Justine Henin sur son 31

"C'est ma petite récréation, sourit-elle. Je viens de commencer. Eric donne des cours. Moi j'adore chanter et danser mais je ne suis pas douée. Je m'y suis mise une heure par semaine cet hiver durant ma préparation à Monaco. C'était une bonne forme de détente. Ma soeur était là aussi et elle se débrouille très bien. Je ne connais pas de noms de groupe. Les pas, ça va, mais le style, c'est autre chose... Non, ne rêvez pas ! Je ne vais pas vous faire une démonstration. Mais bon, j'aime bien. Cela m'aide à extérioriser certaines choses. Et puis, je suis bonne joueuse. Je ne demande qu'à apprendre. Carlos, lui, est plié en deux de rire lorsqu'il me voit à l'oeuvre."

Hip hop. Cela pourrait, en somme, être un bon résumé du match de Justine Henin vendredi contre Francesca Schiavone, qu'elle a battue pour la septième fois en autant de confrontations. Solide à défaut d'être brillante, la première joueuse mondiale s'est ainsi compliqué la tâche en baissant d'intensité alors qu'elle menait 5-3 dans le premier set et puis surtout 4-1 avec balles de 5-1 dans le deuxième pour finir par devoir cravacher pour s'imposer en deux manches.

"C'est une bonne transition", sourit-elle, glissant au passage qu'elle adorait taquiner Svetlana Kuznetsova au sujet de la musique étrange qu'elle écoute à fond dans les vestiaires. "Il s'agissait d'un troisième tour difficile. Francesca est une battante qui m'a toujours donné du fil à retordre par le passé. Physiquement, elle est très forte et elle court sur tout. J'ai toujours ce petit souci de conclure dans les premiers tours mais quand je me suis retrouvé le dos au mur, j'ai affiché la bonne réaction. Ce fut un meilleur match que le précédent."

Justine Henin devrait, en tout cas, pouvoir continuer sur sa lancée sur les courts en Plexicushion de Melbourne Park. Dimanche, en huitièmes de finale, elle retrouvera en effet de l'autre côté du filet une certaine Su-Wei Hseih (WTA 158), issue des qualifications. La Taiwanaise, âgée de 22 ans, a battu à sa sixième balle de match la Française Aravane Rezai (WTA 69) pour se hisser pour la première fois de sa carrière en huitièmes de finale d'une levée du Grand Chelem. C'est dire si les Australiens eux-mêmes préféraient déjà évoquer le sulfureux quart de finale contre Maria Sharapova (WTA 5).

"Je ne la connais pas du tout. C'est le genre de match dangereux qu'il faut prendre avec beaucoup de sérieux. Il faudra être rigoureuse, prudente et conquérante. L'an dernier aussi, on ne faisait que parler de Justine contre Serena, mais il faut d'abord arriver jusque-là et ce n'est pas toujours évident. Je n'ai pas encore vu jouer Maria dans le tournoi. Je préfère regarder jouer les hommes car il y a moins d'émotion. Ce fut une grande finale contre Sharapova à Madrid mais un match n'est pas l'autre. De toute manière, le mot d'ordre est de rester concentrée sur moi-même. Pour la suite, il sera toujours temps de voir..."

© La Libre Belgique 2008