Arthur De Greef veut des mesures fortes: “Il faut annuler tous les tournois pendant un mois”
Arthur De Greef, 4e meilleur Belge à l’ATP, est bombardé d’informations, mais il s’étonne qu’aucune mesure draconienne ne tombe.
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Publié le 11-03-2020 à 10h44
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Arthur De Greef, 4e meilleur Belge à l’ATP, est bombardé d’informations, mais il s’étonne qu’aucune mesure draconienne ne tombe.
Les joueurs et les joueuses passent plus de temps à lire la kyrielle de courriels émanant de l’ATP ou de la WTA qu’à s’entraîner sur un terrain. Depuis une semaine, une grande pagaille règne en coulisses à cause de l’intrusion du coronavirus. Présent la semaine passée en Hongrie avec l’équipe belge de Coupe Davis, Arthur De Greef a pris la direction d’un Challenger au Kazakhstan. Il n’est pas inquiet en raison du virus. "C’est une grosse grippe", résume le Bruxellois. "Je suis jeune et en forme. Je suis plutôt inquiet si je devais la choper au Kazakhstan. Je ne m’imagine pas être mis en quarantaine dans un hôpital ou à l’hôtel ici durant 14 jours. Je deviendrais dingue."
Il a adapté certaines habitudes. "Je me lave les mains tout le temps. Je sors peu. Je quitte vite le stade."
Comme la plupart des joueurs pros, il fonce vers un avenir de plus en plus flou. Il ne se plaint pas du manque d’informations, mais plutôt du manque d’actions. "Je reçois des mails sans arrêt. À l’ATP, ils sont perdus. Ils ont annulé Indian Wells en dernière minute alors que tout le monde était sur place avec son staff. On entend beaucoup d’annulations potentielles. On sent que les réunions d’urgence se multiplient. Mais il faut prendre des décisions."
Parmi les options qui s’offrent aux pontes de l’ATP et de la WTA, l’annulation de tous les tournois pour une durée d’un mois figure en bonne position. Arthur De Greef démontre l’utilité d’une telle mesure. "Je ne comprends pas qu’on n’annule pas tous les tournois pour un mois afin de calmer le jeu. Dans ce cas, l’ATP pourrait verser un salaire mensuel aux joueurs. Pour le moment, les joueurs du top 100 sont privés de tournois alors que les autres prennent des points sur les circuits Challengers et Futures. Ce n’est pas juste."
Il poursuit son argumentation. "Les joueurs sont également défavorisés en fonction de leur nationalité. Prenez un Chinois. S’il veut participer à un tournoi, il doit arriver 14 jours plus tôt afin d’être mis en quarantaine. Il part donc trois semaines pour disputer un tournoi qui risque d’être annulé. Les Français aussi sont interdits dans certains pays. Pour nous, les Belges, nous n’avons reçu aucune restriction pour le moment."
L’incertitude qui plane autour des éventuelles annulations rend la gestion du calendrier impossible. "Pour un Challenger, je dois être inscrit trois semaines à l’avance. Si une épreuve est annulée, je ne peux pas m’aligner ailleurs en dernière minute."
Financièrement, il n’a pas encore perdu d’argent. "Je n’ai pas encore subi d’annulation. Dans deux semaines, je devais jouer le Challenger de Jérusalem, qui est supprimé. Ce n’est pas là-bas que je comptais prendre de l’argent", poursuit celui qui jouera, en théorie, à Lille, puis en Espagne. "Je ne vois pas si loin. J’analyse au jour le jour."
L’annulation n’est pas la seule option. Les tournois pourraient être postposés, mais l’agenda de la fin de saison risquerait alors d’être fort embouteillée. "Le calendrier, c’est l’enfer. En plus, le niveau des Challengers est devenu trop élevé. Le cut à Lille est de 225 ! Je vais devoir jouer en Futures."
“Le retour en Europe ne sent pas bon”
Si certains tournois en Asie avaient déjà été annulés ces dernières semaines, le geste fort lancé par les dirigeants du Masters 1000 d’Indian Wells a ébranlé le microcosme du tennis. Malgré les propos rassurants sur la tenue du tournoi de Miami, certains acteurs sont déjà convaincus qu’il passera à la trappe.
µLa carte du monde (voir par ailleurs) reprend l’ensemble des tournois qui auront lieu jusqu’à Roland-Garros. La terre battue a pour décor l’Europe et essentiellement les pays de tradition comme l’Italie, la France ou l’Espagne, soit trois destinations à éviter pour l’heure.
Sur les 26 prochains tournois, 18 ont lieu en Europe dont 13 dans des zones qui sont à éviter. “Ce n’est pas moi qui décide, mais c’est clair que le retour en Europe ne sent pas bon pour le circuit”, conclut Arthur De Greef.
