Fanny Lecluyse, l’apothéose après les larmes
Après deux échecs en série en 2012 et 2016, l’ondine mouscronnoise a terminé dans le top 8 pour sa dernière participation aux Jeux.
Publié le 30-07-2021 à 13h49
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Elle a touché le mur cinq secondes après la Sud-Africaine Schoenmaker, qui venait de s’approprier le record du monde de la distance (en 2:18.95). Son chrono (2:24.57), à une seconde de son record national, n’était pas celui qu’elle avait espéré. Mais qu’importe ! Fanny Lecluyse, huitième de la finale du 200m brasse, a nagé vendredi matin dans l’Aquatics Center de Tokyo cette course pour laquelle elle s’entraînait depuis dix ans. Après ses échecs de Londres et de Rio (élimination en série), l’ondine de Mouscron a été la première nageuse belge depuis Brigitte Becue en 1996 à se hisser parmi le Top 8 olympique.
“C’est la récompense de ma persévérance. Malgré des moments de doute et des désillusions, je n’ai jamais lâché”, avait-elle dit après s’être extirpée des demi-finales.
À 29 ans, l’âge de sa maturité sportive, la native de Courtrai a donc atteint son but ultime. Alors, même si elle a fini huitième et dernière après une course qu’elle estime un peu décevante, elle a profité du moment.
“J’ai cherché à apprécier cet instant unique tout en veillant à ne pas trop me relâcher.”
Et comme elle n’avait plus rien à perdre, elle a tenté une tactique osée. “Je suis partie très vite. Je savais que ce serait plus divertissant pour vous”, sourit-elle. “Malheureusement, j’ai craqué dans la dernière ligne droite. Mais je ne nourris aucun regret. Si j’avais commencé plus lentement, je n’aurais de toute façon pas pu remonter, je le sais.”
En se hissant dans le top 8 olympique, la compagne du cycliste Victor Campenaerts peut donc enfin laisser derrière elle les mauvaises expériences de 2012 et 2016. À l’époque, elle n’avait pas pu gérer la peur de mal faire. “Cette fois aussi, j’étais très stressée avant la série.” Mais elle est parvenue à utiliser à bon escient cette tension nerveuse. “C’est un domaine dans lequel j’ai beaucoup travaillé ces dernières années. Je ne peux que remercier ma psychologue et mon coach. Ils ont toujours été là pour moi.”
Petit bassin et 100m 4 nages
Et maintenant ? “Je ne participerai plus aux Jeux olympiques”, assure-t-elle. N’en déduisez pas qu’elle tourne définitivement le dos aux lignes d’eau. Elle va continuer à nager parce que c’est sa vie. “Après un break de quelques semaines, je vais me remettre au travail pour la saison en petit bassin.” A cette occasion, elle entend revenir à ses premières amours : le 100m 4 nages. “C’est avec ça que j’ai commencé, le sprint, la variété. On travaillera davantage l’explosivité, la musculation.”
Et s’il y a une possibilité d’intégrer la très lucrative ISL elle ne dira pas non. “Cette compétition s’adresse aux sprinters capables de nager différentes distances. Moi, je suis une spécialiste du 200 mètres brasse.” Une des huit meilleures de la planète.