Arthur de Greef prépare l'Open d'Australie à Dubaï: “Ce sera la galère pour les joueurs en dehors du top 100”

C’est dans un petit restaurant près de son hôtel à Dubaï qu’Arthur De Greef a franchi le cap de l’an neuf au côté de Clément Geens, d’Ysaline Bonaventure et de son kiné. Un passage sobre pour la délégation belge qui prépare activement les qualifications de l’Open d’Australie. La petite troupe est arrivée à Dubaï trois jours avant le réveillon. “Les conditions sont idéales”, nous expliquait Arthur De Greef. “Nous sommes dans l’académie de Mouratoglou. Il fait 27 degrés.”

Arthur de Greef, comment sortez-vous de cette période hivernale qui est synonyme de travail foncier ?

“Je me sens bien. J’ai bien bossé. Je me sens prêt à attaquer 2021.”

Une année qui sera particulière vu vos deux casquettes de joueur et d’entraîneur. que ressortez-vous de ces quelques semaines de collaboration avec Ysaline Bonaventure ?

“Nous avons vécu ensemble durant deux semaines. Notre relation est positive. Elle a bossé sans compter pour revenir dans le coup. Elle sort d’une longue convalescence à la suite de sa blessure au genou à Roland-Garros. Elle a mis le turbo. Elle est concentrée à 100 % sur ses matchs de qualif. Elle manque évidemment de repère et de rythme à cause de sa blessure.”

Comment définiriez-vous votre relation ?

“Ysa, je la connais par cœur que ce soit son caractère ou son jeu.”

Justement, que pouvez-vous lui apporter pour qu’elle s’installe définitivement dans le top 100 ?

“Elle devrait toujours être dans le top 100. Elle a besoin d’une année sans blessure et sans montagnes russes. Elle doit trouver sa stabilité et son équilibre. Si elle est régulière, elle peut même s’installer dans le top 50. J’espère pouvoir l’aider sur cette voie.”

Parlons de vous. qu’attendez-vous de cette nouvelle année ?

“Je veux d’abord me qualifier pour l’Open d’Australie. La suite ? Je verrai ce que donnera la suite de ma carrière.”

C'est-à-dire ?

“J’attends en 2021 que mon club de Géronsart puisse ouvrir à nouveau à 100 %. Nous avons des idées et des projets pour le dynamiser.”

Que répondrez-vous à l’AFT si elle vous appelle pour rejoindre la cellule des entraîneurs du centre de tennis-étude à Mons ?

“Non, merci. Je ne suis pas intéressé. J’ai passé beaucoup trop de temps à Mons pour avoir envie d’y retourner. Je coach à mi-temps Ysa car elle est une amie. Je ne l’avais pas prévu. Je ne l’aurais pas fait pour quelqu’un d’autre. Si le projet avec Ysa s’arrête, je retournerai à 100 % à Géronsart.”

Que peut-on attendre du premier trimestre sur le circuit ATP ?

“La première partie sera compliquée. Le calendrier annonce peu de tournois. En fait, il n’y a presque rien à jouer. Pour les joueurs en dehors du top 100, la situation ne sera pas simple. Si un joueur ou une joueuse ne se qualifie pas pour l’Open d’Australie, il ou elle doit rentrer en Europe. Prenons le cas d’Ysaline. Elle devrait revenir en Belgique. Il n’y a aucun tournoi sur le continent. Il n’y a même pas un 25 000 dollars. Elle devrait jouer un 15 000 ce qu’elle n’a plus fait depuis sept ans ! Tant que tout le monde n’est pas vacciné ou qu’une autre solution ne sera pas trouvée, la vie sur le circuit restera compliquée. Le début de 2021 ne sera pas simple.”

Quel regard portez-vous sur le Big Three ?

“Si les trois sont au top, Djokovic présente le profil le plus complet. Sur un an, il remportera plus de titres que Nadal et Federer. Le Serbe battra le record de titres en Grand Chelem.”

Parmi les plus jeunes, quel nom sortira du lot? 

“Je vois bien l’Italien Sinner percer complètement. Un Medvedev ira plus haut.”

Quels seront les lauréats des 4 levées du grand Chelem ?

“Je vois sans surprise Nadal s’emparer de Roland-Garros. Djokovic s’offrira Wimbledon et l’Open d’Australie. Quant à l’US Open, nous assisterons à une surprise avec Medvedev.”

Du côté des belges, que nous réservent Elise Mertens et David Goffin en 2021 ?

“Je ne suis pas Elise au quotidien, mais je sais qu’elle bosse avec sérieux et durement. Elle sera encore régulière comme d’habitude. Elle restera dans le top 25.”

Et David Goffin ?

“Il a eu raison de changer de coach. Il retrouvera le plaisir. Il a choisi d’être coaché par son meilleur ami. Le choix est excellent. Il est reparti pour de grands résultats.”

Son héritier percera-t-il dans les 12 prochains mois ?

“Non, je ne vois pas un petit nouveau débarquer sur le circuit. Il faudra être patient. Nous Belges, nous devrons attendre quelques années.”

Pour conclure, êtes-vous heureux?

“Je suis heureux d’être ici à Dubaï pour le moment. Je voyage moins. Je suis plus souvent chez moi. Je vois plus souvent ma famille et ma copine. C’est ça le bonheur. Je ne rate plus les grands moments.”

À vous entendre, vous êtes prêt pour les joies de la paternité…

“Je suis avec ma copine depuis plus de huit ans. Je me vois un jour devenir papa avec elle. Nous attendrons encore deux ans. Puis, on verra.”