Phelps en eaux troubles ?

Les observateurs les plus avertis ne se mouillaient pas beaucoup lorsqu'ils prédisaient, voici quelques jours, que Michael Phelps serait le grand bonhomme des Championnats du monde de natation à Melbourne. Déjà très en vue aux Jeux olympiques d'Athènes, le grand "ado" américain a effectivement été la star du rendez-vous planétaire, n'acceptant de partager la vedette qu'avec Laure Manaudou, laquelle a définitivement conquis le coeur des Français. L'incroyable Mister Phelps a même fait bien davantage que poser son empreinte sur la discipline, il a écrit une page de l'histoire sportive en s'appropriant sept médailles d'or, portant son total (record) aux Mondiaux à vingt médailles, en effaçant au passage cinq records du monde, dont quatre en individuelle. Le natif de Baltimore a ainsi offert quelques moments insolites aux... téléspectateurs, amusés de voir sur leurs écrans le "king" des bassins précéder d'une bonne longueur la ligne virtuelle représentant le record du monde des disciplines auxquelles il s'est attaqué. Eh oui ! Phelps n'a pas fait les choses à moitié. Deux secondes par ci, une seconde et demie par là : la facilité déconcertante avec laquelle il a pulvérisé les chronos de référence a dû laisser pantois Ian Thorpe, son ancien rival, spectateur attentif dans la tribune. Fraîchement retraité, l'Australien avait sans doute rêvé d'un week-end plus tranquille, lui qui a dû improviser une conférence de presse suite à l'annonce par l'Equipe de résultats "anormaux" décelés lors d'un contrôle passé voici près d'un an, affaire classée depuis lors par l'agence antidopage australienne. La Fédération internationale de natation, elle, a décidé de faire appel de la décision auprès du TAS "dans un but de clarification" bien nécessaire par les temps qui courent. Car s'il est avéré que Thorpe nageait en eaux troubles, pourquoi croire, en effet, qu'elles soient plus saines aujourd'hui?