Jeux olympiques: ces cinq records d'athlétisme qui ne seront probablement jamais battus

À des années lumières des performances actuelles, certains records du monde paraissent intouchables, inatteignables.

Julien Lahou
Jeux olympiques: ces cinq records d'athlétisme qui ne seront probablement jamais battus
©AP

"Les records sont faits pour être battus." Certes... mais il y en a qui craignent moins que d'autres de se faire détrôner. Ces sportifs herculéens ont écrit l'histoire il y a plus de trente ans et n'ont jamais vibrer par peur de voir leur performance être rétrogradée au deuxième rang. Ils ont placé la barre haut, très haut. Nombreux sont ceux qui pensent que cette barre ne tombera jamais. Présentation de ces surhommes et de leur exploit. 1. Le 100 mètres féminin couru en 10"49

La détentrice de ce record n'est autre que Florence Griffith-Joyner. La femme la plus rapide du monde sur 100 mètres. Cela fait maintenant plus de 33 ans (en 1988) que cette performance hors normes a eu lieu. L'américaine a pulverisé l'ancien meilleur temps de 27 centièmes. Actuellement, les coureuses de 100 mètres sont bien loin de cet exploit. Même si le deuxième meilleur chrono de l'histoire est à 10"63 (par la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce), les références actuelles tournent entre 10"70 et 10"80. Un écart plus que considérable sur une telle distance.

Dix ans après, Flo Jo, âgée seulement de 38 ans, meurt asphyxiée suite à une crise d'épilepsie. Une fin prématurée ainsi qu'une transformation physique impressionante qui laissent planer le doute quant à la propreté de ses performances.

2. 47"60 pour un tour de stade

Si ce chrono relève d'une formalité pour les coureurs professionels de 400 mètres, chez les coureuses, il n'en est rien. En 1985, c'est l'Allemande de l'Est Marita Koch qui boucla le tour de piste comme aucune autre femme ne l'avait fait auparavant. Ce record, ça fait 35 ans qu'il est en place. La deuxième meilleure performance de tous les temps n'est qu'à 0,4 secondes et actuellement, les coureuses peinent à descendre sous la barre des 49 secondes.

3. Un saut soviétique à 7,52 m

Toujours chez les femmes, c'est l'athlète Galina Chistyakova qui a signé le saut en longueur le plus long de l'histoire. Un bond à 7,52 mètres inégalé depuis 33 ans (1988). En termes de comparaison actuelle, lors des derniers championnats du monde à Doha, une seule athlète a sauté au-delà des 7 mètres. Un saut exceptionnel à 7,30 mètres qui lui valu la meilleure performance mondiale de l'année. Toutes les autres athlètes ont sauté en-deçà des 7 mètres. C'est dire l'écart avec le record du monde actuel.

4 et 5. Les Allemands de l'Est dominent le lancer du disque

Deux athlètes de la RDA (Allemagne de l'Est) détiennent tous deux le record du monde dans cette discipline. Chez les hommes, il s'agit du colosse Jürgen Schult qui s'est occupé, en 1986, d'envoyer le disque de deux kilogrammes à 74,08 mètres. Avançant l'ancien record de plus de deux mètres. Depuis 35 ans, rares sont les lancers qui dépassent les 72 mètres.

Chez les femmes, c'est Gabriele Reinsch qui s'est chargée de propulser le disque à 76,8 mètres. Le poids du disque féminin étant diminué de moitié. Un lancer resté dans les annales depuis 1988 alors que les performances actuelles frôlent à peine les 70 mètres.

L'hégémonie de l'Est

Si toutes ces performances ont été établies vers la fin des années 80, ce n'est pas que le fruit du hasard. À une époque où le bloc communiste tentait de devenir une nation majeure, ils étaient prêts à tout. Et quoi de plus beau que de voir ses athlètes sur le toit du monde, briller lors des grands événements sportifs et que le drapeau soviétique soit hissé ? Quel bel outil de propagande. Pour arriver à leurs fins, les pays communistes ont mis en place un dopage institutionnalisé qu'ils ont baptisé le Plan d'État 14-25. Plus de 10 000 sportifs seraient concernés. Ainsi, entre 1972 et 1988, lors des JO, l'hymne de l'Union Soviétique a retenti 144 fois. Soit 144 médailles d'or auxquelles il faut ajouter les 120 d'argent et les 120 de bronze. 384 podiums en l'espace de seulement cinq Jeux olympiques.

Même si ces athlètes n'ont jamais été contrôlés positifs (sinon leur record n'en serait pas un), compte tenu de ce dopage d'état révélé, le doute est plus que permis. Ce qui explique également pourquoi ces records ont peu de chances d'être battus un jour.

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