Goffin, encore un cap de franchi
Évinçant facilement Gasquet (6-3, 6-4), le Belge s’est hissé pour la première fois de sa carrière en finale d’un Masters 1000
Publié le 18-08-2019 à 11h01 - Mis à jour le 19-08-2019 à 14h35
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Évinçant facilement Gasquet (6-3, 6-4), le Belge s’est hissé pour la première fois de sa carrière en finale d’un Masters 1000.
Relâché, appliqué, minutieux et souriant même. Voilà comment David Goffin a appréhendé ce duel des plus surprenants à pareil échelon d’un Masters 1000 où généralement on retrouve les cadors du Top 5. Entre surprises, forfaits, performances et signes du destin, David Goffin et Richard Gasquet se retrouvaient pour une affiche inédite à ce stade de la compétition à Cincinnati.Plus solide sur sa ligne de fond et carrément indébordable par moments, le Belge a fait craquer le Mozart du tennis, trop friable quand le rythme s’accélérait.
Un incroyable parcours pour David Goffin quand on se rappelle ces évènements qui l’ont mis au tapis ces derniers mois. Une bâche fatale, sans oublier cette maudite balle qu’il s’est fourrée dans l’œil… jusqu’au coude. C’est peu dire que David Goffin a connu des moments difficiles. Sans oublier qu’il a du se reconstruire à la suite du départ de son mentor Thierry Van Cleemput en début de saison.
Certains ont alors soufflé qu’il était fini, que sa période faste se dessinait derrière lui. Que ses exploits s’apparentaient à des accidents, qu’il avait surjoué pour se frayer un chemin jusqu’au Top 8. Toutes ces considérations, David les a chassées en quelques semaines.
D’abord par un réveil sonné à Roland Garros où il se frotta à Nadal, sans y faire de la figuration loin de là. Et puis, en donnant la réplique à Federer dans son jardin allemand à Halle. Pour finir par un joli numéro à Wimbledon clôturé amèrement contre la machine Djokovic. Trois défaites contre trois légendes qui ont néanmoins rallumé le feu sacré du 15e mondial (au pire ce lundi).
A ses côtés, Thomas Johansson a permis au Belge d’initier cette renaissance avec sérénité et confiance. En redonnant simplement le goût de jouer à son protégé par des adaptations tactiques sollicitant sa créativité et son appétit. Pour exemple, on a vu David expérimenter davantage le service-volée ces dernières semaines, une arme qu’il a encore exploitée par moments contre Gasquet samedi à Cincinnati.
Les schémas de David se révèlent marqués par toujours plus de variations, tout en laissant la place à son instinct inestimable lui permettant de glisser de solides dropshots. Sans oublier une vélocité déconcertante qui masque un travail intensif en amont. Bref, c’est un joli cocktail qu’est parvenu à composer le coach suédois dans le chef de Goffin.
Il faut désormais encore travailler sur le mental, particulièrement dans le dernier acte. Car pour quatre titres glanés, le Liégeois reste à ce jour sur huit finales perdues. Remporter un Masters 1000 constituerait un authentique exploit dans l’histoire du tennis (et même du sport) belge. Et au vu de ce qu’a prouvé notre David national cette semaine, et des épreuves qu’il a traversées, cela n’a rien d’impossible…