Nina Derwael a déjà fixé ses prochains objectifs
La championne olympique ne compte pas arrêter : "J’aime encore trop mon sport !"
Publié le 03-08-2021 à 08h00 - Mis à jour le 03-08-2021 à 09h43
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Après une (très) courte nuit, Nina Derwael avait mis son réveil pour honorer de nouvelles sollicitations médiatiques, quelques heures à peine après avoir fait résonner l’hymne national belge dans l’Ariake Gymnastics Center. Elle n’en a finalement pas eu besoin, se réveillant très tôt.
"J'avais déjà eu des difficultés à m'endormir avec l'adrénaline qui n'était pas encore tout à fait retombée", explique la sportive de 21 ans. "Pourtant je m'étais dit que si je commençais à lire tous les messages que j'ai reçus, je n'allais jamais pouvoir dormir et j'ai éteint mon téléphone. Mais cela n'a pas été simple de s'endormir après toutes ces émotions."
Après avoir satisfait au contrôle antidopage, Nina Derwael est rentrée au Village olympique où elle a commencé par se restaurer. Quelques sushis feront l’affaire pour la rassasier. Ensuite, direction le bâtiment occupé par le Team Belgium. Et là, surprise, en sortant de l’ascenseur, la gymnaste tombe nez à nez avec les hockeyeurs venus l’acclamer ainsi que des membres du Comité olympique belge.
"Je ne m'attendais pas du tout à cela, si bien que je ne savais pas quoi dire", sourit Nina. "Et puis tout le monde s'est mis à crier : 'speech ! speech ! speech !' Du coup j'ai quand même adressé quelques mots de remerciement à tous d'être venus et je leur ai dit que j'espérais évidemment ne pas être la seule médaillée d'or à la fin de la compétition."
L’émotion de ses parents
Nina Derwael a fait sauter - avec un peu de difficulté - le premier bouchon de champagne et la réception s’est poursuivie en petit comité dans le lounge en tenant compte des règles sanitaires en vigueur. Elle est ensuite remontée dans sa chambre.
"J'avais envie d'appeler Siemen, mon copain, ainsi que mes parents en étant au calme", raconte la médaillée d'or. "Mes parents étaient très émus, mais je pense que c'est normal. C'était un fameux soulagement pour eux de voir que cette finale s'était bien passée. Je pense que beaucoup de larmes ont coulé et j'ai vraiment hâte de célébrer cette médaille ensemble avec eux. Je pense qu'il y aura beaucoup d'émotion à mon retour en Belgique mercredi. Moi-même, j'avais eu toute la journée le sentiment que j'allais pleurer, mais il n'en fut rien. Je n'ai juste pas réussi à chanter entièrement la Brabançonne parce que je dois reconnaître que j'avais la gorge particulièrement nouée. Imaginer que je suis championne olympique, c'est un sentiment encore un peu irréel. Quand je me suis réveillée, la première chose que j'ai faite c'est de regarder si ma médaille d'or était encore sur la table de chevet !"
Une pause nécessaire de plusieurs semaines
Ce lundi, elle s'est rendue à la salle car, désignée première réserve pour la finale du sol après le forfait de Simone Biles, il suffisait d'une blessure d'une concurrente pour qu'elle doive entrer en action. Et elle n'aurait pas craché sur une nouvelle finale olympique. "C'est le genre de chose qui ne se refuse pas", dit-elle. Il n'en a finalement rien été.
Vient dès lors la question de savoir comment elle voit son avenir, immédiat et à plus long terme. "Je vais profiter un peu de ma famille, que j'avais tenue à l'écart avec la crise du coronavirus, et partir en vacances. Mais je n'avais rien planifié, je voulais me concentrer sur les Jeux. Je sens toutefois que j'ai vraiment besoin de décompresser, de recharger les batteries. Je ne vais pas m'arrêter pendant un an, mon corps ne le supporterait pas, mais je retournerai à l'entraînement quand l'envie reviendra. Une chose est acquise depuis longtemps : je ne défendrai pas mon titre mondial aux barres cet automne. Après avoir été championne d'Europe, championne du monde et maintenant championne olympique, je vais devoir me fixer de nouveaux objectifs."
Son intention est-elle bien de continuer jusqu’aux Jeux de Paris en 2024 ?
"Je ne me vois en tout cas pas arrêter maintenant, j’aime encore trop la gymnastique pour abandonner ce sport. Et puis il y a encore des Mondiaux à domicile, à Anvers, en 2023, et j’ai envie d’en être. À partir de là, il n’y aura plus qu’un an avant les Jeux olympiques de Paris. Le code va changer, on va évidemment devoir adapter mon exercice pour qu’il bénéficie de la difficulté la plus élevée possible. je penserai à tout cela plus tard…"