Une Meesseman-dépendance qui inquiète chez les Cats: "Arrêter de se cacher derrière Emma"
Pour battre le Japon en quart de finale, il faut résoudre la Meesseman-dépendance, comme le résume Julie Allemand.
Publié le 02-08-2021 à 23h00 - Mis à jour le 02-08-2021 à 23h02
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Les Cats ont pris une petite claque. Et elle fera du bien pour la suite. "Je préfère qu'on perde et que ça nous serve de réveil plutôt que de gagner et se croire trop fortes", résume Julie Allemand.
En s'inclinant face à la Chine, les Cats ne se sont pas mises en danger pour le reste du tournoi mais ont pris conscience de nombreux points de travail pour rêver de la médaille. "C'est une chance unique : visons une place en demi-finale", affirme le coach Mestdagh.
Jouer comme elles l’ont fait contre la Chine en quart de finale leur assure presque de rentrer à Bruxelles avant la fin de semaine. On peine toutefois à croire que nos Belges n’aillent pas puiser dans leurs ressources et corrigent les vilains défauts montrés ce mercredi.
Relâchement mental
"Je peux déjà vous assurer que l'équipe abordera le prochain match avec une autre mentalité", lance le coach. Philip Mestdagh s'est également remis en question mais a surtout pointé du doigt le manque de hargne, de "dash sur certaines phases."
Les Cats ont parfois laissé des boulevards aux Chinoises. En réussite, elles ont pris l'avantage grâce au manque de concentration des Belges sur certaines phases. "Nous étions un peu trop lentes sur plusieurs actions et elles en ont profité", concède Jana Raman.
Défensivement mais aussi offensivement. Au point de parfois être bloquées par leur jeu de position. Le jeu chinois a mis en avant deux aspects du jeu des Cats qui se répètent au fil des compétitions : elles doivent jouer plus vite que leur adversaire et elles ne sont jamais aussi fortes que lorsqu’il y a de l’enjeu.
Trop dépendantes d’Emma Meesseman
Emma Meesseman n’a, elle, pas besoin d’enjeu pour briller. Elle a marché sur le match en première mi-temps avec 20 points et un pourcentage de réussite proche de la perfection.
Problème : seule elle et Julie Allemand évoluent à leur vrai niveau. Le reste du groupe peine à suivre leur rythme. Plusieurs filles semblaient en total manque de confiance ce lundi.
"On a besoin des 12 joueuses pour gagner", martèle Allemand. "Parfois, je reçois le ballon et il reste deux secondes… Ça ne peut pas arriver. Il faut que tout le monde prenne ses responsabilités."
Et le coach d'ajouter : "Ce n'est pas du trois contre trois. J'ai besoin de cinq joueuses performantes sur le terrain. Chacune doit prendre ses responsabilités. Emma doit défendre, créer, marquer et prendre les rebonds. Je leur ai dit que ce n'était pas normal."
Meesseman a terminé la rencontre avec 24 points (77 % à deux points), sept rebonds et quatre interceptions. Des stats qui, selon Julie Allemand, n’excusent pas les autres qui doivent affirmer leur jeu.
“En première mi-temps, on a trop utilisé Emma. Même nous les meneuses, on lui donnait trop facilement le ballon. On sait qu’elle peut tout faire mais il faut qu’elle soit fraîche au moment de rentrer ses tirs. À nous de faire le boulot, de prendre nos responsabilités. On dépend beaucoup trop d’Emma. Il ne faut pas que les filles se cachent derrière elle. Les filles doivent avoir confiance, croire en elles sans regarder Emma. On sait qu’elles peuvent le faire.”
Un manque de puissance dans la raquette
Plusieurs joueuses devront élever leur niveau de jeu. Kyara Linskens est certainement celle qui a le plus déçu. La pivot a littéralement tout loupé offensivement (0 sur 6). "C'est comme ça avec Kyara. Elle connaît parfois un match plus difficile"résume le coach ajoutant qu'il espère voir la vraie Linskens en quarts.
Elle est la titulaire au poste 5 et a été secouée par les 2,05m de Han Xu. "On a parfois manqué de puissance dans la raquette", dit Allemand. Difficile, sans y mettre une énorme hargne, de battre en un contre un "une joueuse qui nous met deux têtes", sourit Raman.
En galère au tir à distance
Pour se sortir de situations difficiles à l’intérieur, Philip Mestdagh est supposé pouvoir compter sur ses deux filles.
Hanne et Kim (qui a, pour le reste réalisé un gros match à la passe et en défense) sont passées à travers derrière la ligne des trois points. Aucun tir primé n'est rentré sur leurs six tentatives. "Mais je ne m'inquiète pas pour Kim", dit le coach. "À l'entraînement, elle tire bien. En match, elle est plus surveillée qu'une autre."
Les Cats en général n'ont pas réussi à régler la mire. Seuls deux tirs à distance sont rentrés en 21 tentatives. Mestdagh : "Cela fait partie des choses qui doivent être réglées en quart."