Les Français ne tiennent pas encore leur nouveau Yannick Noah

L'Espagnol David Ferrer, tête de série N.4, a rejoint son compatriote Rafael Nadal (N.3) en finale de Roland-Garros après sa victoire en trois sets 6-1, 7-6 (7/3), 6-2 sur le Français Jo-Wilfried Tsonga (N.6) vendredi en demi-finale.

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Les Français ne tiennent pas encore leur nouveau Yannick Noah
©Photo News

Jo-Wilfried Tsonga a été battu par David Ferrer en demi-finales de Roland-Garros vendredi, s'inclinant 6-1, 7-6 (7/3), 6-2 face à l'Espagnol qui retrouvera son compatriote Rafael Nadal en finale.Tsonga est le cinquième Français de suite à s'arrêter en demi-finales de Roland-Garros où Henri Leconte reste le dernier à avoir disputé une finale, en 1988, et Yannick Noah le dernier à avoir gagné, en 1983.

Le N.1 français est complètement passé à côté de sa première demi-finale parisienne qu'il a traversée comme une ombre sur un Central pétrifié.Sans même jouer son meilleur tennis, Ferrer en a profité pour atteindre sa première finale dans un tournoi du Grand Chelem, à sa 42e participation à ce niveau.

Le joueur de Valence y retrouvera Nadal, vainqueur d'un match d'anthologie face au N.1 mondial serbe Novak Djokovic dans l'autre demi-finale (6-4, 3-6, 6-1, 6-7, 9-7).

Ce sera la quatrième finale 100% espagnole de l'histoire à Paris après celles opposant Sergi Bruguera à Alberto Berasategui en 1994, Carlos Moya à Alex Corretja en 1998 et Albert Costa à Juan Carlos Ferrero en 2002.

Tsonga pourra regretter longtemps d'avoir laissé échapper une occasion en or de se qualifier pour sa deuxième finale du Grand Chelem après l'Open d'Australie 2008. Nerveux, rapidement agacé, il n'est jamais arrivé à se libérer sur un Central crispé et encore sous le choc du match monumental auquel il avait assisté.

Catastrophique au premier set, Tsonga a réussi, presque par miracle, à se procurer une balle de deuxième manche face à un Ferrer tout sauf serein.Pour le reste, il a commis trop de fautes directes pour perdre une partie qui semblait à sa portée face au N.5 mondial.

La déception est à la hauteur de l'espoir soulevé au fil d'un parcours jusque-là sans tâche, avec notamment une victoire en trois sets sur Roger Federer, où il a affiché une attitude souveraine et toujours positive.Vendredi, Tsonga a semblé être rattrapé par de vieux démons, passant son temps à discuter avec l'arbitre, sans jamais parvenir à se dérider.

Il devra donc attendre avant de disputer sa première finale sur terre battue et la France aussi devra patienter au moins un an de plus avant de trouver un successeur à Noah, son unique vainqueur en Grand Chelem chez les hommes de l'ère Open.

Nadal au bout du suspens

L'Espagnol Rafael Nadal s'est qualifié pour sa huitième finale à Roland-Garros, en neuf participations, après un bras de fer épique remporté vendredi face au Serbe Novak Djokovic, N.1 mondial, en cinq sets 6-4, 3-6, 6-1, 6-7 (3/7), 9-7.Nadal, tête de série N.3, déjà sacré sept fois à Paris, un record, essaiera dimanche de devenir le premier joueur de l'histoire à remporter huit fois le même tournoi du Grand Chelem.

Il affrontera son compatriote David Ferrer (N.4) ou le Français Jo-Wilfried Tsonga (N.6), opposés dans la deuxième demi-finale.

Le Majorquin n'a toujours connu qu'une défaite (pour 58 victoires) à Roland-Garros, infligée en 2009 en huitièmes de finale par le Suédois Robin Söderling, alors qu'il souffrait d'un genou.

Mais dans cette revanche de la finale de l'an passé, Djokovic, magnifique de volonté, a été tout près de rééditer ce qu'il avait réussi à la mi-avril à Monte-Carlo, en privant Nadal d'un neuvième titre dans la Principauté.

Sous un soleil de plomb seyant parfaitement à son jeu, Nadal a attaqué pied au plancher en assénant son grand coup droit, dont le lift fait rebondir la balle bien au-dessus de l'épaule de son adversaire.

Incapable de trouver la parade dans le premier set, Djokovic a réagi dans le deuxième, en mettant encore plus d'intensité dans ses coups. Il est revenu d'un break de retard à 2-3 pour aligner quatre jeux de suite, le match atteignant déjà des sommets.

Mais le N.1 mondial a payé très cher ses efforts en s'écroulant complètement dans le troisième set. Nadal n'a pas ralenti de rythme dans le quatrième, breakant dans le septième jeu.

Djokovic a répliqué immédiatement mais, contraint à prendre des risques énormes à chaque frappe, il a cédé à nouveau pour être mené 5-6. Trouvant des ressources insoupçonnées, il est parvenu à arracher le tie-break, puis à pousser son adversaire à un cinquième set.

Sur sa lancée, le Serbe a breaké le premier pour mener 2-0. Les deux joueurs se sont alors rendu coup pour coup avec une intensité maximale. Nadal a égalisé à 4-4, après un jeu dramatique, où Djokovic a offert une balle de break à l'Espagnol en touchant le filet avec le corps.

Contraint à servir en second, "Djoko" a fini par buter sur la défense exceptionnelle de Nadal, avec un dernier jeu complètement raté.

Djokovic: "Ça a été un match incroyable, je ne peux qu'être déçu"

"Ça a été un match incroyable, je ne peux qu'être déçu. Mais je le félicite car il a été très courageux dans les moments importants. Quand il avait un jeu de retard dans le cinquième set, il a réussi des coups incroyables du fond du court. C'est pour ça que c'est le champion depuis tant d'années.

Mon troisième set n'était pas bon. J'ai baissé physiquement, mais j'ai réussi à revenir, et j'ai très bien joué ensuite. Mais ça n'a pas été suffisant. Il faut saisir les opportunités quand elles se présentent, sinon vous le regrettez.

Je ne pense pas avoir commis trop d'erreurs. (Sur le point où il touche le filet avec le corps). Je n'ai pas vu le ralenti, donc je ne peux pas trop faire de commentaire. J'ai essayé d'argumenter que la balle était déjà sortie du court.

Mais on ne sait pas ce qui ce serait passé autrement. En tout cas, j'aurais dû gagner ce point à 99,9 %. Au cinquième set, il a joué des points avec des angles incroyables. Il a aussi très bien servi. Ça aurait pu aller dans les deux sens. Ce n'est pas ma première ni ma dernière défaite contre ce joueur.

Je voulais tellement ce titre, c'est décevant. Mais je ne pense pas que ça va peser pour l'avenir, car j'ai déjà connu ça avant. Ce n'est pas la fin du monde. Même si le sentiment n'est pas bon en ce moment, je pense encore avoir du temps devant moi pour revenir et gagner ici."

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