Roger Federer, l’enfant de la Bâle
Roger Federer est toujours resté fidèle à la terre de ses origines.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/eaa846b2-2c2d-4b8e-8066-af3ad033654e.png)
Publié le 23-10-2018 à 07h53 - Mis à jour le 23-10-2018 à 12h20
:focal(930x1670:940x1660)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/5TVMALJL5FFWDLLSXODEFGOJQE.jpg)
Roger Federer est toujours resté fidèle à la terre de ses origines. En juillet 1998, la France s’enflammait autour de ses champions du monde. Dans l’ombre de Zidane, un autre phénomène se préparait. En Suisse, Roger Federer disputait son premier match pro à Gstaad. À 16 ans, ce gamin venait de décrocher son premier Wimbledon. Sur ses terres, il suscitait déjà tantôt l’étonnement, tantôt la curiosité. Une certaine agitation régnait autour de celui qui était déjà annoncé comme une potentielle légende.
Sa défaite lors de ce premier match a évité une déferlante médiatique sans précédent dans un pays qui n’aime pas trop le star system.
Roger Federer a passé son enfance insouciante et heureuse à Bâle comme de nombreux autres gamins à l’exception près qu’il avait donné au tennis une place importante.
Son talent inné suscite les applaudissements. Mauvais perdant, il peut également faire preuve d’agressivité. Adolf Kacovsky a été l’un des premiers à le voir à l’œuvre. Il confiait à notre confrère Laurent Favre qu’il est "né avec une raquette dans la main. Et surtout, il met trois coups à apprendre ce que les autres assimilent en plusieurs semaines."
La Suisse l’a vu grandir à son rythme. Elle l’a aussi vu à Bâle avant qu’il ne devienne un pro de la balle. Il a notamment été le ramasseur de balles du tournoi à l’époque de Connors.
Federer entretient cette image de génie incontrôlable. Ses coups de colère n’ont d’égal que son talent. Ses sautes d’humeur freinent sa progression. Il attendra ainsi ses 12 ans pour devenir champion de Suisse.
Bâle, trop petite pour Fed, laisse alors partir son prodige en sachant qu’il reviendra souvent at home. Il suivra la filière officielle avec un tennis-étude près de Lausanne. Il quitte l’ombre et rejoint une lumière qui ne le quittera plus jamais.
La machine diabolique se met en place et Federer entre dans le système. Les médias se l’arrachent. Les sponsors entrent dans la danse. Nike est déjà là. Pierre Paganini, son préparateur physique, aussi. Ses parents consentent à des sacrifices.
À 18 ans, il revient déjà à Bâle où il joue son 3e tournoi chez les pros. Le tirage au sort lui a réservé un adversaire hors norme, Andre Agassi. Il se prend une leçon.
Le mythe met un peu de temps à se construire. Il manque de puissance, mais il trime comme une bête. Rodgeur développe un jeu qui invite à la perfection même si les résultats ne tombent pas tout de suite. Milan débloque enfin son compteur. Il connaît quelques déceptions et coince toujours en Grand Chelem. Il appartient ainsi à cette catégorie de joueurs du Top 10 sans titre en Major. Il corrige cette anomalie à Wimbledon en 2003.
Il est lancé dans 15 années magnifiques où il a sans cesse repoussé les limites, qu’elles se nomment le temps, les blessures, Nadal, Djokovic, Murray, Wawrinka, Tsonga, et tant d’autres qui n’ont servi qu’à porter un peu plus haut son immense légende.
Si Anvers a la chance d’avoir David Goffin comme ambassadeur, Bâle peut se targuer d’être la terre d’origine de RF. La présence de Federer est la plus fiable des garanties de remplir des tribunes. Bâle profite de Federer tant qu’il est encore temps.
Mardi, vers 19 h, il part à la conquête de son 9e titre à Bâle où il sera opposé au Serbe Filip Krajinovic (ATP 34). "Je joue ce tournoi depuis 21 ans. Pour moi, c’est toujours le même régal !"