Rafael Nadal charmé par le double belge: "Ils ont joué une grande rencontre"
Joran Vliegen et Sander Gille ont eu les cartes dans leur jeu pour éliminer l’Espagne…
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/d132ee4f-cca3-4c5f-bac0-41e51c29229b.png)
Publié le 11-01-2020 à 09h54 - Mis à jour le 12-01-2020 à 15h32
:focal(1275x845:1285x835)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/2UWZKUP52RFYLGKCUPDHWPCXBY.jpg)
Joran Vliegen et Sander Gille ont eu les cartes dans leur jeu pour éliminer l’Espagne…
Joran Vliegen et Sander Gille étaient peut-être à un point d’un immense exploit. Par deux fois, ils ont eu l’occasion de servir pour le match à 7-6, 5-3 face à Rafael Nadal et Pablo Carreno Busta mais ces deux opportunités ont disparu et l’Espagne a fini par s’en sortir. Un scénario forcément cruel pour le duo belge qui a dominé la majeure partie de la rencontre, a été impérial au service 99 % du match et a vraiment pu croire à la victoire finale. Il a suffi d’une petite baisse dans l’efficacité au service, ponctuée par une double faute sur balle de match, pour que tout s’effondre.
Steve Darcis et David Goffin ont poussé leur équipe autant qu’ils le pouvaient depuis le banc, vibrant sur chaque point gagné, encourageant après chaque point perdu. Vliegen et Gille ont été exemplaires dans le combat, pas le moins du monde impressionnés par leurs adversaires. Ces derniers en milieu de deuxième set n’en menaient pas large et on a vu Roberto Bautista Agut, tombeur de Kimmer Coppejans en début de journée (6-1, 6-4) être en apnée sur le banc, aussi stressé que tout le reste du staff. Mais encore une fois il y a eu un Nadal inoxydable qui après ses quasi 2 h 30 de simple est venu claquer quelques coups de patte décisifs pour permettre à son pays de franchir la ligne d’arrivée en premier.
Le n°1 mondial n’a pas manqué de rendre hommage à la performance des Belges. "Je les félicite car ils ont joué une grande rencontre, du grand tennis. Ils sont à Sydney depuis dix jours alors que nous on est encore en phase d’adaptation car les conditions sont très différentes de celles de Perth, il fait beaucoup plus lourd et humide ici. J’ai fait de mon mieux, ça n’est pas passé face à David en simple mais je suis heureux qu’on ait quand même réussi à atteindre les demi-finales."
Ce ne sera pas le cas de la Belgique mais pour la première édition de cet ATP Cup et dans une ambiance de Coupe Davis, le pays a encore prouvé qu’il fallait compter avec lui en solo et par équipes. Point positif : les voilà tous capables de reprendre leur souffle avant d’enchaîner sur l’Open d’Australie.
Goffin, un récital pour retrouver la confiance
" J’étais prêt au combat ! Ce match a été difficile du premier au dernier point, mais j’ai réussi à tenir mes nerfs." On a vu ! David Goffin a sorti un immense match face au n° 1 mondial Rafael Nadal (6-4, 7-6 (3) en 2 h 24) à Sydney lors du deuxième match du quart de finale de l’ATP Cup entre la Belgique et l’Espagne.
Le Liégeois a créé un exploit qui pourrait faire une grande différence au niveau de sa confiance dans les semaines à venir. Non seulement il a réussi à avoir le dernier mot sur un joueur qui ne renonce jamais, mais en plus il l’a fait avec la manière. Agressif du premier au dernier point, décidé à dicter le jeu, à rendre coup pour coup, il a réussi à neutraliser la puissance adverse et à répondre au défi physique. Il a en plus conclu sur un ace extérieur, lui qui a mis ce coup en chantier depuis un an. C’est cela aussi la belle information du jour pour David Goffin : la préparation hivernale vient de faire sa première grande preuve, et il a la caisse pour de très hautes ambitions.
Il fallait le voir tenir en revers cette diagonale sur le coup droit de Nadal, il fallait admirer sa prise de balle précoce les deux pieds sur la ligne de fond ou ses défenses imparables. Et puis il a eu ce petit supplément d’audace dans les moments très importants, que ce soit pour refaire le break à 4-4 et tenir bon pour prendre le premier set, ou pour décocher un laser de coup droit décroisé afin de faire le break en début de deuxième set (1-0).
"Je me sens bien dans mon jeu depuis le match face à Grigor Dimitrov. La confiance est revenue."
La démonstration aurait pu être encore plus éclatante si Nadal n’avait pas sauvé deux balles de 6-4, 5-2. Mais le retour en trombe de l’Espagnol a permis de démontrer la force mentale de son rival. À 4-5, Goffin n’a pas tremblé, ne s’est pas frustré, ne s’est pas dit que sa chance était passée : il a repris son opération de démolition et a fini par rincer un Rafa qui a payé cher les efforts pour revenir au score en explosant dans le jeu décisif, là où le Belge a mis un dernier coup d’accélérateur.
"Je savais que Rafa allait devoir prendre des risques parce que j’étais installé dans le court et je dictais tout le temps le jeu. Il devait trouver une solution, et généralement il en trouve toujours mais je savais que je devais rester collé à ma ligne de fond et aller vers l’avant à la première occasion."
La route est encore longue avant de battre Nadal en Grand Chelem, mais après le mano a mano de Roland-Garros, Goffin expédie un autre signal très fort à l’Espagnol : il n’a pas peur, il a les clés et il peut tenir la distance. Quand il joue avec cet état d’esprit conquérant, on voit bien qu’il a tous les exploits dans la raquette. Alors oui, il faut que toutes les étoiles soient alignées mais à force de répéter un tennis de ce niveau, elles devront être de moins en moins nombreuses. À l’approche de l’Open d’Australie, il ne peut aussi être que bon de marquer son territoire et de rembourrer son matelas de confiance : Goffin vient de faire une superbe opération !