Retour gagnant pour Kim Clijsters
Laissons les superlatifs au vestiaire pour apprécier la victoire de Kim Clijsters à Hasselt, un Tier III, de surcroît amputé de la plupart de ses têtes d'affiche. En comparaison, c'est un peu comme si Tom Boonen remportait la kermesse de Putte-Kappelen, pas de quoi fouetter un dromadaire...
Publié le 05-11-2006 à 00h00
Laissons les superlatifs au vestiaire pour apprécier la victoire de Kim Clijsters à Hasselt, un Tier III, de surcroît amputé de la plupart de ses têtes d'affiche.
En comparaison, c'est un peu comme si Tom Boonen remportait la kermesse de Putte-Kappelen, pas de quoi fouetter un dromadaire...
Ça, c'est pour le côté rabat-joie car les raisons objectives de se réjouir du retour gagnant de la Limbourgeoise ne manquent pas.
1. Sa santé . Absente des courts depuis deux mois en raison de sa blessure - récurrente - au poignet gauche, la Limbourgeoise a démontré le temps de cinq matches qu'elle était totalement guérie. Parfois poussée dans ses derniers retranchements par la surprenante Estonienne Kanepi, Kim Clijsters n'a pas hésité à tirer sur la mécanique en multipliant les défenses héroïques et les grands écarts, sa marque déposée. À la veille du Masters et à l'aube d'une nouvelle saison - plus que probablement sa dernière -, voilà qui est de bon augure.
2. Son niveau de jeu. Si l'opposition ne fut pas celle escomptée, elle fut suffisante pour une reprise avec la compétition. Si Justine Henin-Hardenne nous a souvent gratifiés de retours gagnants au plus haut niveau de la compétition - aux Jeux Olympiques notamment -, Kim Clijsters a davantage besoin de compétition pour sentir son tennis. À Hasselt, malgré la victoire, tout ne fut pas parfait à l'image de sa finale où elle fut souvent mise sous pression par une adversaire qui livra, il est vrai, sans doute l'un des meilleurs matches de sa carrière. Peu en réussite au service, bousculée en retour, parfois fébrile en coup droit, la Limbourgeoise eut le mérite de ne jamais forcer son talent. C'est à force de patience et d'humilité qu'elle trouva la faille face à une adversaire plus coriace que son classement (WTA-91) ne le laissait supposer. Cette finale - ainsi que la demi - est riche d'enseignements pour une joueuse qui en manquait singulièrement.
3. Sa condition physique. Là aussi, cette finale fut révélatrice - tout comme la demi-finale contre Zvonareva -, en tout cas davantage que le quart de finale face à l'Allemande Kloesel, renvoyée à ses chères études en 36 minutes... Durant 1h55, Kim Clijsters a dû s'employer face aux coups de boutoirs de l'Estonienne. In fine, c'est la lucidité et l'expérience de la Belge qui ont fait la différence. Preuve qu'elle était encore fraîche dans le money time .
4. Sa fraîcheur. Justement. À l'heure où nombre de filles qui se rendront à Madrid arrivent en bout de course - les Russes notamment - et où d'autres manqueront de repères - Mauresmo, Henin -, Kim apparaît sur une courbe qui ne peut être qu'ascendante. De là à en faire la favorite...
5. Sa popularité. Si le tournoi de Hasselt a drainé quelque 35.000 spectateurs en une semaine, c'est à Kim Clijsters qu'il le doit et à elle seule. Dans son Limbourg natal, Kim Clijsters est une véritable icône.
Plus dure sera sans doute la chute sitôt la Limbourgeoise à la retraite, c'est-à-dire dans quelques mois seulement.