Le dur apprentissage de Steve Darcis

Steve Darcis (ATP 83) ne gardera pas un souvenir impérissable de sa première participation à l'Australian Open. Le jeune Liégeois aura même vécu un après-midi cauchemardesque, mardi, lors de son entrée en lice dans le tournoi contre Lleyton Hewitt (ATP 22).

Serge Fayat
Le dur apprentissage de Steve Darcis
©BELGA

Envoyé spécial à Melbourne Steve Darcis (ATP 83) ne gardera pas un souvenir impérissable de sa première participation à l'Australian Open. Le jeune Liégeois aura même vécu un après-midi cauchemardesque, mardi, lors de son entrée en lice dans le tournoi contre Lleyton Hewitt (ATP 22).

Dans une Rod Laver qui sembla bien trop grande pour lui, il est complètement passé à côté de son match contre le finaliste de l'édition 2005, qui lui infligea une véritable leçon de tennis, 6-0, 6-3 et 6-0 en 1 h 16 à peine !

"Je suis effondré, confia-t-il une demi-heure après sa sortie du court. J'avais pourtant de très bonnes sensations à l'entraînement, mais je ne suis jamais entré dans la partie. Je n'avais pas l'impression d'être stressé en montant sur le terrain, mais ma première balle à l'échauffement a atterri dans le bas du filet et cela m'a comme tétanisé. C'est frustrant, car j'avais une occasion de me montrer et je l'ai totalement galvaudée. Je ne vais pas pleurer, mais prendre une raclée devant tant de monde et savoir que les gens ont regardé ce match en Belgique fait très mal. Il s'agit d'une très grosse déception..."

Au casino pour changer d'air

Les nombreux jeunes qui ont l'habitude d'aller taper des balles contre le mur de leur club de tennis en guise d'entraînement le savent bien. Ce morceau de béton finit toujours par gagner. C'est un peu ce qui s'est passé pour Steve Darcis contre Lleyton Hewitt à Melbourne Park. L'Australien est réputé pour être l'un des plus tenaces du circuit. C'est, d'ailleurs, cette qualité qui lui a permis de devenir numéro un et de remporter deux levées du Grand Chelem.

Et à partir du moment où l'adversaire n'a pas les coups pour le déstabiliser, il n'a aucune chance de l'emporter.

"Lorsque je lui ai pris son service pour revenir dans la partie en début de deuxième set, j'ai pensé que j'étais enfin lancé, mais derrière j'ai fait un jeu pourri qui lui a permis de reprendre les devants. J'espérais faire pas mal de points avec mon service, mais je n'ai passé que 30 pc de premières balles. Contre un joueur de son niveau, je n'avais aucune chance. Ses come on ne m'ont pas dérangé. Pour moi, il a été très correct. J'avoue que je ne m'attendais pas à ce qu'il joue si vite si bien. Il ne m'a rien dit à la fin du match. De toute façon, j'étais déjà dans le vestiaire quand je lui ai serré la main."

C'est, toutefois, comme ça qu'on apprend. C'est le métier qui rentre. Steve Darcis, s'il avait rêvé d'une autre issue, le reconnaissait volontiers. Tout jeune sportif de haut niveau vit un jour ce genre de mésaventure dans une carrière. Même le grand Roger Federer n'y a pas échappé, en Coupe Davis contre la Belgique en 1999. Le tout, c'est d'en tirer les leçons. Le Sprimontois, en tout cas, ne doit pas s'inquiéter. Il n'a que 23 ans. Il vient à peine d'éclore sur le circuit et il a tout l'avenir devant lui.

"Tous les joueurs passent par là. Je ne suis pas le premier et je ne serai pas le dernier, même si c'est dommage que cela me soit arrivé aujourd'hui. C'est une leçon et je verrai ce que je peux en sortir. J'ai pris une grosse claque dans la figure et indirectement cela peut me faire quelque chose. J'espère ne pas mettre de temps à m'en remettre, raconte Steve qui avait prévu d'aller au casino le soir pour se changer les idées. J'espère avoir plus de chance. Pour l'instant, je suis à zéro. Oui, là au moins, je n'ai pas perdu..."

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