Coupe Davis : une dernière orgie tennistique avant la trêve
La nouvelle version ne fait pas l’unanimité mais offre une belle affiche.
Publié le 25-11-2021 à 07h04
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Entamée en janvier par les tournois préparatoires à l’Australian Open, la saison 2021 n’est pas encore terminée alors que le mois de décembre se profile déjà. Quelques jours après la finale du Masters masculin qui a couronné Alexander Zverev face à Daniil Medvedev, la deuxième édition de la Coupe Davis 2.0 va se dérouler dans un nouveau format.
Après la formule sur une semaine à Madrid en 2019 (avant l’annulation de l’édition 2020 à cause du Covid-19), l’épreuve va se disputer à partir de ce jeudi sur trois sites qui accueilleront dix-huit pays : l’un à Madrid, un autre à Turin et enfin l’un à Innsbruck. En Autriche, suite au confinement imposé par le gouvernement local, les rencontres se disputeront devant des tribunes vides. Une situation critiquée par le capitaine de l’équipe de France, Sébastien Grosjean.
"Ce sera une atmosphère difficile avec le huis clos qui est imposé. Même sur le banc, les gars devront porter le masque. Après, les joueurs vont devoir trouver de l'énergie autrement que par le public, mais ils ont déjà connu cela lors de la reprise du circuit aux USA l'année dernière. On doit faire un vrai effort collectif et s'adapter à la situation actuelle."
La nostalgie de l’ancienne version
Le petit coup de gueule du Français était suivi par celui du capitaine tchèque, Jaroslav Navratil, qui regrettait le maintien de la phase de poules à Innsbruck : "Ce n'est pas la meilleure situation pour les joueurs mais on doit accepter les règles. Aujourd'hui c'est mieux d'être à Madrid ou Turin car vous savez le Covid est présent partout et c'est dangereux pour tout le monde. Mais si l'organisation avait réparti ce groupe dans les autres à Turin et Madrid, cela aurait été très bien et beaucoup plus équitable."
Le mentor de l'équipe britannique, Leon Smith, allait lui encore plus loin dans l'analyse en remettant en question la nouvelle formule de la Coupe Davis. "Cela fait longtemps que l'on parle de l'avenir de la Coupe Davis. Et je ne pense pas que le format actuel soit le meilleur. Quand on sonde les joueurs et les capitaines, ceux qui ont gagné la Coupe Davis, cette compétition a eu très grande importance dans leur carrière. L'histoire qu'elle représente aussi. On ne peut évidemment pas contrôler ce qui se passe ici, mais on peut agir sur le futur. Les joueurs membres du top 10, les capitaines, l'atmosphère, l'environnement tout cela c'est tellement important pour une compétition comme celle-là, le format du home-away aussi avec les stades pleins. Il faut voir ce qui est le mieux pour les joueurs, les choses à changer. Je pense qu'une période de concertation va s'ouvrir et que l'ITF et Kosmos vont réussir à trouver ce qui est le plus adapté par rapport au calendrier."
Trois joueurs du top 5, sept du top 20
En dehors du Canadien Shapovalov qui a décidé de rester chez lui pour se reposer, des nombreux joueurs blessés ou en revalidation (Tsitsipas, Nadal, Berrettini, Auger-Aliassime, Thiem, Federer, Bautista-Agut), ce qui prouve que les dates en fin de saison ne sont pas idéales, et des éléments dont le pays n’est pas qualifié (Ruud, Hurkacz, Schwartzman, Garin), les autres joueurs du top 20 (Djokovic, Medvedev, Rublev, Sinner, Norrie, Karatsev, Carreno Busta) seront présents à Madrid, Turin ou Innsbruck.
Seul le troisième mondial Alexander Zverev a clairement déclaré qu'il ne jouerait pas la Coupe Davis dans sa nouvelle formule. Et son titre au Masters ne l'a pas fait changer d'avis : "Ce tournoi, je ne l'ai pas joué il y a deux ans et cette année je vais faire la même chose. Je suis un homme de parole. Ce n'est pas la vraie Coupe Davis. Le format devrait changer. Je veux gagner la Coupe Davis, mais je veux gagner la vraie Coupe Davis, pas un tournoi convenu par une personne (NdlR : Gérard Piqué). Dès qu'elle sera de retour, avec l'avantage ou pas de recevoir à domicile et les matchs le week-end, comptez sur moi. Je suis humain et j'avoue qu'il me faut des vacances. Nous jouons de janvier à octobre et je ne jouerai pas plus en novembre."
Les favoris ? L’armada russe face à Djokovic
Les deux premiers mondiaux, Novak Djokovic et Daniil Medvedev, tenteront, eux, d’inscrire une nouvelle ligne à leur palmarès. La Russie, emmenée par le récent vainqueur de l’US Open sera l’une des nations favorites puisque le vainqueur du Masters 2020 aura à ses côtés, Rublev, cinquième mondial mais aussi Karatsev et Khachanov. Un quatuor redoutable qu’il ne sera pas facile de bousculer. Mais Novak Djokovic qui évoluera avec Lajovic et Krajinovic, compte bien soulever une deuxième fois le Saladier d’argent après le sacre serbe en 2010.
"Je n'ai pas joué énormément de tournois cette saison, mais j'ai réussi à terminer l'année à la première place mondiale, a expliqué l'intéressé. Je suis numéro 1 mondial en fin de saison pour la septième fois de ma carrière, ce qui est un nouveau record, j'ai gagné trois des quatre Grands Chelems. Je dirais donc que l'année a été phénoménale. J'aurais peut-être pu faire mieux sur certains autres événements ATP, mais dans l'ensemble c'était une très bonne fin de saison également avec un titre à Paris et les demi-finales au Masters. J'aime la façon dont je joue. J'ai mes chances contre n'importe qui en Coupe Davis. J'ai hâte d'y être. Il est évident que la Coupe Davis est une compétition d'équipe. Elle ne dépend pas que de moi. Nous devons essayer de gagner au moins un match en simple, puis le double. C'est un travail d'équipe. Donc j'espère que mes compatriotes sont en forme et prêts car je suis très motivé pour jouer pour mon pays. Espérons le meilleur."
Il faudra aussi compter sur des équipes comme l’Espagne, l’Italie, la Grande-Bretagne, l’Australie et les USA qui présentent des noyaux compétitifs.
