Avant les Mondiaux de ski alpin, Armand Marchant se confie : “J’ai déjà été dixième en 2021, j’y vais pour faire mieux !”
À la veille des Mondiaux, Armand Marchant qui s’est loupé tactiquement samedi, à Chamonix, sait que la forme est là.
Publié le 06-02-2023 à 10h36
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Alors que Sam Maes, l’autre Belge engagé dans la manche de Coupe du monde de Chamonix samedi, terminait pour la première fois dans les points en slalom (18e), Armand Marchant, lui, faisait la grimace après avoir dû se contenter de la 51e place en première manche. Une contre-performance qui fait mal, mais qui s’explique.
”J’étais très bien au premier intermédiaire, avec le 8e temps à 2 centièmes à peine, j’ai donc fait un très bon haut, mais ensuite je n’ai pas réussi à m’adapter et à trouver mon rythme dans les autres sections, sur une neige agressive avec laquelle il faut jouer, nous dit-il ce dimanche matin lors d’un appel vidéo. J’ai le sentiment d’avoir forcé les choses, j’ai voulu trop en faire et cela m’a coûté très cher, finalement. La course était serrée, je finis à 2'25''. C’est sûr que mentalement, ce n’était pas la joie après la course, mais ça fait partie du sport.”

S’il reconnaît s’être loupé, Armand Marchant ne se laisse pas pour autant gagner par des pensées négatives.
”Je suis très déçu de faire un mauvais résultat après deux très bonnes courses, lors de deux classiques de la saison qui plus est, à Kitzbühel et à Schladming, j’avais envie d’enchaîner. Mais je reste positif en me disant que ce n’est pas une course représentative de mon niveau actuel et du travail que j’ai fourni ces derniers mois. Je me sens en forme et je montre de belles choses depuis le début de la saison. Même si je me suis trompé tactiquement ce samedi, le ski est là. Disons que cela fait partie de l’apprentissage. Cela fait quatre ans que je suis sur le circuit et le ski est un sport d’extérieur, avec des conditions changeantes, des tracés différents, etc. Peut-être que j’apprends plus lentement qu’un autre, mais je vais continuer à travailler et essayer de ne pas commettre à nouveau les mêmes erreurs.”
Courchevel, c’est la station du bling-bling, mais ce seront de bons championnats. Les organisateurs voudront être au niveau de la réputation de la station.
Ce lundi soir, le skieur de Thimister va prendre la direction de Zinal, où il va s’entraîner du 7 au 10 février. Puis il se rendra sur le site des championnats du monde qui s’ouvrent dès ce lundi à Courchevel-Méribel. “Courchevel, c’est la station du bling-bling, mais je suis convaincu que ce seront de bons championnats. Les organisateurs voudront être au niveau de la réputation de la station.”
Son programme sera composé du géant parallèle individuel le 14 février, du géant parallèle par équipe (sous réserve, si la Belgique est qualifiée) le 15 février et, bien sûr, du slalom le 19 février lors de la journée de clôture des Mondiaux.
”Je suis impatient ! lance Armand Marchant. De tels championnats, ce sont des événements marquants dans la carrière d’un skieur, ce sont des courses à médailles. Tout le monde veut prendre sa chance à fond et c’est aussi pour cette raison qu’il y a souvent plus de déchets qu’en temps normal et qu’un top 20 peut sembler plus facile, entre guillemets, à atteindre que dans une autre compétition. A contrario, la tâche est aussi plus difficile en ce qui concerne l’accession au top 5 ou au podium.”

Notre compatriote ne cache pas qu’il ambitionne de faire mieux que sa 10e place de Cortina d’Ampezzo il y a deux ans. “J’arrive grosso modo dans les mêmes conditions qu’à l’époque, même si les résultats sont supérieurs cette année – j’avais fait mon pire début de saison en 2021 – et que techniquement je suis mieux aussi, affirme-t-il. En slalom, il ne faut de toute façon pas être dans la retenue, il faut y aller à fond si on veut espérer un bon résultat. Je préfère faire deux intermédiaires de malade et enfourcher un peu plus bas que d’assurer une arrivée tout en finissant loin au classement général. La 10e place, je l’ai déjà eue il y a deux ans, maintenant je veux aller chercher mieux !”
Derrière, il semble y avoir un creux, la relève n’est pas vraiment là.
En tant que “petit” Belge, issu d’un pays sans montagne, Armand Marchant ne se considère plus comme désavantagé. “La différence avec les skieurs des pays alpins, c’est surtout quand tu es petit que tu la ressens, parce que tu n’as pas les mêmes kilomètres qu’eux au compteur. Mais aujourd’hui, je skie davantage que certains d’entre eux. Franchement, je pense qu’on n’a pas à rougir devant ces mecs-là”, estime encore le spécialiste du slalom.
Qui s’inquiète toutefois que la relève tarde à pointer le bout du nez. “Avoir deux Belges dans le top 30 d’un slalom de Coupe du monde, ça fait plaisir, mais ça fait peur aussi ! Parce que derrière, il semble y avoir un creux, la relève n’est pas vraiment là. On demande toujours plus de précocité et j’entends dans les discussions avec la fédé qu’il y a beaucoup de jeunes passionnés, mais les moyens ne sont pas forcément présents pour les voir progresser et partir plus souvent à la montagne.”