Ysaline Bonaventure: "J’attends ça depuis super longtemps"
Ysaline Bonaventure, qui jouera contre Karolina Pliskova au 3e tour, n’est désormais plus qu’à une vingtaine de places du Top 100.
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Publié le 11-03-2019 à 06h37 - Mis à jour le 11-03-2019 à 13h53
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Ysaline Bonaventure, qui jouera contre Karolina Pliskova au 3e tour, n’est désormais plus qu’à une vingtaine de places du Top 100. Une juste récompense des sacrifices et de l’investissement consentis. Sortie des qualifs, Ysaline Bonaventure s’est hissée au 3e tour à Indian Wells à la suite de sa victoire contre Vekic.
Il y a beaucoup plus d’attention autour de vous : en avez-vous conscience ?
"Oui, les gens commencent un peu à suivre mes matchs. Ce qui m’embêtait avant, c’est que j’avais toujours cette étiquette de joueuse assez talentueuse qui pétait un câble sur le terrain, mais là je prouve un petit peu que j’ai vraiment bien évolué, que j’ai fait du bon boulot physiquement et mentalement. J’espère que cette étiquette va disparaître."
Cela vous touchait vraiment on dirait…
"Quand je perdais des matchs et que je me rendais compte que j’avais fissuré, je n’étais pas très satisfaite de moi, et ça arrivait assez fréquemment. On me disait que j’avais le niveau mais que c’était juste dans la tête que ça ne tenait pas. Là j’arrive à bien tenir, j’espère que ça va continuer."
On vous sent sereine, pas dans l’euphorie : c’est parce que vous attendiez ça depuis longtemps ?
"C’est sûr que j’attends ça depuis super longtemps. J’attendais ce tournoi qui allait me lancer, me donner cette confiance. Je pense que c’est cette semaine-là (sourire). Et en même temps il ne faut pas se sentir trop satisfaite, ne pas trop admirer les matchs faits car là ça devient dangereux : on relâche la pression et on en prend un coup physiquement ou mentalement. Je suis capable de faire des grandes choses donc je vais continuer à me préparer de la même manière.
On a vu Demi Schuurs vous coacher pendant le match…
"Mon père est rentré il y a deux jours et comme je déteste être toute seule, que je déteste quand personne ne me regarde je l’ai suppliée de venir me voir (rire). J’ai besoin d’un regard, d’être rassurée, d’avoir quelqu’un qui m’encourage et est là pour moi. Cela m’a vraiment fait du bien qu’elle me donne des conseils, qu’elle me permette aussi un peu de rigoler et de relâcher la pression. Mais elle ne sera plus là au prochain match donc je vais devoir trouver une autre personne !
Financièrement, entre Melbourne et ici, est-ce une très importante bouffée d’oxygène ?
"Oui, c’est sûr. Ce sont de gros chèques, mais j’ai dû investir dans ma carrière : j’ai des dettes… J’ai eu la chance qu’un monsieur qui s’appelle Laurent Minguet m’aide depuis quatre ans, et je vais pouvoir commencer à lui rendre. Ces gros chèques, je ne peux pas encore en profiter, car j’ai investi et me suis mise dans les meilleures conditions avec un coach pratiquement à chaque tournoi, avec une programmation jamais faite en fonction de l’aspect financier : j’ai fait les meilleurs choix pour ma carrière jusqu’à présent. Mais un tournoi comme ici ou Melbourne c’est très bien car on n’a pas de frais de nourriture, logement ou transport à payer."
Vous récoltez les fruits de choix courageux…
"Oui, j’ai souvent douté, je me suis toujours demandé si j’étais capable de le faire mais à force de bosser et avec la détermination ça m’a permis d’être sur le bon chemin. Quand je serai top 100 ou top 50, je pourrai être fière de moi."