Coupe Davis: c'est le Black Friday pour les Bleus!
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/6cdf330f-6a65-4786-892d-f91e9547bc3a.png)
Publié le 23-11-2018 à 20h17 - Mis à jour le 24-11-2018 à 10h41
:focal(2495x1255:2505x1245)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3X2P33NQVBETXBIK6BPBBMZTSA.jpg)
La Croatie mène logiquement 0-2 grâce aux victoires de Marin Cilic et Borna Coric.
Il faudra, cette fois, un petit miracle pour permettre à la France de remporter un nouveau Saladier d’argent. Menés 0-2 après les simples, les Bleus se retrouvent déjà au pied du mur, condamnés à un improbable renversement de situation. Et on se dit que même les exhortations de Yannick Noah, docteur ès sorcelleries, risquent désormais d’être insuffisantes.
À la lumière des deux matchs d’hier, la Croatie semble, en effet, bien plus forte. À tous les niveaux. Borna Coric et Marin Cilic n’ont pas concédé le moindre set face à, respectivement, Jérémy Chardy et Jo-Wilfried Tsonga. Mieux : ils n’ont même pas perdu une seule fois leur service ! En réalité, ils ont dominé les débats sans jamais trembler et ont parfaitement géré la pression. Bref, ils ont pris le pouvoir sous les lambris du stade Pierre Mauroy de Villeneuve-d’Ascq.
Certes, sur le papier, tout est encore possible. Ce samedi, lors du double, Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut (récents finalistes du Masters) auront les faveurs des pronostics. Mais, dans l’absolu, cette formation croate semble clairement lancée vers un deuxième sacre dans la compétition, après celui remporté en 2005, à l’époque de Ljubicic et Ancic.
La façon dont Marin Cilic a dicté sa loi, hier, face à Tsonga vaut mieux que tous les discours. Dans l’absolu, la terre battue n’est pas la surface de prédilection du géant croate. C’est même peut-être pour le déstabiliser que les Français ont choisi de poser de la brique pilée sur le sol lillois. Mais, dans les faits, Cilic n’a jamais semblé dérangé. Il a asséné ses services gagnants comme s’il était sur le Center Court de Wimbledon. Et il a surtout fait preuve d’une remarquable régularité dans l’échange, comme un "terrien" déguisé.
En titularisant un Tsonga diminué par une blessure aux adducteurs et à court de compétition et un Chardy sans grande expérience à ce niveau, Noah avait pris un gros risque. Pour une fois, son pari s’est avéré perdant. "Il n’y a rien à redire. Les Croates ont prouvé qu’ils étaient plus forts. Jo a eu l’une ou l’autre occasion de faire le break mais Cilic a chaque fois servi le feu. C’est l’un des meilleurs joueurs du monde et il l’a prouvé. On va essayer de gagner le double pour rester vivants dimanche. Mais ce n’est évidemment pas le scénario que j’avais espéré", confiait, résigné, le capitaine français. Dans les tribunes, on n’entendait déjà plus que les supporters croates…
Borna Coric, un petit air de Nole
Le n° 2 croate n’a laissé aucune chance à Jérémy Chardy dans le premier simple.
Il défraye moins les chroniques qu’Alexander Zverev, Karen Khachanov ou Stefanos Tsitsipas. Mais Borna Coric, 22 ans, fait également partie de cette nouvelle génération qui monte, quatre à quatre, les escaliers de la gloire. Il l’a encore prouvé, hier, en dominant nettement le Français Jérémy Chardy en trois sets rondement menés (6-2, 7-5, 6-4), offrant à la Croatie le premier point de la finale.
Auteur d’une saison impressionnante (titre à Halle, finale à Shanghai, demi-finale à Indian Wells), tombeur deux fois de Roger Federer, Coric est un joueur complet, solide, ambitieux. Il ne cesse d’ailleurs de progresser dans tous les secteurs du jeu et dans la hiérarchie, au point de frapper à la porte du top 10 mondial. Ce n’est pas un hasard si on le compare souvent à Novak Nole Djokovic qui est aussi son modèle et, parfois, son conseiller.
Hier, pour sa première finale de Coupe Davis, le n° 2 croate n’a jamais tremblé. Impérial, il a d’entrée dominé un Chardy incapable de trouver la clé pour le déstabiliser. "Ma saison a été très longue. Mais depuis début novembre, j’ai pris le temps de souffler et de très bien préparer cette finale. Je suis arrivé à Lille plein de confiance. Et cela s’est ressenti sur le court", explique Coric.
De fait, le natif de Zagreb n’a rien lâché. "J’ai très bien commencé. Dans la deuxième manche, j’ai connu quelques passages à vide mais j’ai bien négocié les points importants", poursuit-il. Lorsqu’il quitta le court pour soigner une mystérieuse blessure à 4-3 dans le troisième set, ses supporters tremblèrent. Mais Borna revint plus conquérant que jamais pour sceller un match où il n’a pas concédé une seule fois son service.