Pour Goffin, les pépins s’enchaînent
Le corps du Liégeois a décidé de tester sa patience depuis la fin de saison passée. Une mauvaise passe dont il va falloir sortir
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/d132ee4f-cca3-4c5f-bac0-41e51c29229b.png)
Publié le 05-09-2018 à 07h10 - Mis à jour le 05-09-2018 à 09h27
:focal(1851x930:1861x920)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3ZSU6JZPHVCDLAYNPIZLL26TTU.jpg)
Le corps du Liégeois a décidé de tester sa patience depuis la fin de saison passée. Une mauvaise passe dont il va falloir sortir À Monte-Carlo la saison passée, nous rigolions avec David Goffin en lui disant qu’alors que la plupart des joueurs avaient des bandages partout, nous ne le voyions jamais avec un seul bout de strap. Il avait alors parlé de tout le travail effectué avec son équipe pour prévenir les blessures et de sa bonne constitution.
Le Liégeois a ce qu’on appelle dans le jargon du sport une des plus grosses caisses du circuit : il peut courir des heures sur un court, enchaîner les tournois et les sessions d’entraînement. Il a aussi une bonne constitution car si on prend les cinq dernières années et à la vue du nombre de matches joués, Goffin n’a pas beaucoup cassé. Mais depuis Roland-Garros 2017, il y a quand même une accumulation de pépins.
Cette sévère entorse de la cheville Porte d’Auteuil l’an passé avait été un gros coup d’arrêt. Derrière, la compensation avait eu raison du genou gauche de l’actuel 10e mondial qui, malgré tout, avait réussi à finir la saison comme un bolide pour aller jusqu’en finale du Masters. Gérer la douleur, il sait désormais faire alors que Goffin a toujours reconnu qu’il avait beaucoup de mal mentalement à jouer quand il était diminuer. À peine remis de ce problème de genou, voilà qu’il prend une balle dans l’oeil à Rotterdam en début 2018.
Une malchance qui va le contraindre à une course contre la montre pour être dans les temps sur terre battue. Entre l’accumulation des matches fin 2017 et cette course à la forme en 2018, le Liégeois a peut-être fini par puiser bien plus loin que ce que son corps pouvait encaisser. C’est la tête qui a un peu lâché en premier : à Wimbledon, c’était le tournoi de trop. Mais l’avertissement avait été parfaitement géré par le clan du n°1 belge. La preuve cet été.
Le problème de la tête était résolu, mais peut-être pas celui du corps. Ce bras droit, il a ainsi commencé à donner un signal d’alarme à Roland-Garros avec une douleur au coude avant de dire stop via l’épaule et le biceps à Cincinnati. À New York, la situation a superbement évolué, de là à faire dire à Goffin après sa victoire du troisième tour qu’il jouait désormais sans penser à son épaule. Hélas, ce qui ressemble à un problème sous-jacent a repointé la tête pour les huitièmes. "C’était difficile de tout donner alors que je pensais à mon bras. Cela me faisait encore un peu mal, c’est comme ça, c’est pas très grave. C’est juste dommage de terminer le tournoi comme ça. Dans un tournoi normal, je pense que j’aurais abandonné."
Mais pas question pour autant de se poser en victime et de ruminer : "Je ne suis pas du genre à dire que je n’ai pas de chance, que cela se met mal. On essaie de faire les choses pour que tout se passe bien, parfois c’est le cas mais parfois moins. Je n’ai pas eu à ma plaindre au niveau des blessures jusqu’à présent. Je fais tout pour ne pas être blessé mais parfois le corps dit non. Il suffit qu’il y ait un peu plus de tension, de retenue, de stress depuis un certain temps et puis maintenant mon corps le ressent. C’est comme ça."
Voilà ce qui pourrait être le coeur du problème : l’accumulation des matches et du stress pour un garçon qui a gravi beaucoup d’échelons en très peu de temps depuis deux ans...
Et maintenant ?
David Goffin attend désormais de voir s’il pourra continuer son programme de fin d’année comme prévu
Normalement, si tout va bien, David Goffin reviendra aux États-Unis pour disputer la Laver Cup dans le Team Europe aux côtés de Roger Federer et Novak Djokovic, du 21 au 23 septembre à Chicago. En attendant, c’est repos et examens médicaux pour soigner ce bras droit. Et éviter un scénario à la 2017 où le pauvre Goffin a traîné sa douleur au genou jusqu’en novembre. "Je ne sais pas si ça peut durer comme le genou l’an dernier… Ici, l’air de rien, j’ai juste pris trois jours de repos avant de devoir recommencer à taper et commencer le tournoi, donc j’ai un peu plus de temps maintenant pour essayer de vraiment bien soigner ça définitivement. On verra bien."
Est-il certain de vouloir assumer un programme qui le verra déjà aller de Chicago à Shenzhen puis Tokyo, Shanghai et Anvers ? Pour le moment, oui. "J’ai encore quelques jours devant moi… Je vais rentrer ce mardi, on va voir comment ça évolue. Le bras, ça peut aller vite, et puis le reste va très bien. Mentalement, je suis bien, donc si le bras récupère assez vite, je pense que le programme n’a pas de raison de changer. Mais on verra bien."
Il ne veut pas s’inquiéter de ce bras et préfère voir le verre à moitié plein : il a sérieusement remis son jeu à l’endroit cet été et pourrait donc faire de belles choses d’ici la fin de saison. "Ce n’est pas de chance de finir le tournoi comme ça, mais j’ai montré du très bon niveau depuis deux tournois, alors il y a quand même du positif à retirer de tout ça. Il y a beaucoup de positif à tirer de ça, de bonnes choses à retirer de Cincinnati et de cet US Open. Le niveau est revenu, je me sens beaucoup mieux, donc globalement c’est vraiment positif. Il faut retenir ça, continuer dans ce sens-là et tout faire pour vivre une bonne fin de saison."