"Cela me choque profondément": la présidente de France Télévisions réagit à la diffusion du match Nadal-Djokovic sur Amazon Prime
Les Français, comme les Belges, ne pourront pas suivre le quart de finale de Roland-Garros opposant Nadal à Djokovic sur le service public. Delphine Ernotte a vivement réagi à cette décision.
Publié le 31-05-2022 à 16h16 - Mis à jour le 31-05-2022 à 16h26
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Polémique sur le court. A 20h45 ce mardi, Rafael Nadal affrontera Novak Djokovic en quart de finale du tournoi de Roland-Garros. Un match d'ampleur que les Belges ne pourront pas suivre aisément : la RTBF n'a pas acquis les droits pour diffuser les sessions du soir du tournoi parisien. Les téléspectateurs belges devront ainsi se tourner vers Eurosport, en néerlandais seulement.
Même problème du côté de la France : la direction du tournoi a choisi Amazon Prime vidéo pour diffuser les rencontres du soir, au détriment du service public France Télévisions. Une décision qui n'a pas manqué de faire réagir la présidente du groupe télévisuel, Delphine Ernotte. "Cette décision de la Fédération française de tennis me choque profondément", a-t-elle commenté auprès du Figaro. "C’est un bien mauvais coup porté à notre partenariat, alors que nous participons depuis des années à exposer et populariser le tournoi auprès de tous les Français".
"Je trouve extrêmement choquant de privilégier un acteur américain comme Amazon au détriment du service public, surtout sur un événement financé en tout ou partie par de l'argent public", a-t-elle ajouté.
Amazon Prime a fait savoir que le match Nadal-Djokovic serait pourtant retransmis gratuitement. Pour suivre la partie, pas d'abonnement nécessaire donc. Il faudra tout de même se créer un compte. Ce qui n'enchante pas plus la patronne de France Télévisions.
"La diffusion en gratuit par Amazon est un leurre : il ne sert qu'à générer de l'abonnement et de la data", s'est énervée Delphine Ernotte. "Et c'est une vraie rupture d'égalité alors que tous les Français n'ont pas accès à l'Internet haut débit. Cet événement pose une nouvelle fois la question de la privatisation du sport au détriment de ceux qui n'en ont pas les moyens.Il est urgent de protéger le libre accès aux grands événements, surtout pour les événements financés par de l’argent public"