David Goffin après sa victoire contre Wawrinka: "J’ai été plus créatif"
Le Liégeois a réussi à se sortir d’un premier tour de tous les dangers face à Stan Wawrinka mardi.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/d132ee4f-cca3-4c5f-bac0-41e51c29229b.png)
Publié le 14-05-2019 à 20h47
:focal(1063.5x539:1073.5x529)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/UI4DDRJTNZG6ZHBEJJIQYBYL2Y.jpg)
Le Liégeois a réussi à se sortir d’un premier tour de tous les dangers face à Stan Wawrinka mardi. On a revu du très bon David Goffin mardi sur le Grandstand du Foro Italico ! Et de toute manière il n’avait pas le choix s’il ne voulait pas subir de nouveau une sortie de piste précoce puisque en face il y avait un certain Stan Wawrinka (4-6, 6-0, 6-2).
Certes, le Suisse n’a pas livré le meilleur match de sa vie face au Liégeois mais il n’empêche qu’il fallait le sortir quand même, sur une surface qu’il maîtrise à la perfection.
Outsider sur le papier, le Liégeois a enfin de nouveau déployé le niveau de jeu que tout le monde attend de lui : agressif, très solide du fond du court, courageux et créatif sous pression. Après un premier set compliqué, Goffin s’est révolté. Certains diront " Enfin ! "
"C’est une victoire qui fait du bien !" a-t-il confié sans détour. "Ce n’était pas facile au début, il servait très bien, il n’y avait pas beaucoup d’échanges alors que j’avais besoin de frapper beaucoup de balles pour me mettre en confiance. Je savais que la moindre petite faute de ma part sur mes jeux de service pouvait me coûter le set, donc j’étais sous pression. Ensuite, j’ai su bien redémarrer, remettre de l’intensité dans mes coups pour tout de suite le breaker et j’ai senti que c’était parti, que j’avais trouvé la cadence du fond pour tenir et être plus solide."
La solidité, c’est l’ADN de son jeu, alors forcément, quand elle revient, ça change tout. Face à la puissance adverse, Goffin a réussi à tenir encore et encore jusqu’à faire dégoupiller Stanimal. "Il a été peut-être trop impatient ou a joué trop près des lignes mais peut-être aussi parce que je lui montrais que j’étais solide."
La défense, les contres, l’audace au filet : Goffin a joué libéré. Pourquoi ? Comment ? Parce qu’il a, ce mardi, gagné la bataille face à ses récents démons. "J’ai vraiment commencé à rejouer vraiment avec l’adversaire, à ne plus du tout penser à moi, à mes sensations. J’ai commencé à jouer beaucoup plus juste, à être plus créatif pour trouver des solutions et c’est là que je suis le meilleur. Mais ce n’est pas facile car il faut être relâché et confiant pour vraiment créer et y aller. J’ai réussi sur ce match, donc c’est vraiment positif. Dès que je trouve quelque chose dans mon jeu, que je sens que j’ai des armes pour me battre, tout de suite ça me relâche. Or quand je me pose beaucoup de questions et que je me bats avec moi-même, quelque part je ne me bats pas avec l’adversaire, donc ça devient plus compliqué sur des moments importants. Là, j’ai commencé à bien me sentir et je me suis accroché."
Optimiste mais pas euphorique, l’actuel 23e joueur mondial espère avoir pour de bon commencé sa montée en puissance. "C’est de mieux en mieux. Il y eu quelques matchs à Estoril, puis c’était difficile à Madrid mais il y avait des bouts de match qui étaient bons. Finalement, ici, je décroche ma meilleure victoire ces derniers temps, donc à chaque fois il y a une petite étape en plus. Donc il faut continuer de s’accrocher jusqu’à trouver un rythme de croisière et que tous les matchs soient comme ça. Alors je redeviendrai un joueur difficile à battre."
“Je suis fier de lui”
Le coach de David Goffin ne cachait pas sa joie.
Johansson a forcément apprécié la victoire de David Goffin face à Wawrinka, encore plus dans l’attitude que dans le jeu.
On vous imagine évidemment ravi…
“Oui, bien sûr ! C’était un match un peu étrange mais je suis heureux du niveau de jeu de David. Il l’a à l’entraînement, l’a eu de temps en temps en matches dernièrement mais pas jusqu’au bout, or là c’était vraiment très bon jusqu’à la fin. J’aime le voir jouer comme dans le troisième set, tout semble si simple. Je suis aussi très satisfait de son attitude, de la manière dont il s’est battu.”
Il dit qu’il a réussi à cesser de se battre avec lui-même, c’est la clé pour vous aussi ?
“Oui, ça a été un souci ces dernières semaines. Il sent que son niveau est là mais parfois le plus grand adversaire c’est vous. J’y suis passé aussi et c’est frustrant. Mais il n’y a qu’un chemin à suivre pour s’en sortir : le travail, encore et toujours.”
Vous saviez que ça prendrait du temps mais pensez-vous que David soit de nouveau sur la bonne voie ?
“La route a été un peu cahoteuse, oui. Mais il a eu une très belle carrière, a été dans le Top 10 avant de se blesser, là essaie de revenir mais parfois la tête est encore dans le Top 10 alors que le jeu est peut-être 20 e, 30 e ou 40 e. Mais quand David joue bien, comme on l’a vu ce jour, il est Top 10 donc ça va lui faire du bien. J’adore travailler avec lui. Il fait tout ce qu’il peut pour devenir un meilleur joueur. Et par rapport à la dernière fois, il est plus ouvert, il parle plus, il est honnête avec lui-même.
Au quotidien, comment l’aidez-vous à garder la tête à l’endroit ?
“Beaucoup de gens essaient de créer du drame là où il n’y en a pas : ce ne sont que des matches de tennis. Alors je lui dis juste “aller on y retourne, on va profiter de la journée, on va tout donner et s’amuser.” Et après on verra combien de temps ça nous prend pour revenir. Dès que je vois qu’il a du plaisir sur le court, qu’il est heureux d’être là et a plein d’énergie : je sais qu’il peut battre n’importe qui. En revanche quand il se bat contre lui-même, je sais que la journée va être difficile. Mais le secret c’est de traverser ces mauvais jours. Donc je suis fier de lui.”