Coupe Davis: pourquoi la France a encore besoin de Noah
Avec ses blessés et ses joueurs en méforme, la France est prête à souffrir à Lille ce week-end.
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Publié le 21-11-2018 à 06h41 - Mis à jour le 21-11-2018 à 07h18
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Avec ses blessés et ses joueurs en méforme, la France est prête à souffrir à Lille ce week-end.
Yannick Noah ne tient pas la raquette, mais il détient une clef qui pourrait offrir à la France le dernier vrai Saladier d’Argent de l’histoire de la Coupe Davis originale. Ce week-end, la France affronte la Croatie en finale dans son mythique stade Pierre Mauroy à Lille.
Depuis 3 ans, il est la seule constance dans l’équation française car, parmi ses joueurs, il a souvent été contraint d’acter des forfaits. Qu’importe, le vivier français est formidable.
Revenons à la clef Noah. En une semaine, il devra transmettre une énergie colossale à ses joueurs afin de les faire sortir de leur déprime de 2018. Parmi ses joueurs de simple, tous présentent la caractéristique de n’avoir signé aucun résultat majeur. Lucas Pouille n’a joué qu’une demi-finale (Stuttgart) depuis avril. Jérémy Chardy, 31 ans, a remporté un titre, mais lors du Challenger de Surbiton. Sur ses 15 derniers matchs officiels, il s’est incliné à dix reprises. Quant au 3e joueur de simple, Jo-Wilfried Tsonga, il n’a disputé que six tournois cette année avec un total de cinq matchs gagnés. Mardi, il a, en plus, ressenti une gêne au dos.
Yannick Noah connaît par cœur les chiffres et les stats de tous ses protégés. S’il s’est passé de Gilles Simon qui semblait offrir le profil le plus complet pour ce week-end, le capitaine en connaît la raison. "Les stats, je vous les laisse. La seule chose que je sais, c’est que par rapport à l’objectif qui est de battre les Croates sur terre, j’ai aligné la meilleure équipe possible. Sachant que, depuis six mois, aucun joueur ne sort du lot, au niveau des résultats. Mais la préparation est essentielle."
Il avait donc déjà réuni ses troupes pour un long stage d’une semaine. "Je tenais à ce que les gars passent le plus de temps possible ensemble. Nous étions tout le temps concentrés sur la finale. On commençait la journée par un réveil musculaire. On courait ensemble. On partait et il faisait nuit. On a mangé en pensant à la finale."
Le gourou devra accomplir de nouveaux exploits pour s’offrir une sortie par la grande porte. Dimanche, il prendra congé de ses fonctions de capitaine. "Je ne suis pas du tout nostalgique. Je n’ai pas du tout ce sentiment-là. Nous sommes tellement dans le présent… Je suis dans l’action. Il n’y a qu’une chose qui m’intéresse et je resterai dans cette configuration jusqu’à dimanche soir : tout faire pour qu’on gagne."
Zeljko Krajan, un capitaine comblé
Il a toujours pu compter sur son duo magique : Cilic et Coric.
Zeljko Krajan a fait confiance à l’équipe qui a hissé la Croatie en finale : Cilic, Coric, Dodig, Pavic et Skugor. Le retour de Karlovic avait été évoqué, mais le capitaine a tranché. Avec un double performant et deux grosses pointures en simple, Krajan a tout pour être un capitaine comblé. Après la finale remportée en 2005 et celle perdue en 2016, les Croates sont prêts à marcher sur Lille.
Zeljko Krajan, qui connaît le chemin vers la gloire, s’est bâti une solide réputation en entraînant de grands joueurs. Il a notamment emmené Dinara Safina en 2009 à la première place mondiale. Il a enchaîné avec Dominika Cibulkova qu’il a conduit directement dans le top 10. Jelena Jankovic et Marcos Baghdatis sont également passés entre ses mains. Borna Coric aussi.
Ancien joueur professionnel, il dirige l’équipe de Coupe Davis depuis 2012. Ce joueur au parcours modeste a remporté sept Futures et a joué trois matchs de Coupe Davis en 1998 et 1999 avec les grands Ljubicic et Ancic. Dans la cour des grands, il peut se targuer d’une présence en demi-finale à Umag en 2002. Et c’est tout. En 2005, il tire un trait sur sa carrière de joueur à cause d’un corps martyrisé par quelques blessures assez graves.
Cette année, il a commis un sans-faute en Coupe Davis. Le capitaine, qui a toujours pu compter sur son duo magique Cilic-Coric, a d’abord franchi aisément le premier tour face au Canada et le quart de finale contre le Kazakhstan. En demi-finale, les Croates semblaient sur orbite en menant 2-0 contre les USA. Pourtant, c’est le jeune Coric qui a amené le point décisif lors du 5e set du 5e match !
Malgré ce match away sur une surface qu’ils n’aiment pas, les Croates partent avec une légère avance sur papier. Le capitaine Krajan regrettait le jour de livraison du terrain lillois.
"On est arrivé samedi pour une partie de l’équipe, dimanche pour ceux venus de Londres. Cela aurait été mieux d’avoir un jour de plus pour s’adapter au stade, au terrain à Lille, mais on ne peut rien faire de plus aujourd’hui. C’est la décision de l’ITF et de la Fédération française. On ne peut rien y changer désormais, si ce n’est s’adapter à la situation."