Johansson : “Il va falloir être patient”
Plus que ravi d’être de nouveau le coach de David Goffin, Thomas Johansson a déjà une idée très claire de la marche à suivre pour ramener le Liégeois au top.
Publié le 28-02-2019 à 06h51 - Mis à jour le 28-02-2019 à 11h52
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Plus que ravi d’être de nouveau le coach de David Goffin, Thomas Johansson a déjà une idée très claire de la marche à suivre pour ramener le Liégeois au top.
Le Suédois s’est confié sur son retour, avec enthousiasme et détermination.
Quand s’est fait le premier contact avec David ?
Cela devait être aux environs de la semaine à Marseille. J’ai d’abord parlé avec son agent Karine Molinari, qui m’a demandé si j’étais intéressé par la possibilité de coacher de nouveau David. La réponse a été assez simple à donner (rire). Et après Marseille, j’ai parlé avec David directement. Je suis vraiment très heureux de travailler de nouveau avec lui.
N’est-ce pas étrange de revenir avec un joueur qui vous avait remercié il n’y a pas longtemps ?
Non, du tout ! D’autant moins que je l’ai fait aussi quand j’étais joueur. Et puis la dernière fois qu’on a travaillé ensemble, ça s’était très bien passé, on avait vraiment bien bossé. Aujourd’hui on se connaît bien mieux et puis depuis cette fin de collaboration on avait en plus gardé une très bonne relation.
Quelles vont être les priorités désormais ?
Que David reste en bonne santé. Mais là il se sent bien, est en grande forme et a beaucoup d’envie. On sait tous que David a le potentiel pour revenir dans le Top 10 et même peut-être aller encore plus haut, mais il va falloir être patient parce que ça va prendre du temps. On doit travailler dur mais de manière intelligente. On en a déjà discuté, on a une bonne idée du travail à accomplir.
Pouvez-vous en dévoiler quelques aspects ? Son jeu vers l’avant, son service ?
On va beaucoup travailler sur l’amélioration de son jeu d’attaque, oui. David a un très grand jeu de fond de court, une très belle couverture de terrain, mais parfois il n’est encore pas assez confiant au filet. Pourtant il a une excellente main, donc c’est juste une question de le faire se sentir plus à l’aise au filet. Il faut qu’on maintienne la qualité de son jeu de fond de court tout en améliorant son jeu offensif, et puis on doit travailler sur son service tous les jours. Il peut très bien servir, mais parfois ça manque encore de régularité. On doit l’y rendre plus efficace.
Cela doit être difficile pour un joueur de ce niveau de faire preuve de patience ?
Totalement. J’y suis passé aussi quand je jouais. Mais il n’y a pas d’autre solution : il faut l’accepter et se montrer patient pour finir par revenir. Avec David on est sur la même longueur d’onde à ce sujet.
A-t-il changé depuis votre première collaboration ?
Il a plus confiance en lui, il a beaucoup mûri et ça me plaît. Il est bien plus conscient de ce qu’il a à faire, de ce que ça demande de revenir dans les sommets. Et puis la première fois on était deux coaches alors que là je suis seul donc on va pouvoir passer beaucoup plus de temps ensemble. Je ne vais rien faire de dramatiquement différent de la première fois, et on a déjà beaucoup discuté et mis à plat tout son jeu, mais cette fois j’aurais plus de semaines avec David.
Avez-vous déjà placé des objectifs ou êtes-vous sur un fonctionnement au jour le jour ?
On reste plutôt sur le travail au quotidien. On ne part pas en se disant qu’il doit être revenu au top à tel moment. On doit être prudent, parce que David a 28 ans, ce n’est plus un joueur de 20 ans, et en même temps il arrive dans les meilleures années de la vie d’un joueur de tennis.
Il y a peut-être aussi un peu plus d’ouvertures qu’avant dans les tableaux ?
Oui, tout à fait et puis pour la première fois depuis des années on voit aussi les plus jeunes commencer à se faire une place et je trouve ça très bien. Alors en effet je pense qu’il commence à y avoir un grand espace dans lequel on peut se battre pour faire de grands coups.
Qu’avez-vous décidé avec David : une période d’essai ou vous êtes déjà inscrit dans la durée ?
Avec David nous n’avons plus besoin de cette période où on apprend à se connaître. Si ça marche, tant mieux et si ça ne fonctionne pas et bien ce sera comme ça. On sait tous très bien comment ça se passe. De mon côté j’espère qu’on est parti pour de belles années, mais de nos jours les joueurs et les joueuses - surtout - sont plus impatients. Mais David est différent : il a de l’expérience, a été dans les sommets du jeu et sait combien c’est difficile.
Nos personnalités vont bien ensemble également. Je vois en fait beaucoup de moi en David.
Et puis il est très ouvert d’esprit, n’a pas peur d’essayer des choses différentes. De mon côté je n’ai aucun souci à ce qu’il questionne ce que je fais, au contraire c’est important de se parler ouvertement. Franchement, je ne vois que du positif dans cette association.
De ce que vous avez vu ces dernières semaines, de quoi manque-t-il le plus : de matches, de confiance ?
De matches, mais de matches face aux meilleurs mondiaux. On l’a vu dans le deuxième set face à Tsitsipas à Marseille, comme on a vu aussi face à Paire et Simon que son jeu était déjà très bien revenu. Idem à Rotterdam face à Monfils : c’était du très grand niveau. Il est sur la bonne voie.