % de réussite aux 3 points (NdlR : 3/28), on ne peut strictement rien revendiquer à ce niveau, analysait Mestdagh. Il va falloir se ressaisir dès ce vendredi. Nous n’avons plus de droit à l’erreur même si cette défaite va laisser des traces tant mentales que surtout physiques, après avoir tout donné dans cette chaleur."
C’est en effet dans la fournaise d’un Rhénus aux allures d’étuve que s’est disputé ce match. De quoi expliquer le craquage final des Belges dans les cinq dernières minutes ?
"Malgré tous nos ratés, nous tenions l’égalité (35e : 53-53) et puis on prend trois fois 3 points en une minute et là, on a les jambes coupées, poursuit le coach national. C’est plus mental que physique."
"C’était réellement éprouvant mais cela ne doit pas être une excuse puisque c’est pour tout le monde, confirme Julie Allemand. Dans ces conditions, c’est pourtant dur de faire la course-poursuite. Notre défense a bien fonctionné pendant 35 minutes même si on a manqué d’énergie sans doute, mais surtout d’adresse, d’entrée de jeu."
Place à la Slovénie
Rien n’est encore perdu pour les Cats, mais les choses se sont singulièrement compliquées, ce que confirme la Liégeoise : "Il va donc falloir se reprendre mais avant tout débriefer ce match et analyser ce qui n’a pas marché afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs. On n’a pas mal joué mais on a mal shooté. Il a manqué un peu de tout au final mais cela ne remet pas en cause nos qualités même si les chiffres sont sévères. Il faut se servir de cela pour rebondir. Leur joie d’avoir battu une grosse équipe doit nous servir de motivation pour nous rappeler que c’est nous, cette grosse équipe. On gagne ensemble, on perd ensemble, à nous de réagir ensemble face à la Slovénie (ce vendredi, à 15 h) pour repartir de l’avant."
FICHE DU MATCH:
Bosnie-Herzégovine 70 - 55 Belgique
Bosnie : 26 sur 58 (10x3) ; 8 lf sur 12 ; 39 Rbds, 17 ast, 10 fp. DEURA 5-5, Dzombeta 0-0, BABIC 7-16, Domuzin -, GAJIC 7-3, N.Delic -, Brcaninovic 0-0, Dzebo 0-0, Vrancic 0-0, TAVIC 0-7, A.Delic 2-7, JONES 9-4.
Belgique : 4 sur 71 (3x3) ; 4 lf sur 4 ; 38 Rbds, 16 ast, 19 fp. K.MESTDAGH 3-7, DELAERE 0-4, Carpréaux -, MEESSEMAN 13-11, LINSKENS 0-0, H.Mestdagh 0-0, Geldof 2-0, Be. Massey -, Nauwelaers 0-0, Bi. Massey 0-0, Vanloo 2-0, ALLEMAND 8-5.
Quarts : 19-11, 11-17, 21-19, 19-8.
Kim Mestdagh : "La chance a choisi son camp…"
S’il est une joueuse qui traduit à elle seule toute la détresse du clan belge dans cette défaite, c’est bien la capitaine Kim Mestdagh. Sniper d’envergure mondiale, la Yproise a d’habitude la précision d’un métronome. Pas cette fois : avec un 4/21 aux tirs, dont un 2/12 au-delà de l’arc, l’arrière shooteuse a frôlé la correctionnelle. Pour autant, elle mérite totalement chacune des 34 minutes de confiance que lui a accordé son coach de père. Car si elle était vraiment peu en veine, Mestdagh a compensé au maximum en prenant 5 rebonds, délivrant 4 assists et volant pas moins de 7(!) ballons. Après avoir tout donné dans une chaleur d’étuve, rincée et livide, la capitaine tentait d’expliquer: "On savait tout ce qu’il fallait savoir sur la Bosnie, on était prêtes à tout sauf à cette maladresse incroyable. J’ai continué à prendre mes tirs car ce sont mes tirs habituels, je les sentais bien mais quand rien ne rentre, c’est compliqué et surtout cela a un impact sur les autres joueuses qui sont tout de suite moins en confiance elles aussi. Au repos, je n’étais pas abattue. Je me suis dit que j’allais continuer à tout donner en défense et que peut-être la chance tournerait. Malheureusement, la chance avait choisi son camp : elle était du côté de la Bosnie ce soir. Maintenant, il faut juste penser au match contre la Slovénie et le gagner !"