Wickmayer n’était pas destinée à devenir pro

Yanina Wickmayer et Kim Clijsters ont redoré partiellement l’image sportive de la Belgique sur la scène mondiale. Si le retour sportif et médiatique de la Limbourgeoise a déjà parcouru à plusieurs reprises le tour de la terre, celui tout aussi exceptionnel de l’Anversoise est resté plus discret. Federer toujours plus hautOudin, à la conquête de l'est Notre site spécial US Open

Thibaut Vinel
Wickmayer n’était pas destinée à devenir pro
©EPA

Yanina Wickmayer et Kim Clijsters ont redoré partiellement l’image sportive de la Belgique sur la scène mondiale. Si le retour sportif et médiatique de la Limbourgeoise a déjà parcouru à plusieurs reprises le tour de la terre, celui tout aussi exceptionnel de l’Anversoise est resté plus discret. Trop discret eu égard à la carrière et au parcours privé de la longiligne athlète.

Evoluant durant des années dans l’ombre des exploits de Justine et de Kim, Yanina Wickmayer a été propulsée du jour au lendemain sur le devant de la scène. A peine majeure, elle a porté à elle seule le fanion de la Belgique en Fed Cup. Pourtant, rien ne prédestinait cette jeune fille à endosser un jour ce rôle.

Arrivée en 1998, à 9 ans sur un terrain, la jeune Yanina n’avait pas planifié une carrière au plus haut niveau. "Au début, je jouais uniquement pour m’amuser. J’ai vite pris goût à ce jeu."

Mais, quelques mois plus tard, un terrible coup du sort noircit sa jeunesse et influence toute sa vie. Après le décès de sa maman Daniella, la jeune adolescente s’envole deux ans pour les Etats-Unis en compagnie de son papa Marc afin de chasser ses idées noires sur les courts de tennis de Saddlebrook, en Floride.

"Mon papa, qui travaillait dans le domaine de la construction, a tout lâché pour moi. Il avait compris que je devais quitter la Belgique pour mon épanouissement. Ma reconnaissance à son égard est éternelle. Il a pris cette décision, non pas parce qu’il voulait que je devienne une grande championne, mais bien parce qu’il voulait me voir heureuse."

A 15 ans, six ans plus tard, elle décide, en concertation avec son papa, de se consacrer entièrement au tennis. A l’époque, elle confiait que son rêve absolu serait "d’atteindre le Top 100. Pas tout de suite, mais dans quelques années. Les rêves nous emmènent loin."

Très loin même. Celle qui admire Kim Clijsters ne se doutait pas encore qu’elle dépasserait largement cet objectif. Elle va gravir un à un les échelons avant d’arriver la semaine prochaine dans le Top 30.

En août 2006, elle remporte le tournoi de Coxyde. Ce succès l’aide à prendre conscience de ses possibilités. L’année suivante, la fan de Federer franchit un pas en bénéficiant d’une wild card pour disputer le tableau final du tournoi WTA de l’Open Gaz de France à Paris. Elle échoue d’entrée. En avril, elle fête sa première sélection en Fed Cup alors qu’en juillet elle boit à sa première victoire pour la Belgique. Son histoire d’amour avec l’équipe de Fed Cup ne fait que commencer.

Mais, le plus beau reste à venir. En fin d’année, elle réalise une tournée en Asie. Un nouveau tournant. Après un succès en France (Contamines-Montjoie), elle enchaîne les titres et places d’honneur : demi-finale à Makinohara, finale à Taouyan et succès à Hamanako, ce qui lui permet d’atteindre le meilleur classement de sa carrière et de devenir la numéro trois belge derrière Henin et Maes.

Grâce à ses nombreux titres ITF (7), elle fait un bon au classement qui lui permet d’intégrer le tableau de qualification de l’Open d’Australie. En vain. Pour s’en remettre, elle réalise un beau coup sportif et médiatique en battant en Fed Cup les deux sœurs Bondarenko - qu’elle affronte en quarts de finale à New York ce soir - en Ukraine. Ses deux premiers succès sur des joueuses du "Top 50".

La carrière de Yanina Wickmayer s’accélère. En février 2008, elle s’offre devant son public anversois sa première victoire dans le grand tableau d’un tournoi WTA face à Peng Shuai.

Elle entrera dans le "Top 100", son rêve absolu, au mois de mai, grâce à un nouveau succès lors d’un ITF de 50 000 dollars. Elle découvre dans la foulée les émotions d’une présence dans un tableau final de Grand Chelem. Elle atteindra ensuite sa première finale WTA, sur le gazon de Birmingham.

Longtemps coachée par Ann Devries et son papa - qui n’est pas son entraîneur officiel -, elle tente de s’entourer d’une véritable cellule pro. En décembre 2008, elle se sépare de son entraîneur Glen Schaap après quelques semaines de travail seulement, et rejoint Carlos Rodriguez. A nouveau, le partenariat avec l’ancien coach de Justine Henin n’est pas à la hauteur de ses espérances, ce dernier ne pouvant lui accorder suffisamment d’attention. La rupture est inévitable.

Cette saison, l’Anversoise a repris en avril l’entraînement avec la fidèle Ann De Vries. Cette saison, Yanina Wickmayer fait longtemps du surplace se mettant en évidence par intermittences. Sa fragilité mentale lui joue des tours lors de certaines rencontres. Néanmoins, à Estoril, elle soulève son premier trophée sur le circuit WTA en battant la Russe Makarova (WTA 43).

En Grand Chelem, cette grande joueuse puissante qui possède un excellent service et un jeu offensif tarde à se faire une place. Mais, après des échecs d’entrée à Roland Garros et à Wimbledon, Wickmayer réalise le tournoi de sa jeune carrière Outre-Atlantique là où elle a appris le tennis.

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