Le grand retour de Federer à Roland-Garros: "La victoire de 2009 est l’une des plus belles de ma vie"
Roger Federer, qui arrive dans les meilleures conditions à la Porte d’Auteuil, se souvient avec émotion des grands crus de 1999 et de 2009.
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Publié le 25-05-2019 à 15h57
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Roger Federer, qui arrive dans les meilleures conditions à la Porte d’Auteuil, se souvient avec émotion des grands crus de 1999 et de 2009. Roland-Garros est le seul lieu au monde où Roger Federer n’est pas le roi. Il laisse cette fonction à Rafael Nadal. Néanmoins, l’aura du Suisse est perceptible. Des organisateurs aux supporters en passant par les joueurs, tout le monde se réjouit du grand retour de Rodgeur . Après avoir manqué 3 éditions, le Bâlois apprécie aussi ses retrouvailles avec Paris.
"Beaucoup de choses ont changé, souligne-t-il. Le Central a l’air différent. On voit que le tournoi investit pour s’améliorer tout en gardant son côté vieux Roland-Garros. Je suis ravi d’être de retour. Peut-être plus encore du fait que j’ai été absent ces trois dernières années."
Il est d’autant plus ravi que rien ne s’est mis en travers de sa route. "Je suis très heureux que mon corps aille bien."
Les émotions refont également surface. "J’ai joué en 98 en tant que junior. J’ai gagné en 2009 qui est l’une des plus belles victoires de ma vie. Après la défaite de Rafa, j’ai forcément senti une grande attente. Tout le monde me disait que c’était cette année. J’ai vite compris que les 9 jours qui restaient dureraient une éternité. J’avais sorti des gros matchs face à Haas, Del Potro, Monfils et Soderling. Je savais que le tournoi allait devenir plus difficile à cause de cette pression. C’était intéressant. Je suis soulagé, content et fier."
Parmi ses souvenirs lointains, il remonte à 1999. "J’ai eu une wild card il y a 20 ans. Je me souviens du match de Steffi Graf, qui avait quasiment l’âge que j’ai maintenant et qui faisait des choses qui me paraissaient incroyables. Je portais quasiment des couches à l’époque !"
Aujourd’hui, c’est lui le papy du circuit. Un papy qui fait de la résistance. "La plus grande différence à mon sens est de récupérer. Quand on se blesse, cela prend plus longtemps. J’ai déjà eu le dos coincé adolescent, et je pouvais rejouer le lendemain. À mon âge, cela peut durer une semaine ou des semaines ou des mois. Je crois que c’est essentiellement ce temps de récupération."
Même s’il a déjà gagné 101 tournois, il ignore ce qu’il peut attendre de cette quinzaine.
"Je ne sais pas. Pour moi, c’est un point d’interrogation. Je me sens un peu comme au tournoi d’Australie en 2017. Il y a des inconnues. Je joue du bon tennis, mais est-ce que cela suffira contre le top ? C’est un challenge bien sûr. Le tournoi sera passionnant."
Son tournoi commencera par un duel contre Lorenzo Sonego. L’Italien n’a plus gagné depuis Monte-Carlo. "Mon premier adversaire sait jouer sur terre. Il a déjà joué énormément de matchs sur la surface cette année. Ce n’est pas simple."
Il ne s’inquiète pas outre mesure. Ses premiers tournois sur terre battue l’ont pleinement rassuré sur sa capacité physique à enchaîner les matchs. "Je suis satisfait de la situation dans laquelle je suis. Aujourd’hui, j’ai pris congé parce que l’équipe n’avait pas l’impression que j’avais encore quelque chose à prouver à l’entraînement. Je veux commencer le tournoi avec plein d’énergie."
Le public parisien a hâte de revoir la légende suisse à l’œuvre en rêvant déjà d’une demi-finale Federer-Nadal.

Sa première à Roland en 1999 : sans victoire, avec génie
Dès sa première apparition à Roland-Garros en 1999, le tenant du titre de RG en junior laisse déjà une trace sur la terre battue. Ce gamin de 18 ans, réputé pour ses coups de colère et de génie, découvre durant 2 h 13 la vie en Major.
Le tirage ne lui avait pas été favorable. Il s’inclinait avec les honneurs dès le premier tour contre Patrick Rafter, n° 3 mondial (7-5, 3-6, 0-6, 2-6). Les spectateurs se souviennent encore de l’audace qui sortait déjà de la raquette du 111e joueur mondial qui avait reçu une invitation. Il a profité du moment et pris un grand plaisir à faire le show.
Pat Rafter, qui a affronté Federer à 3 reprises entre 1999 et 2001, est invaincu contre le Bâlois qui a encore dû passer par les qualifs de l’US Open en 1999 avant de s’inviter dans le top 100 en fin d’année.

Sa pire défaite en 2003 : Horna, seul couac d'une année de rêve
En 2003, Roger Federer n’avait pas encore soufflé ses 22 bougies, mais il entamait déjà son 5e Roland avec un statut semblable à celui d’un Tsitsipas cette année. Il figurait parmi les favoris potentiels. Il venait de remporter le tournoi de Munich et d’atteindre la finale à Rome.
Son jeu offensif régalait déjà les puristes qui ignoraient encore que Federer deviendrait une telle légende. Sur le court Philippe Chatrier, le Suisse est opposé à un modeste Péruvien qui n’est que 88e mondial. La 5e tête de série s’est coulée toute seule lors d’un match qu’il n’aurait jamais dû perdre. Horna était au bon endroit au bon moment.
Malgré ce couac, l’année 2003 reste belle pour le Suisse qui a remporté à Wimbledon son premier titre du Grand Chelem, le Masters et 5 autres titres.

Sa plus belle victoire en 2009 : le coup de main de Robin
Roger Federer a attendu sa 4e finale à Roland pour soulever enfin le trophée. En 2009, il a surtout profité du tremblement de terre venu de Suède. Robin Soderling, sa victime en finale, lui a rendu un fier service en sortant l’ogre Rafael Nadal.
Poussé par un public en délire, le Suisse a fait le job pour s’imposer 6-1, 7-6, 6-4. Il égalait du même coup le record de Pete Sampras avec 14 Majors à son actif. Lors de la finale perturbée par la pluie, le Bâlois s’est mis à genou et s’est pris la tête entre les mains en voyant son ultime service rester de l’autre côté du court central.
En 1 h 55, il avait maîtrisé son art sans la moindre nervosité. Lors du premier set, il ne perdait qu’un point sur sa mise en jeu ! Rodgeur sortait le grand jeu (aces et amorties) pour couper les jambes du Suédois en fin de 2e manche. Il breakait d’entrée du 3e et gérait son avance.

Sa dernière apparition en 2015 : Wawrinka était le plus fort
En 2015, Roger Federer s’est incliné en quart de finale face au futur vainqueur du tournoi, Stan Wawrinka (6-4, 6-3, 7-6). La grande bataille attendue n’a pas eu lieu à cause d’un Wawrinka irrésistible. Federer n’a jamais trouvé le bon rythme, ne s’offrant que 4 balles de break et commettant 26 fautes directes pour 28 coups gagnants.
Le Vaudois avait déjà montré qu’il pouvait être solide, mais il peinait lors des grands rendez-vous. Stanimal ne s’est pas loupé face à son compatriote, malgré un vent tourbillonnant. Ce jour-là, Roger Federer a tout tenté.
“Je ne voulais pas quitter Roland-Garros sans avoir essayé tous mes coups. Sans avoir tenté…” confiait-il. “Stan était toujours présent sur les gros points, les grosses balles. Il ne m’a pas donné l’occasion. Bravo pour ce qu’il a fait.”

Repères : ses Roland
0
Roger Federer n’a jamais abandonné à Roland-Garros. Et il n’a profité que d’un seul abandon : en demies 2006 face à David Nalbandian 3-6, 6-4, 5-2 ab.
1
Il a remporté le titre en 2009 en battant Alberto Martin (98), Jose Acasuso (45), Paul-Henri Mathieu (35), Tommy Haas (63), Gaël Monfils (10), Juan Martin Del Potro (5) et Robin Soderling (25).
2
En 81 matchs à Paris, le Bâlois a affronté et battu 2 Belges : Kristof Vliegen au 1er tour en 2004 (6-1, 6-2, 6-1) et David Goffin en huitièmes en 2012 (5-7, 7-5, 6-2, 6-4).
3
Il n’a pas disputé les 3 dernières éditions par choix personnel.
11
Sur les 101 titres qu’il a déjà remportés, Roger Federer n’en a gagné que 11 sur terre battue.
18
Il participe à sa 18e édition de Roland. Il a joué sans interruption de 1999 à 2015.
25
Le Suisse a affronté des joueurs issus de 25 pays à Paris. Son podium se compose de 16 Espagnols, 12 Français et 6 Argentins. Parmi les destinations plus exotiques, on recense l’Arménie, le Maroc, le Pérou.
82
Face à Sonego, il disputera son 82e match à RG (65 victoires, 16 défaites).
279
Sur les 279 sets joués Porte d’Auteuil, RF n’a pris que deux 0-6 (1999 contre Rafter et 2008 contre Nadal).
4 818 895
En 17 participations, ils a gagné 4 818 895 $ (4 306 542 €). De 10 677 $ (sorti au 1er tour en 1999) à 1 060 000 $ (titre 2009), son plus gros chèque parisien.