Julie Allemand-Emma Meesseman, des airs de De Bruyne-Lukaku
L’axe fort des Belgian Cats n’est pas sans rappeler celui des Diables rouges.
Publié le 28-07-2021 à 19h21 - Mis à jour le 29-07-2021 à 14h45
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Il ne manquerait plus qu’elles s’inventent une poignée de main secrète et taillée pour susciter le buzz devant les photographes et les cameramen pour que la comparaison atteigne son paroxysme. Le duo Allemand-Meesseman a de furieux airs de De Bruyne-Lukaku. La paire des Diables rouges a été la clé d’un Euro qui a pris fin trop rapidement. Les deux joueuses les plus hot du roster belge sont du même acabit et espèrent, elles, dépasser les quarts. Explications.
Une réputation qui dépasse nos frontières
Kevin De Bruyne et Romelu Lukaku font partie des hautes sphères du football mondial. Le premier fera certainement partie des dix meilleurs lors du prochain suffrage du Ballon d’or alors que le second s’est imposé comme l’un des meilleurs attaquants au monde après deux solides saisons en Serie A. Si le milieu du basket féminin est plus secret que celui du football, Meesseman et Allemand sont tout aussi célèbres dans leur microcosme que nos Diables.
Mieux, elles étaient toutes deux dans le cinq majeur du dernier tournoi européen. Quid des Diables ? Seul Big Rom a été nommé dans le onze du tournoi. On sent également un respect mondial à l’égard des deux joueuses. Pour la Fédération internationale de basket (Fiba), Meesseman est LA joueuse de cette première journée de la compétition féminine à Tokyo. Allemand a, elle, été une nouvelle fois sélectionnée pour jouer en WNBA mais a préféré donner la priorité aux Cats.
Elles ont créé une connexion mentale
La scène s’est souvent répétée : Meesseman le doigt pointé vers Allemand après un panier. Plus du tiers des paniers de plein jeu (10 points sur 28) de la n°11 belge ont été inscrits sur un service de la meneuse. Elle lui a rendu la pareille à deux reprises.
La mise en exergue de ce lien qui est en train de se créer est certainement l’assist à l’aveugle d’Allemand pour une Meesseman bien placée dans la raquette. Elles ont atteint un niveau de complémentarité tel qu’elles doivent à peine se regarder avant de se céder le ballon.
Comme nos deux Diables, qui, à chaque tournoi, sont impliqués ensemble dans au moins un des buts belges, qu’ils ponctuent avec leur célébration commune.
Allemand distribue comme De Bruyne
Kevin De Bruyne fait ce qu’il veut ballon au pied. Julie Allemand ce qu’elle veut ballon en main. La joueuse de Lyon-Asvel a deux excellentes mains qu’elle utilise principalement à la distribution du jeu. Ses passes sont à l’image de celles du joueur de Manchester City : décisives, précises, inventives et parfois imprévisibles. Des qualités qu’elle ne pourrait pas exploiter sans son énorme vista.
Il suffit de la voir porter le ballon pour se rendre compte qu’elle a les yeux partout. Sa tête balance de droite à gauche, constamment à la recherche d’une solution.
Et quand elle n’en trouve pas à la passe, elle ose prendre ses responsabilités. Soit en pénétration, soit à distance. Son tir à trois points s’est amélioré même si elle n’en a planté qu’un sur quatre face aux Australiennes. Elle possède aussi la même force de travail que De Bruyne. Malgré son talent, KDB (quand il est bien dans son match) ne lésine pas sur les efforts. Allemand est dans le même genre. Elle est considérée comme la grosse travailleuse du groupe.
Meesseman marque comme Lukaku
Meesseman et Lukaku dégagent un sentiment similaire. Une confiance en eux que seuls les grands champions possèdent. Quand Meesseman entre sur le parquet, elle dégage une grosse sérénité. Comme si on sentait déjà que tout allait bien se passer.
Une impression sans conteste liée à son physique hors norme. Ses 193 cm (exactement la taille de Big Rom) et sa large stature lui permettent d’en imposer dans le duel et de prendre le dessus sur les joueuses les plus costaudes du tournoi. Elle a tout de même pris neuf rebonds contre des Australiennes qui disposaient souvent de trois intérieures sur le terrain.
Elle est aussi celle sur qui les Cats peuvent se reposer en cas de coup dur. Celle qui n’a jamais peur de prendre ses responsabilités, ni de les assumer si cela n’a pas fonctionné durant le match. Puis elle a cette facilité à marquer. Encore 32 points face à l’Australie après en avoir claqué plus de 30 face aux Russes à l’Euro. Un exploit collectif passe par la présence d’un grand buteur. Ou plutôt d’une grande marqueuse.