David Goffin : "Un super niveau"
Le Liégeois défie Roger Federer ce jeudi à Shanghai, dans l’espoir de réussir enfin à se libérer face au Suisse. Il a de vraies raisons d’y croire même s’il y a aussi un vrai blocage psychologique à faire sauter.
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Publié le 10-10-2019 à 09h26
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Le Liégeois défie Roger Federer ce jeudi à Shanghai, dans l’espoir de réussir enfin à se libérer face au Suisse. Il a de vraies raisons d’y croire même s’il y a aussi un vrai blocage psychologique à faire sauter. David Goffin s’est qualifié sans trembler pour les huitièmes de finale du tournoi de Shanghai, en profitant de l’abandon du Kazakh Mikhail Kukushkin.
Il retrouvera ce jeudi Roger Federer, vainqueur 6-2, 7-6 (7/5) de l’Espagnol Albert Ramos-Vinolas. Le n°1 belge n’a pris la mesure qu’une seule fois du Suisse en dix affrontements, lors du Masters 2017 à Londres.
Cette année, les deux hommes se sont déjà croisés en finale à Halle et en huitièmes de finale à l’US Open. Mais Goffin a, peut-être, cette fois, une réelle chance de créer l’exploit…
LES RAISONS D’Y CROIRE
David Goffin joue l’acier, et c’est évidemment la principale raison qui pousse à croire en ses chances de bousculer l’idole. Jusqu’à 6-2, 3-0 et abandon de Mikhail Kukushkin (qui pourtant avait l’air très en jambes et pas aussi "pas bien" qu’il l’a dit à Goffin), on a vu une démonstration. Le Liégeois avait mis le mode PlayStation en route et distribuait les coups à la vitesse de la lumière en prenant la balle tôt et en trouvant tous les angles du monde. La confiance acquise à Tokyo est encore bien présente, tout comme l’envie de réintégrer au minimum le top 10 en fin de saison lui donne des ailes.
"Il y avait un super niveau dès le début du match, avec de très longs échanges. J’ai très bien servi et ça m’a bien aidé, puis dans l’échange je me suis senti de mieux en mieux. Je suis très content de mon niveau de jeu et c’est le principal. Il y avait peu de chances que le match m’échappe aujourd’hui."
IL A RETENU LA LECON
La désillusion de l’US Open où il n’avait pas existé (6-2, 6-2, 6-0) face à Federer a laissé des traces mais a priori dans le bon sens. Tétanisé par la présence du Suisse, incapable de se libérer, Goffin sait qu’il lui faut désormais réagir. Il a déjà battu Federer (Masters 2017, 2-6 6-3 6-4), alors à lui de tuer le complexe pour de bon. Évidemment, quand on voit sa forme, on se dit aussi que ce n’est pas de chance de déjà tomber sur Federer.
"Oui, c’est dommage… C’est toujours mieux de le jouer un peu plus tard dans le tournoi, mais bon c’est encore une opportunité de jouer un membre du Big 3. J’espère avoir reçu les leçons de l’US Open. Je vais essayer de faire mieux et on verra bien même si les conditions ici l’avantagent clairement car ça va très vite, c’est presque indoor. On va essayer de faire le maximum."
UN NOUVEL ÉTAT D’ESPRIT
David Goffin va devoir montrer les crocs et sortir les griffes pour infliger un minimum de pression sur Federer. Ce n’est pas sa nature première de bomber le torse mais face à un joueur de ce calibre, s’il ne sent pas une présence hostile de l’autre côté du filet, il vous marche dessus.
À Tokyo, Goffin a eu droit à une bonne répétition face à Novak Djokovic (6-3, 6-4). Certes, il a perdu, mais au moins il a réussi à s’exprimer et à engager le combat. Il doit repasser cette étape cruciale face à Federer mercredi sur le central de Shanghai.
"J’espère bien jouer, et faire mon job comme contre Novak la semaine dernière. S’il est plus fort que moi, tant mieux pour lui. L’approche était déjà différente et j’ai réussi à faire ce que je voulais faire contre Novak. Je n’ai pas eu de regrets : j’ai gardé le même niveau et la même attitude du début à la fin. Il a dû batailler pour me battre, et j’espère que ce sera le cas demain."
Parce que Goffin admet sans souci que son principal problème contre son idole est dans la tête bien plus que dans le jeu. Trop d’admiration, trop de respect, trop de crainte.
"Ce n’était que psychologique à l’US Open. Quand on se met à le regarder jouer, quand quelque part la flamme s’éteint un peu, on n’est plus trop dedans. Or Roger quand il est libéré, c’est presque injouable. Il faut éviter ça et montrer que je suis là du début à la fin, quel que soit le score."
LES CLÉS DE L’EXPLOIT
Alors il ressemble à quoi ce match parfait que Goffin doit sortir pour créer un séisme mercredi sur le central ? Il a évidemment son idée sur le sujet.
"Il faut bien servir, essayer de faire le jeu avant lui, ne pas le laisser trop jouer. Ça va aller très vite donc il faut être bien relâché, pas crispé. Parfois on veut en faire un peu trop… Le public sera derrière lui, et puis Roger a une certaine présence, donc ça joue sur le match mais je vais essayer de jouer juste comme je le fais normalement. Il faudra bien bouger les jambes, couper les trajectoires pour pouvoir prendre la balle tôt. J’espère avoir la chance de le faire."
Et il faudra surtout jouer libéré. Cela veut dire quoi pour lui, être libéré ?
"Jouer libéré, c’est trouver un juste milieu entre lâcher ses coups sans trop y aller et que ça devienne n’importe quoi, et ne pas non plus essayer de trop contrôler car sinon on est vraiment dans la crispation. Il faut trouver cette zone, cette bulle où on trouve la fluidité dans tous les mouvements avec la bonne vitesse et les bonnes trajectoires pour jouer à son meilleur niveau."
La marche à suivre est claire, à voir si l’exécution du plan va suivre.
