Wim Fissette doit ramener Azarenka au top: "Le plus grand défi de ma carrière"
Le coach belge a pour mission de ramener Victoria Azarenka au top.
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Publié le 07-05-2019 à 09h18 - Mis à jour le 07-05-2019 à 09h19
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Le coach belge a pour mission de ramener Victoria Azarenka au top. Wim Fissette est face à un grand défi cette année : ramener l’ex-n°1 mondiale Victoria Azarenka, aujourd’hui 52e et battue au deuxième tour à Madrid par Sloane Stephens (6-4, 2-6, 6-2), au sommet. Rencontré dans la capitale espagnole, il reconnaît que la mission est délicate, mais il y croit : à 29 ans, la double championne de l’Open d’Australie (2012, 2013) peut encore croire aux plus grandes victoires.
Est-il juste de dire que vous avez le défi le plus compliqué, mais aussi le plus excitant de la saison ?
"Totalement ! Et sans doute aussi le plus grand défi de ma carrière. Cela a été vraiment délicat jusque-là, bien plus que ce à quoi je m’attendais. Mais j’ai l’impression que nous sommes désormais sur la bonne voie. Alors, je suis ravi. Vika aime travailler, on a bossé huit semaines à l’intersaison, mais on s’attendait à un grand début et ça n’a pas été le cas du tout. Son jeu n’était pas bon, mentalement, ça n’était pas non plus la Vika que je connais, généralement confiante, croyant en elle. Là, ce n’était pas le cas. Mais l’année passée a laissé des traces car elle n’avait pas très bien joué et n’avait pas beaucoup de bonnes victoires. Sa confiance était au plus bas."
Elle n’avait pas l’habitude de perdre autant, ça a dû lui faire un choc…
"Oui. Mais elle doit aussi réaliser que le jeu a changé un peu. Il n’y a plus de joueuses capables de dominer semaine après semaine et il y a également de jeunes joueuses qu’elle ne connaît pas du tout. Le contexte est différent, elle ne peut pas s’attendre à gagner six ou sept tournois par an, il faut choisir les semaines où elle doit être au sommet de sa forme. Après l’Australie, on a fait beaucoup de travail au niveau mental, elle s’y est totalement investie et ça va de mieux en mieux. Je sens que, peu à peu, on la retrouve. À Melbourne (battue d’emblée 6-7 (5), 6-4, 6-2 par Laura Siegemund), elle avait touché le fond."
Tout le monde sur le circuit dit que vous êtes le seul à pouvoir sauver sa carrière… La première fois que vous l’avez coachée, elle avait fait le doublé Indian Wells-Miami, puis le bébé est arrivé. Comment gérez-vous cette pression ?
"Je veux toujours les meilleurs résultats. Et quand je travaille avec une joueuse comme Vika, je n’accepte pas une défaite au deuxième tour. On travaille pour les victoires dans les grands tournois. Mais on savait que ça prendrait du temps, c’était très clair dès le début. Là, je vois du progrès semaine après semaine et je suis sûr qu’elle va connaître de nouveau le succès. C’est un privilège de travailler avec elle au quotidien."
Vous parlez du plus grand défi de votre carrière et, pourtant, vous avez déjà réussi de grandes choses avec les meilleures joueuses du monde…
"Oui, mais, là, mes attentes et les siennes sont si grandes et tout à coup, on se retrouve dans la situation de Melbourne, au plus bas. C’était dur. Je lui ai dit, et je me suis aussi dit qu’on se trouvait devant une opportunité fantastique de devenir meilleurs. Moi, je deviens un meilleur coach en cherchant des solutions pour l’aider et elle, de son côté, peut devenir encore plus forte qu’avant si elle parvient à se sortir de là. Chaque défi est une chance."
Vous avez une histoire à boucler tous les deux, après avoir été stoppés dans votre élan…
"Oui, car nous n’avons pas gagné de Grand Chelem ensemble. C’est une joueuse fantastique. Donc, ça serait mon rêve d’en gagner un avec elle. Il va y avoir un moment cette année où on va voir la meilleure Vika dans les derniers tours d’un grand tournoi."
Cela n’a pas été facile pour les coachs belges cette année, mais vous êtes toujours là !
"Oui, je suis encore là ! C’est difficile pour tous les coachs en général, mais je pense aussi que certaines décisions n’ont pas été les bonnes. Et puis, parfois, le tennis féminin semble simple de l’extérieur, mais ce n’est pas le cas. Thierry (Van Cleemput) est un très bon coach, mais ce n’est pas facile de faire cette transition vers le tennis féminin. En fait, c’est sans doute plus facile dans l’autre sens. Thierry, Philippe (Dehaes) et Simon (Goffin) sont des coachs avec beaucoup de connaissances et je suis certain qu’ils vont revenir sur le circuit, s’ils en ont envie."