Toma Nikiforov tire le bilan de son élimination précoce : "J’ai besoin d’un long break"
Éliminé en huitièmes de finale des Jeux de Tokyo, le judoka bruxellois va désormais prendre du temps pour se ressourcer après une saison menée tambour battant.
Publié le 29-07-2021 à 18h28 - Mis à jour le 29-07-2021 à 18h33
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Le judo est un sport cruel. Très cruel. Et Toma Nikiforov (-100 kg) en a fait l’amère expérience, ce jeudi, sur les tatamis du Nippon Budokan, à l’occasion de ses deuxièmes Jeux olympiques.
De retour parmi l’élite mondiale après une 10e opération et des mois de sacrifices, le champion d’Europe, pourtant bien lancé après une première victoire convaincante face au solide Brésilien Rafael Buzacarini, a été sorti sèchement, en 17 secondes, au deuxième tour du tournoi tokyoïte par le Portugais Jorge Fonseca, 2e mondial et double champion du monde.
“J’ai déconné. J’aurais dû bloquer son attaque, bouger un peu plus. Tout s’est joué sur de petits détails”, estimait le protégé de Damiano Martinuzzi dès sa sortie du tatami.
Forcément “déçu” de ne pas aller plus loin dans une compétition pour laquelle il a “tout donné” depuis le début de l’année, le Schaerbeekois – qui a gagné près de 40 places au ranking mondial en quatre mois seulement – assume son erreur. Sans se chercher d’excuses. Et sans se plaindre d’un tirage au sort qui ne lui était pas favorable.
“Mais c’est toujours comme ça aux Jeux olympiques. Chaque combat est une finale. Et puis, il y a des tas de bons judokas qui ne sont pas tête de série dans ce tournoi et qui parviennent à surprendre les favoris.”
Paris déjà en tête
Affecté par ce nouveau revers olympique, cinq ans après avoir déjà été surpris en huitièmes de finale des Jeux de Rio, Toma Nikiforov, actuellement 16e mondial, ne veut toutefois pas en rester là. Et songe déjà à Paris.
“En 2024, j’aurai 31 ans seulement. À cet âge, tout est encore possible en judo. Je ne vais donc pas lâcher le morceau”, assure le dernier lauréat du Grand Chelem de Tachkent. “Tout ce que je souhaite, c’est d’être en bonne santé et ne pas me blesser d’ici là.”
Mais, avant de débuter une nouvelle olympiade, le Bruxellois compte prendre le temps pour se ressourcer.
“J’ai besoin d’un break. Un très gros break, même.”
Aucun répit
Lancé dans un sprint harassant depuis près d’un an et demi, date de sa dernière opération à l’épaule droite, le jeune papa souhaite se poser.
“Cette année, je ne l’ai pas vue passer. Je n’ai jamais eu de moment off. Je n’ai pas pu profiter de mon titre européen ou de mes podiums en Grand Chelem, par exemple. Et ça fait un mois que je n’ai plus vu ma famille, souligne-t-il. Quand on fait du sport de haut niveau, on est égoïste : on vit sa vie d’athlète sans s’inquiéter du reste, surtout quand il s’agit des Jeux. Mais sans ma femme, ma famille et mes proches, je n’en serai pas là. Alors maintenant, j’ai besoin de souffler.”
Combien de temps ? C’est délicat à dire.
“En tout cas, ce ne sera pas six mois. Ce serait trop. D’ailleurs, je ne vais pas totalement arrêter de m’entraîner… Pendant un moment, je vais simplement faire du judo selon mes envies, sans programme défini, sans entraîneur et sans horaire.”
Peut-être plus usé par les obligations que par le judo lui-même, le champion d’Europe rassure : “Le plaisir est toujours présent. J’adore être sur le tapis et combattre, ça ne change pas. J’ai juste besoin de temps pour moi.”
Histoire de recharger les batteries avant d’entamer un nouveau sprint en vue des Jeux de Paris. Et de tenter d’y décrocher enfin cette fameuse médaille qui lui fait tant envie.