Les 8 ennemis de Rafael Nadal à Roland-Garros
Le n°2 mondial, qui court derrière un 13e sacre à Roland-Garros, a attaqué une quinzaine remplie de nouveaux pièges.
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Publié le 29-09-2020 à 13h39 - Mis à jour le 29-09-2020 à 13h51
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Atterrissage réussi pour Rafael Nadal. L’Espagnol a vaincu plus d’un adversaire pour s’extirper sans casse du premier tour. Embarqué dans un périple un peu fou, l’extraterrestre, malgré ses 12 sacres à la Porte d’Auteuil, s’est lancé lundi après-midi dans l’un des défis les plus difficiles de sa carrière. Cette année, l’adversité prendra les traits de huit difficultés sans parler de ses adversaires.
1. Un tournoi outdoor avec moins de 10 degrés
Durant toute la saison, les joueurs sont habitués à jouer tantôt en indoor quand le climat est très instable, tantôt en outdoor quand les températures sont clémentes. La saison outdoor sur terre battue a lieu dans le sud de l’Europe durant le printemps. Même s’il est déjà arrivé que le mercure soit frais pour la saison, il est inédit que les joueurs soient contraints de jouer durant deux semaines par des températures sous les 10 degrés avec un taux d’humidité si élevé. Certaines joueuses gardent leurs survêtements durant les matchs.
Depuis jeudi dernier, le roi Nadal s’entraîne dans son jardin qu’il ne reconnaît pas tout à fait. "La situation est étrange pour tout le monde", a-t-il dit. "Les conditions n’ont rien à voir avec celles de Rome. Ici, ça s’annonce très dur. Il fait si froid. Ce sont presque des conditions extrêmes." Le thermomètre a dégringolé d’une grosse dizaine de degrés entre les deux villes européennes. "Je vais affronter les conditions les plus difficiles de ma carrière."
Ce froid rend la terre plus lourde, ce qui ralentit le jeu avec des rebonds plus bas. Il ne bouleversera pas son jeu, même si son topspin est vraiment efficace quand il fait chaud et sec. Il peinera à déporter ses adversaires.
2. Les balles de la discorde
Ses habituelles Babolat ont laissé place à des Wilson. La FFT vient de signer un nouveau contrat. Soucieux de ne pas tomber dans l’inconnue, Rafael Nadal les avait déjà testées lors de ses entraînements à Majorque. Le feeling n’était pas bien passé, malgré les conditions de jeu clémentes. Dans le froid parisien, les défauts de la balle s’accentuent. "Elles sont lentes", se plaignait Rafa. "Selon moi, ce n’est pas une bonne balle pour la terre battue." Les experts sont unanimes : les Wilson réduiront l’écart entre Nadal et ses rivaux.
3. Un nouveau toit, un nouveau paramètre
Dès le premier jour, le toit a déjà fait parler de lui. Il perce. C’est faux. En réalité, il n’est pas totalement fermé sur les côtés. La direction de Roland-Garros tenait à éviter un toit totalement fermé qui aurait dénaturé l’esprit du tournoi parisien. Il fallait éviter que le court Philippe-Chatrier devienne un tournoi indoor, ce qui modifie fondamentalement le jeu. Le toit ne devrait donc pas déforcer le jeu de Nadal qui préfère les conditions de l’outdoor. Mais Nadal doit gérer ce nouveau paramètre.
4. L’absence de public
Le public français s’est pris d’amour pour l’ogre de l’ocre. L’humilité de l’Espagnol ainsi que son palmarès ont conquis le cœur du public français qui n’a pas manqué de lui apporter un soutien pas toujours indéfectible. Cette année, un silence assourdissant émane des tribunes. La jauge des spectateurs a été réduite à 1 000 par jour. "Ce n’est évidemment pas la situation idéale", déplorait Nadal. "Personne n’aime jouer dans de telles conditions. "
5. Une préparation sur terre battue très limitée
Même les rares années où il n’a pas raflé tous les trophées de la période de préparation sur terre battue, Rafael Nadal débarquait à la Porte d’Auteuil avec un nombre plus que suffisant de matchs et donc de repères. En 2020, il n’a remporté aucun titre sur terre battue. Il n’a pas atteint les demi-finales à Rome, son seul tournoi sur terre battue. Il n’était même pas à l’US Open. Son niveau réel demeure une énigme. Seule certitude, il a pris plus de temps que les autres pour s’entraîner sur la surface ocre. Un entraînement n’est pas comparable à un match. Son niveau de confiance n’est pas aussi élevé que d’habitude.
6. Son âge et un corps fragile
Les balles agressent les organismes, notamment les épaules et le coude. Avec son jeu énergivore, Nadal a toujours été à la limite au niveau physique. À 34 ans, il a démarré sa période de déclin, même si son expérience peut compenser en partie les faiblesses de son corps.
7. Djokovic et Thiem sentent le bon coup
Novak Djokovic et Dominic Thiem lui laissent volontiers l’étiquette de favori, mais personne n’est dupe. Nadal sent le souffle de Djokovic et de Thiem qui ont le jeu pour le battre. "Rafa est l’énorme favori, grâce à son passé", avance Thiem. "Nadal sera encore l’homme à battre, même s’il a montré à Rome qu’il n’était pas invincible sur terre battue."
8. Le Covid bouscule les habitudes
Les joueurs aiment leur confort, leurs rituels et leurs habitudes. Nadal en premier. Bourré de manies, le gaucher de Manacor a besoin de ses repères. Nadal n’aura ni son staff habituel ni son hôtel. "Les habitudes en dehors du court n’ont qu’un impact minime sur ce qui se passe sur le court", rétorque le n°2 mondial. "Que je loge dans un autre hôtel, ne va pas me faire gagner ou perdre le moindre point. Qu’on ne puisse pas sortir dîner, c’est comme ça."