Le président de l'ATP évoque les aides financières pour les joueurs : “Inutile d’aider ceux qui jouent les Grands Chelems”
Le président de l’ATP, Andrea Gaudenzi espère sauver 80 % de la saison.
Publié le 09-04-2020 à 14h22 - Mis à jour le 09-04-2020 à 14h23
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Le président de l’ATP, Andrea Gaudenzi espère sauver 80 % de la saison.
Président de l’ATP depuis le premier janvier 2020, l’Italien Andrea Gaudenzi connaît un début de mandat assez mouvementé avec la crise du coronavirus qui frappe de plein fouet toutes les organisations sportives dont celles de son association.
L’ancien 18e mondial qui a suivi des études de droit a profité de la relative accalmie actuelle après le report de Roland-Garros et l’annulation de Wimbledon pour se poser et évoquer avec les médias italiens la suite de la saison mais aussi d’autres dossiers.
Le pardon envers Roland-Garros
La décision unilatérale de Roland-Garros de déplacer son Grand Chelem en septembre sans prendre l’avis des instances du tennis mondial avait fait naître des tensions. L’idée de ne pas accorder de points aux participants flotta même un moment dans l’air. Ce ne sera pas le cas. “Cela a provoqué une discussion très ouverte et transparente entre tous les dirigeants. On s’est dit qu’on fait partie de la même histoire, nous vivons dans le même immeuble, on ne peut pas agir comme bon nous semble. la décision de Roland-Garros de déplacer son Chelem est compréhensible. J’ai vu le premier discours d’Emmanuel Macron et il était direct à propos du virus. La FFT a senti l’urgence de planter son drapeau fin septembre. Mais personne ne sait quand nous pourrons rejouer en toute sécurité. Parler d’août, de septembre, de novembre, tout cela est hypothétique. Roland-Garros a fait un pas en arrière, ils ont compris et ont dit : ‘discutons-en’ (NdlR: Andrea Gaudenzi fait comprendre qu’il n’y aura aucune sanction) . L’US Open a aussi un plan pour déplacer son tournoi si la situation ne s’améliore pas cet été. Le principe qui nous motive est très simple : essayer de jouer le plus grand nombre possible de tournois avec les semaines à disposition, pour préserver non seulement les points et les prize money mais surtout pour pouvoir offrir du spectacle aux fans.”
Trois Grands Chelems et sept Masters 1000
Les maîtres-penseurs du circuit mondial peuvent avoir les meilleures idées du monde en tête, celles-ci ne seront réalisables qu’à partir du moment où les différents gouvernements permettront aux joueurs de voyager.
“Nous travaillons sur l’hypothèse de quatre semaines sur terre battue après l’US Open (24/8 au 13/9). Si l’on joue cet été aux États-Unis, puis sur terre battue et enfin en Asie pour terminer avec les ATP Finals, ce serait la meilleure des hypothèses. Nous aurions sauvé une grande partie de la saison, 80 % des tournois et des points, après avoir perdu toute la saison sur gazon. Et avec sept Masters 1000 et trois Grands Chelems sur quatre, nous ne pourrions pas trop nous plaindre. Si jamais on ne joue pas l’US Open, alors ce sera plus difficile. Il faudra envisager de jouer en novembre et décembre. Ou de ne pas jouer du tout cette saison. Mais pour l’instant, nous comptons sur une reprise après Wimbledon (NdlR : le 13 juillet).”
Et les finances ?
Si les annulations des tournois représentent un coup dur financièrement pour les joueurs et leur microcosme (entraîneur, préparateur physique, etc), c’est aussi le cas pour l’ATP qui a vu disparaître de nombreuses rentrées. “Sur le plan économique, il y a différentes hypothèses de budget, vingt par jour ! Il y a trois sources de bénéfice : les droits télévisuels et médias, les sponsors et les billetteries. La billetterie souffrira beaucoup et même les sponsors vont prétendre à avoir des réductions, surtout si l’on devait jouer à huis clos quelque part. Nous allons tenir une année, je suis assez optimiste sur l’automne, et en partie aussi sur l’été. Si on arrive à tenir bon et jouer le Masters, c’est bon. Nous survivrons. Est-il possible de tenir deux ou trois ans ? Non ! Si le problème persiste, alors cela devient compliqué. En ce qui concerne les aides financières, d’abord nous allons nous occuper des tournois Challenger et des ATP 250, ainsi que des joueurs classés entre la 250e et la 500e place mondiale car ce sont ceux qui en ont le plus besoin. Il est inutile d’aider ceux qui jouent les Grands Chelems et le top 50.”
Coupe Davis vs ATP Cup
Entre la Coupe Davis (organisée par l’ITF) qui a lieu fin novembre après une saison usante et l’ATP Cup (organisée par l’ATP) qui se déroule lors de la première semaine de l’année en Australie, dans un cadre idéal pour préparer l’Open d’Australie, la concurrence est grande. “Les fans passent en premier. Qu’est-ce qui est bon pour le jeu ? L’ATP Cup a été une réussite, j’y suis allé et c’était génial. Nous n’avons que 52 semaines pour planifier une saison. Les joueurs participent en moyenne à 20 tournois, ce n’est pas une situation facile. Personnellement, je suis très attaché la tradition de la Coupe Davis, à l’histoire de notre sport. Je ne suis pas contre le fait de m’asseoir avec Tennis Australia (NdlR : partenaire de l’ATP Cup) et l’ITF pour discuter de la création d’un événement unique qui serait probablement la meilleure solution. Cependant, je ne suis pas sûr que nous puissions y parvenir car les contrats sont à long terme. Maintenant, ce n’est pas la fin du monde, il y a des problèmes plus importants. Si nous pouvons trouver une solution, nous la trouverons, sinon, cela restera comme cela.”