Maellyse Brassart a soutenu Nina Derwael jusqu’au bout: "Avec moi, elle peut parler de tout"
La gymnaste bruxelloise était aux premières loges lors du sacre de la nouvelle championne olympique des barres asymétriques. "Cette médaille d’or va tirer tout le groupe vers le haut", estime-t-elle.
Publié le 03-08-2021 à 09h45 - Mis à jour le 03-08-2021 à 09h46
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Ce lundi matin encore, c’est accompagnée de Maellyse Brassart que Nina Derwael s’est présentée devant la presse réunie au Village olympique pour revenir sur son triomphe aux barres asymétriques de la veille. La Bruxelloise, âgée de 20 ans, est une des confidentes de la Limbourgeoise, qu’elle connaît depuis 2015 et qu’elle a appris à mieux connaître depuis son arrivée au centre de haut niveau de Gand l’année suivante. Les deux jeunes femmes entretiennent une relation de confiance et une belle amitié qui s’est encore renforcée ces derniers mois. Il n’est donc pas très étonnant que Maellyse ait été choisie pour rester aux côtés de la double championne du monde jusqu’à la fin de son séjour au Japon alors que les autres gymnastes de l’équipe sont déjà rentrées au pays.
"J'ai bénéficié d'un statut particulier pour pouvoir rester au Village et, de toute façon, dans le code FIG, on a droit à une gymnaste pour préparer la barre", raconte Maellyse Brassart. "Je suis contente d'avoir pu rester ici avec Nina, je pense que c'était important pour elle aussi. Au lendemain de la finale all-around, elle ne s'était pas entraînée et je voyais bien qu'elle tournait un peu en rond. On n'était plus qu'à deux dans l'appartement, vu que Charline (Van Snick) était partie, puis les autres filles de l'équipe. C'était donc bien que je sois là avec elle pour éviter qu'elle ne réfléchisse trop. Elle pouvait évacuer un peu le stress avec moi, parler de tout et de rien."
Lors de sa journée de dimanche qui s'est conclue par le titre olympique tant espéré par Derwael, l'étudiante en droit de Saint-Louis a surtout veillé à "laisser Nina dans sa bulle". "Parce que je sais comment elle fonctionne, je sais qu'il ne faut pas trop lui parler à certains moments et qu'elle a davantage besoin d'encouragements à d'autres. Hier, comme elle s'est bien échauffée, je la sentais en confiance. Elle avait surtout besoin de calme. Avant qu'elle ne monte sur le podium pour préparer la barre, je lui ai juste glissé un mot d'encouragement en lui disant 'ça va aller'. Ce n'était pas le moment pour de longs discours."
Auteur d'un bel exercice récompensé par une note de 15,200 points, Nina Derwael a réussi à dominer ses nerfs, ce qui a fait la différence sur ses adversaires. "Elle m'a à nouveau impressionnée par sa grande maîtrise,"affirme Maellyse Brassart, qui envoyait régulièrement quelques updates accompagnées de photos à ses équipières rentrées en Belgique. "C'était une finale extrêmement compliquée pour tout le monde et elle a vraiment géré ça d'une manière incroyable. Personnellement, après avoir vu à l'oeuvre Sunisa Lee, j'étais déjà un peu plus rassurée pour Nina mais je n'ai rien dit car elle ne voulait pas savoir ce que l'Américaine avait fait. Il y a eu beaucoup d'erreurs dans cette finale, personne n'a signé un exercice parfait et c'est celle qui a fait le moins d'erreurs qui a gagné."
Maellye Brassart a pris la décision de continuer au-delà des Jeux olympiques de Tokyo, après avoir envisagé d'arrêter il y a quelques mois, "pour tenter d'aller chercher de meilleurs résultats.""Trois ans jusqu'à Paris, ce n'est plus si long. Avec l'équipe, je suis convaincue qu'on peut faire mieux et on a aussi d'autres filles à Gand qui peuvent entrer en ligne de compte. Je pense que la médaille d'or de Nina va vraiment tirer le groupe vers le haut. Elle nous a montré que c'était possible. Ce n'est plus la petite Belgique qui vient juste participer, on vient vraiment maintenant pour accrocher des podiums."
Pas de sentiment de revanche, enfin, dans le chef de nos gymnastes, qui avaient mal vécu la remise en question des (anciennes) méthodes de leurs entraîneurs à travers des témoignages de différentes gymnastes qui ont évolué à Gand dans le passé.
"Nous sommes contentes que cela se termine très bien. On a montré que, d’une certaine manière, cette histoire nous a affectées sur le moment même mais que nous sommes fortes et que le groupe est plus soudé que jamais. Le futur ? Je n’ai pas de doutes sur le fait qu’Yves (Kieffer) et Marjorie (Heuls) resteront jusqu’aux Jeux de Paris. Pourquoi partiraient-ils après de tels résultats ? À mes yeux ce serait logique de poursuivre l’aventure avec eux."