Jean-Michel Saive, nouveau président du COIB: "Je pense à mon père…"
À 51 ans, l’ancien pongiste devient le nouveau patron du sport belge.
Publié le 10-09-2021 à 23h31
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Avec 66,38 % des voix (77 votes) contre 31,90 % (37 votes) à sa concurrente Heidi Rakels (et 2 abstentions), Jean-Michel Saive a remporté haut la main son duel pour la présidence du COIB ce vendredi soir à Bruxelles. Les fédérations nationales ont exprimé un choix fort en la faveur de l'ancien n°1 mondial de tennis de table, qui se préparait depuis longtemps à la fonction. Très ému, le Liégeois de 51 ans, qui succède donc à Pierre-Olivier Beckers, voit dans ce résultat "l'aboutissement d'un parcours de vie". Entretien.
Jean-Michel Saive, êtes-vous étonné du score en votre faveur ?
"C’est une élection et, bien sûr, il y a toujours du stress. Au final, je suis très content du résultat, et peut-être même un peu plus qu’espéré. Je ne voulais pas penser que les choses pouvaient tourner comme ça, mais c’était possible. On ne sait jamais comment les choses peuvent tourner au dernier moment. Heidi a fait une très belle campagne, très dynamique, et je l’ai félicitée, même si je sais bien que ce n’est pas évident pour elle, mais, moi aussi, j’ai fait le job et manifestement cela a payé. Mais ce résultat s’inscrit évidemment bien au-delà de ce dernier mois, c’est tout un parcours de vie en ce qui me concerne, au cours duquel les gens ont vu à quel point je me suis impliqué dans le mouvement olympique, dans différentes commissions, au niveau belge et international, depuis plus de vingt ans. Je peux dire que c’est encore plus beau de gagner un match avec un adversaire que de s’imposer tout seul. En tout, c’est un honneur incroyable !"
C’est votre implication qui a fait la différence ?
"Oui, mon implication et mon réseau dans le milieu sportif ont évidemment joué en ma faveur. Les gens ne me découvrent pas depuis deux mois, je suis là depuis très longtemps. Mais Heidi avait, elle aussi, un bon profil. Chaque aspect joue son rôle, mais à la fin il faut un gagnant, et je suis heureux d’avoir été élu."
On vous a vu très ému après l’annonce du résultat.
"Je sais bien que je n’ai pas fait mon meilleur speech, mais par superstition je ne voulais pas en préparer. Je voulais garder de la spontanéité. On a senti beaucoup d’émotion au cours de la soirée, pour Jacques Rogge, pour Pierre-Olivier Beckers, etc. C’est un parcours de vie. Et je pense aussi à mon père aujourd’hui. (Il s’interrompt, pris par l’émotion.) Sur la scène, je ne voulais pas le dire parce que je savais que ce serait trop dur et que ce n’était pas le moment d’être extrême dans l’émotion, mais, bien sûr, je pense très fort à mon père."
Heidi Rakels estime que le COIB ne veut pas changer. Comment réagissez-vous à cette déclaration ?
"Ce n’est jamais évident de faire des déclarations à chaud à l’issue d’une élection, qu’elle soit gagnée ou perdue, il faut prendre le temps de la réflexion. Je pense que Pierre-Olivier Beckers a résumé l’état dans lequel le COIB se trouve aujourd’hui. C’est sûr qu’on veut tous mieux et on a dans notre ADN d’anciens sportifs de haut niveau de vouloir nous dépasser. Et il faudra aller encore plus loin dans le travail avec le nouveau CA, avec les communautés et avec les fédérations. Mais, comme je l’ai dit pendant la campagne, je pense que ce n’est pas le moment de faire de grands changements parce que les JO d’hiver se dérouleront dans cinq mois, parce que les JO de Paris auront lieu dans moins de trois ans et on oublie souvent les Jeux européens en 2023, qui représentent une grosse charge de travail, en plus d’un tas d’activités au quotidien qui vont s’ajouter, des stages, etc. Si le parcours avait été moins bon, je pourrais entendre l’argument d’Heidi et, forcément, j’aurais eu une campagne différente. Mais, à partir du moment où les résultats sont là - et je pense qu’on devrait plutôt se comparer à un pays comme la Suisse plutôt qu’aux Pays-Bas au niveau du fonctionnement du pays -, on doit s’atteler à faire basculer les petits détails pour être encore meilleurs et transformer les quatrièmes et les cinquièmes places en médailles. On espère tous plus de places de podium, mais je ne sais pas si déclarer qu’on aurait une médaille par million d’habitants était très pertinent. La vision du COIB reste d’augmenter le nombre de places de top 8 et c’est un bel objectif aussi."