Vliegen héroïque face à Safin

Kristof Vliegen s'est pleinement relancé à Monte-Carlo. Situation paradoxale. Héritant d'un tableau très délicat avec Mathieu au premier tour, Safin et, probablement, Nadal ensuite, le Maaseikois est parvenu à prendre du recul par rapport à sa situation, épaulé par son manager Vincent Stavaux et sa compagne Catherine. Découvrez le blog de Patrick Haumont: "Amortie et lob"

Thibaut Vinel

Kristof Vliegen s'est pleinement relancé à Monte-Carlo. Situation paradoxale. Héritant d'un tableau très délicat avec Mathieu au premier tour, Safin et, probablement, Nadal ensuite, le Maaseikois est parvenu à prendre du recul par rapport à sa situation, épaulé par son manager Vincent Stavaux et sa compagne Catherine. Fly a engran- gé de précieuses unités au classement mais surtout des points inestimables sur le plan mental.

Opposé à un Safin requinqué par son succès en Coupe Davis, Kristof Vliegen a connu un match en deux temps, encaissant d'abord en 26 minutes un cinglant 6-0. Il ne gagna que 8 points lors de la première manche ! "Tout allait trop vite au début , soulignait Kristof Vliegen. Quand Safin évolue à ce niveau, il est intouchable et a le potentiel d'un Top 5. Je commettais trop d'erreurs."

Ensuite, acculé, le Maaseikois sortit de sa torpeur pour faire jeu égal avec le grand frère de Dinara qui baissa d'un cran son niveau de jeu. Le comparse d'Olivier Rochus sauva une balle de break à 2-1 avant de recoller à 2-2 et d'inquiéter le géant russe. Il s'octroya alors sa première balle de break. Le mano a mano se poursuivit jusqu'au tie-break avec une fin de set très nerveuse. Le Maaseikois maîtrisa ses nerfs sur les quatre balles de match en sa défaveur. Finalement, il remporta sur sa seconde balle de set la deuxième manche (10-8) après être revenu de 3-6, sauvant trois balles de match consécutives de façon magistrale.

"Nadal avait été soulagé de me battre ici l'an passé"

"Durant le second set, j'ai trouvé que je jouais mieux que lui. Son rendement a baissé. J'ai saisi ma chance et tout donné. Il a commis quelques fautes. Je n'ai pas pour autant attendu qu'il commette l'erreur. Nous avons tous les deux fait preuve d'agressivité. On s'envoyait des boulets depuis nos lignes de fond."

Breaké d'entrée au 3e set, Fly attendit sa chance qui se présenta à 2-3 pour revenir au score. Mieux, après plus de deux heures de match, il s'installa aux commandes de la rencontre, alignant un troisième jeu. Une tête qu'il ne céda jamais. Le 52e joueur à l'ATP boucla ce duel épique après 2 h 16 en poussant le Russe à la faute sur son propre service. "Je regrettais ce break d'entrée dans la 3e manche. Tout le monde connaît le jeu de Marat. Vu son état d'énervement, je me suis contenté de ne plus faire de fautes. Cela a payé. J'ai enfin été récompensé. Parfois, vous ne savez pas pourquoi ça passe et pas le lendemain. En arrivant à Monte-Carlo, je n'avais pas confiance. Ce qui se produit ici est un petit miracle."

Un miracle, certes, mais mérité au vu des heures de labeur supportées depuis le début de saison.

"Je savais que je jouais bien depuis le début de l'année. J'ai toujours bossé sur mon physique. Je n'ai rien changé aujourd'hui. Je suis resté moi-même. J'ai juste continué à croire en moi tout comme mon entourage. Je savoure ce moment de bonheur."

Au prochain tour, Vliegen défiera le vainqueur de la rencontre opposant Chela à Nadal. "Je l'avais joué l'an passé au 3e tour ici. Son entraîneur était venu m'exprimer le soulagement de Nadal d'avoir gagné en deux sets tant il avait souffert. Je continuerai à jouer vers l'avant. De toute façon, j'ai sauvé mes points et ce qu'il reste à prendre n'est que du bonus..."

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