Un solide Ruben Bemelmans a lancé la Belgique contre la Hongrie: "On le sait, en Coupe Davis tout peut se passer"
Un solide Ruben Bemelmans a lancé la Belgique de la plus belle des manières.
Publié le 07-03-2020 à 07h55 - Mis à jour le 07-03-2020 à 07h56
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Un solide Ruben Bemelmans a lancé la Belgique de la plus belle des manières.
Son cri de joie a fait taire tout le Fonix Hall de Debrecen. Pour son retour en Coupe Davis après une année 2019 où il n’a pas défendu les couleurs de la Belgique, Ruben Bemelmans (ATP 222) a montré qu’il n’avait rien perdu de sa hargne, de son sérieux mais aussi de son talent quand il faut jouer pour son pays, quand on n’évolue pas seulement pour soi mais pour une équipe. Face à Attila Balazs (ATP 76), le gaucher a prouvé que la Coupe Davis pouvait effacer les différences de classement, même si celui de notre compatriote ne reflète pas sa vraie valeur. Au bout d’un match serré, le Limbourgeois a émergé pour offrir à la Belgique le premier point de la rencontre de qualification pour la phase finale de la Coupe Davis.
"J’ai fait mon boulot et c’est passé, aujourd’hui", expliquait tout sourire après une bonne douche Ruben Bemelmans. "On le sait, en Coupe Davis, tout peut se passer. La confiance acquise les dernières semaines dans les Challengers m’a fait du bien et on l’a vu ce vendredi. Je rejoue super bien et je me sens dans une bonne période."
Après un round d’observation où les deux joueurs ont pris leur service, Ruben Bemelmans a connu trois jeux frustrants où il s’est retrouvé mené 4-1 après avoir laissé passer sa chance sur quatre balles de break alors que son opposant du jour profitait de sa seule opportunité pour creuser l’écart.
"Je pense que tactiquement j’ai bien appliqué le plan. Même quand j’ai été mené 4-1 dans le premier set, je n’ai pas paniqué car j’avais les occasions pour prendre des jeux et même mener, moi, 4-1. C’est juste la réussite qui n’était pas trop de mon côté. J’ai essayé de jouer agressif et de monter beaucoup au filet. Malgré le score, je n’étais pas frustré. Cela n’aurait servi à rien car alors mon jeu aurait été moins bon. Je me suis dit que je devais continuer à jouer de la même manière et que, si je prenais mes occasions je pouvais l’emporter."
Nullement découragé par cette tournure des événements défavorable, le numéro 2 belge se montra plus solide sur ses engagements et ne laissa plus échapper la chance qui se présentait à lui de breaker Attila Balazs pour recoller au score (4-4). Le joueur hongrois montrant alors des signes de nervosité, notamment à cause d’un service qui ne répondait pas à ses attentes. Mais le Magyar parvenait à se reprendre et se procurait deux premières balles de set sur le service de Ruben à 5-4. Des balles sauvées par notre compatriote sur un service gagnant et un service-volée audacieux. Les deux joueurs se tenaient de très près mais, malheureusement pour la Belgique, notre compatriote craqua à 6-5 sur son engagement en se loupant sur une demi-volée sur la troisième balle de set décrochée par le numéro 1 hongrois.
"Je me suis fait passer quelques fois dans le premier set au filet mais je sentais que c’était la bonne tactique. Dans le deuxième, j’ai changé un peu en montant plus dans son coup droit que dans son revers. Au premier set, je n’avançais que dans son revers. Cela manquait de variation, donc il était plus tranquille pour faire des passings."
Le deuxième set fut plus rapide, avec Bemelmans et Balazs qui augmentèrent leur pourcentage de premiers services tout en ne concédant pas une seule balle de break jusqu’à 6-6. Dans le tie-break, le gaucher limbourgeois prit rapidement les devants 3-0 et conserva son avance en concluant le deuxième set sur sa deuxième opportunité.
"J’ai vraiment mieux servi dans le deuxième set. Comme Attila Balazs, d’ailleurs. La tactique n’a, elle, pas été changée. Mais, surtout, j’ai quasiment réalisé le tie-break parfait en lui mettant la pression."
Dans le set décisif, Ruben Bemelmans sauva une balle de break dès le premier jeu puis les deux adversaires conservèrent assez facilement leur service jusqu’à 4-5 pour notre compatriote. Affichant une attitude plus sereine et plus calme alors que Balazs montrait des signes d’agacement, notre compatriote s’octroya deux balles de match sur le service du Hongrois. La première fut suffisante pour conclure le match sur un magnifique retour bien profond qui fit taire toute la salle. Seule la poignée de supporters belges exultait, tout comme Ruben Bemelmans, qui a toujours cru en ses chances : "Sur papier il était favori à cause de son classement supérieur au mien, même si je ne suis pas à ma place à la 222e place mondiale, et du fait de jouer sur sa surface de prédilection devant son public. Mais la théorie n’est pas toujours suivie en tennis."
Et, dans cette rencontre, Ruben Bemelmans a trouvé un allié de choix : une terre battue plus rapide que prévu : "C’est peut-être parce qu’on joue en indoor. Je ne sais pas comment ils ont monté le terrain. Si tu sers bien, c’est quand même difficile de retourner."
Un Coppejans pas assez tueur
Le numéro 1 belge a hérité de cinq balles de break dans le troisième set sans en profiter.
La Belgique n’est pas passée loin de la soirée parfaite à Debrecen. Après le succès de Ruben Bemelmans, Kimmer Coppejans a eu les cartes dans son jeu pour offrir le deuxième point à la Belgique mais l’Ostendais n’est pas parvenu à conclure les occasions qui se sont présentées à lui.
Face à un Marton Fucsovics (ATP 84) qui a dû apprécier de voir que la terre battue du Fonix Hall était plus rapide qu’une terre battue classique, Kimmer Coppejans a eu du mal à trouver rapidement le bon rythme dans un premier set où il a perdu à trois reprises sa mise en jeu contre un joueur très réaliste sur les points importants (100 % de réussite sur les balles de break). Trop imprécis (18 fautes directes), l’Ostendais se laissait emporter par son envie de bien faire pour déborder un adversaire accrocheur et perdait logiquement le premier set (6-2).
Heureusement, dès l’entame du deuxième set, Kimmer Coppejans retrouva plus de lucidité et prit directement le service de Fucsovics. Un break d’avance qu’il conserva jusqu’à 5-4 où il galvauda quatre balles de set pour voir son adversaire revenir ensuite à 5-5. Un couac sans conséquence puisque notre compatriote aligna ensuite huit points consécutifs et deux jeux blancs pour décrocher le deuxième set.
Plus dominateur dans l’échange dans le troisième set face à un Hongrois qui s’accrochait sur chaque balle, Kimmer Coppejans ne se montra pas assez réaliste pour prendre les devants. Le numéro 1 belge hérita de cinq balles de break sans en profiter. Marton Fucsovics, lui, se montra bien plus cynique en transformant, à 5-4 pour lui, la première balle de break et donc de match qui se présentait à lui.
Le double pour remettre la Belgique sur le droit chemin
Avec le duo Sander Gillé et Joran Vliegen, la Belgique peut compter sur une paire de spécialistes du double qui a fait ses preuves sur le circuit ATP depuis plusieurs mois mais aussi en Coupe Davis et lors de l’ATP Cup. Sur le papier, c’est d’ailleurs la seule rencontre à Debrecen où la Belgique partira avec les faveurs des pronostics. Prévu en premier match ce samedi, le double doit permettre à la Belgique de reprendre les devants mais aussi de fatiguer Marton Fucsovics et Attila Balazs, qui sont théoriquement prévus sur cette partie avant d’enchaîner avec leur simple.
En cas de score de 2-0 en faveur des Hongrois, le capitaine local, Koves Gabor, aurait pu laisser ses deux leaders au repos et aligner en double ses jeunes joueurs. Mais ici, cela ne devrait pas être le cas. “Même si les matchs sont moins difficiles physiquement que par le passé car on les joue en deux sets gagnants et plus en trois, c’est un avantage de posséder une vraie paire de double, expliquait Ruben Bemelmans. Les joueurs de simple ne perdent pas de l’influx nerveux en disputant le double. Les Hongrois seront, eux, sous pression.”