Les Belgian Cats ont loupé la chance de leur vie
Les basketteuses belges étaient à un point d’une demi-finale olympique.
Publié le 04-08-2021 à 18h46 - Mis à jour le 04-08-2021 à 18h54
Une poignée de secondes et un panier. Mais pas du bon côté. Les Japonaises ont marqué - à trois points, comme trop souvent face aux Cats -, les Belges se sont loupées.
Quelques centimètres peuvent changer une destinée. D’un potentiel bonheur absolu, nos Cats ont sombré dans la tristesse.
L’essai sur le buzzer de Kim Mestdagh a un peu plus prouvé à quel point le sport pouvait être cruel et faucher une destinée en plein sprint final.
La shooteuse avait retrouvé son tir à distance (7 sur 11) mais a manqué le panier le plus important dans une position pourtant idéale.
Une équipe coupée en deux
Personne ne la blâmera vu son excellent match (24 points, 7 rebonds et 5 assists). Les patronnes ont fait le boulot, une nouvelle fois. Emma Meesseman a tardé à se réveiller avant de réaliser une deuxième mi-temps incroyable pour atteindre les 25 points. Julie Allemand est restée fidèle à elle-même : créative et travailleuse.
Leur prestation du jour et celle de leurs adversaires ont plus que jamais mis en avant leurs qualités. Tout autant qu’elles ont mis le doigt sur la scission qui existe entre le quatuor Meesseman-Allemand-Delaere-K. Mestdagh et les autres joueuses du noyau. Quand elles ne sont pas à quatre sur le terrain, le niveau baisse d’un cran.
"On manque de profondeur et ça se ressent sur la longueur", dit Philip Mestdagh. "Si je veux obtenir un gros résultat, je dois laisser les quatre sur le terrain durant 35 minutes. Ce n'est pas tenable sur un tournoi."
Un constat cinglant qui n’enlève rien à l’amertume de cette défaite et de ce qu’elle représente.
"Nous passons à côté d'une énorme opportunité", affirme le sélectionneur. "C'est une grande déception collective. Nous étions rapidement menés de 12 points et nous sommes passés devant avant le retour au vestiaire. Nous avons bien maîtrisé la deuxième mi-temps mais flanchons sur des détails en fin de partie. À ce niveau de jeu, la moindre erreur se paie cash."
Le Japon ne pouvait pas recoller au score aussi facilement après avoir été mené de 13 unités. Les Belges ont commencé à perdre le fil du match dont elles avaient pourtant les clés.
"Elles ont commencé à commettre de petites erreurs en défense, à perdre des ballons faciles", poursuit-il. "Puis, il y a cette faute intentionnelle en fin de match qui n'était pas nécessaire."
En retenant son adversaire, Julie Vanloo a permis au Japon d’inscrire quatre points et de recoller à la marque. Vient ensuite ce dernier tir japonais qui ne doit jamais être autorisé. Prises par la vitesse de leurs adversaires, les Cats ont manqué leur transition défensive et laissé la shooteuse faire feu.
Pas assez vicieuses
Le plan était pourtant bien cadré : les empêcher de prendre les tirs derrière le cercle en jouant le pied sur la ligne et les gêner dans les un-contre-un.
"Elles devaient vraiment bloquer leurs opposantes au duel et les accompagner le plus loin possible pour tenter de les bloquer avant le tir. Les équipes d’expérience le font bien, mais on ne joue pas encore de manière assez rusée en Belgique pour y parvenir. On est encore trop gentils, pas assez vicieux. Malgré toute l’énergie qu’on met à travailler cela, ça ne fonctionne pas. Et ça nous coûte la demi-finale."
Le manque de profondeur et de roublardise explique la fin de match à l’avantage des Nippones. On peut également évoquer une différence d’attitude qui met en exergue la différence entre une Belgique qui grandit encore et d’autres nations bien installées.
Ce n’est pas la fin
En fin de match, les Cats ont été dépassées par l’intensité mise par le Japon.
"Mais nous ne sommes pas capables d'y répondre", interrompt le coach national. "Nous avons nos limites. Le Japon peut jouer à bloc 40 minutes, pas nous. Elles ont plus faim que nous au moment d'arracher les ballons. C'est dans leur culture. En Occident, on récompense trop vite."
À chaud, le défaitisme avait pris le pas sur tout le reste. Paris, c’est loin. Mais pas tant que cela. Une partie du groupe ne sera plus présente mais la base est là. L’expérience d’un tournoi olympique aussi. Il est impossible d’imaginer que la belle histoire des Cats se termine sur une si triste note.
Japon : 30 sur 64 (14x3) ; 12 lf sur 15 ; 29 rbs ; 20 ass ; 13 fp.
Nagaoka 4, TAKADA 19, Miyoshi (-), MACHIDA 10, Motohashi 10, Todo 0, HAYASHI 9, Mawuli 1, Miyazaki (-), MIYAZAWA 21, AKAHO 12, Okoye 0.
Belgique : 33 sur 65 (11x3) ; 8 lf sur 9 ; 36 rbs ; 29 ass ; 15 fp.
K.MESTDAGH 24, DELAERE 10, Carpreaux (-), MEESSEMAN 25, Wauters (-), LINSKENS 2, H. Mestdagh 3, Nauwelaers 0, Massey 0, Van Loo 2, Raman 8, ALLEMAND 11.
Arbitres : MM. Bonner et Boyer.
Quarts : 19-16/22-26/20-26/25-17.